• "Jimmy Dean is halloween like kerosene for dee dee scene
    It's suds and soda a brain decoder and can I skip this thing I ordered
    Get off get up you son of pop the light below is bright on top
    It's suds and soda a vibe decoder and can I get yeah what I ordered?"

     

     

     

    J'aime bien les belges, je te l'ai jamais dit ?

    Je dis pas ça parce que cette fameuse double hélice mystérieuse - mystique, même - qui compile, par la subtile association de l'adénine, de la guanine, de la cytosine et de la thymine, l'ensemble de mon être comporte quelques morceaux d'acide désoxyribonucléïque made in Belgium, hein (ouais, je suis pas un français pur souche, si on remonte quelques générations. J'ai des origines belges, donc un peu espagnoles vu que la Belgique - ainsi que mon berceau, la région lilloise - fit partie des Pays-Bas espagnols. Et donc un peu de sang arabe coule dans mes veines, quand on sait comment les espagnols sont des bâtards arabo-européens ! Et je vous parle pas de mon autre grand-mère, d'origine normande, dont les ancêtres ont donc été violés par les vikings puis les rosbeefs ! Je suis un magnifique bâtard, loin de la lignée pure du français labellisé par le FN, cette lignée de dégénérés en fin de vie qui heureusement n'existe plus que dans les fantasmes ridicules de quelques nostalgiques tout aussi dégénérés que ce à quoi ils aspirent).

    Non, j'aime bien les belges parce qu'ils sont tranquilles. Si j'étais précis, je devrais dire "j'aime bien les wallons", parce que je dois bien avouer ne pas connaître beaucoup de flamands. Mais je préfère ne pas être précis, parce que vu le nombre de belges qui lisent ma logorrhée, je ne voudrais pas être à l'origine de l'étincelle qui provoquera la scission. Et j'aime trop les belges pour ça.
    On rigole, on rigole, mais c'est vrai : les belges sont tranquilles, ouverts et simples. L'inverse des parisiens, en somme (j'ai pas encore beaucoup d'ennemis sur Paris, et comme j'y vais bientôt, faut que je sème les quelques graines qui vont permettre l'éclosion d'une résistance à ma venue sur leurs terres exsangues, bétonnées et stériles. J'adore être accueilli à ma descente du train par une manifestation hostile. Malheureusement ça ne m'est jamais arrivé, donc je me lance dans le cliché, et je ne m'interdirai pas de descendre du train avec une banderole "Pédophiles, chômeurs, consanguins : Paris is magic !").

     

    Bon et puis la Belgique, c'est quand même des souvenirs mémorables de murges pitoyables, donc assez grandioses.
    Comment oublier, par exemple, les vingt ans de Mike commencés en France, et finis de l'autre côté du pont : en Belgique ? Ben en fait on a tous un peu oublié, parce que justement on s'est finis dans les bars de la place de Comines-Belgique, entre le Carrousel et ce qui allait devenir le Drakkar (le Téléphone, si ma mémoire ne me fait pas défaut). Je me souviens du retour à pied, quand on a dû traîner Phil sur tout le trajet, qu'on lui a fait croire qu'on le ramenait chez lui en hélico. Je me souviens de leur tête malsaine, à Mike et lui, avec leur masque blanc déchiré au moins autant que leur crâne !
    Comment oublier ma libé, en 96 ? Avec cette tablée impressionante de potes, ces hectolitres de bière, cette molaire mémorable où j'ai cru que Phil (toujours au bon endroit au mauvais moment !) allait mourir sous une quinzaine de zouaves, sur le trottoir devant le Drakkar (le Drakkar aura bientôt droit à son Extra track à lui tout seul, parce qu'il le vaut bien), notre trajet chaotique vers la Mare aux Diables, et la brume éthylique.
    Comment oublier le spectacle offert par les flamands de Wervik qui venaient le samedi soir en bande sur la Grand'Place de Comines-Belgique pour se fritter avec un mélange de wallons et de français ? Ces bastons rituelles qui montrent que le problème flamands / wallons n'est pas bien nouveau (c'était le milieu des années 90).
    Comment oublier l'arrestation de Steph sur cette Grand'Place parce qu'il portait un gant en côte de maille et des pieux en bois soigneusement disposés dans sa veste en jean, alors qu'on jouait peinard à la Mascarade (un jeu de rôles grandeur nature) dans son café (oui, le Drakkar, toujours) ? Et cette déposition surréaliste que lui ont demandé de signer les flics belges, où il disait jouer à Dracula dans un café ! Et la pauvre Julie qui a dû vider la caisse du Drakkar pour payer la caution et libérer son animal de frère !!!
    Comment oublier Thérèse, chez Morel ?

     

    Ouais, les belges ont un sens de la fête et de l'accueil simples, bien loin des immondes soirées hype françaises, dont on se gargarise tant. On a David Guetta, ils ont 2 Many DJ's.
    Quand on se balade à Bruxelles, on est loin, très loin, de Paris, de ses gens pressés qui courent après le temps. Les gens sourient, c'est dire !

     

    Et les Belges ont enfanté de DAAU, Front 242, Venus, Ghinzu, Soulwax (et 2 Many DJ's, donc), Sttellla, Arno, dEUS, etc...
    Oui oui, je reviens à la musique pas très subtilement, je te l'accorde, mais n'empêche que bon, DAAU c'est excellent (on en reparle en 2001), Front 242 c'est quand même les inventeurs de l'EBM qui ont pondu "No Shuffle", Venus est parti trop tôt mais c'était très très fort, Ghinzu ma chérie aime alors c'est dans ma liste parce que c'est du bon rock bien foutu, et dEUS c'est l'une des quelques claques de ma vie, et c'est pour ça qu'ils ont leur place de choix sur ce blog.

    Cet album, Worst Case Scenario, est parfait de bout en bout.
    Passons l'intro, anecdotique, pour nous plonger dans ce "Suds & Soda", son violon entêtant, son chant qui donne une dynamique jouissive à la chanson et son orgue un peu vintage que n'auraient certainement pas renié les Doors.
    Arrive "W.C.S. (first draft)" et sa basse plutôt jazzy qui donne le ton, feutré, du titre. Bon, les garnements s'excitent un peu sur la fin, mais ça reste correct. Et très réussi !
    "Jigsaw You" suit le sillon feutré laissé par ce scénario du pire, et on est bien. On en voudrait presque plus, parce que deux minutes trente pour se laisser aller lascivement, c'est un peu court.
    La basse entêtante de "Morticiachair" nous ramène de fort belle manière à la réalité : dEUS, c'est du rock. Elégamment habillé, parfois travesti, mais du rock quand même.
    C'est encore une jolie ligne de basse qui ouvre la "Via" ; et on reste dans le haut de gamme du rock, pour le plus grand plaisir de nos esgourdes !
    Petit interlude avec "Let Go", avant de revenir à un "Mute" pas vraiment muet ! Certes, on commence en douceur, mais la gratte vient souligner avec la puissance qu'il faut les piques énervées du chanteur.
    Et "Secret Hell". Ah, "Secret Hell" ! La preuve que dEUS excelle aussi dans le registre de la ballade. J'adore ce titre, clairement l'un de mes préférés de dEUS. J'ai tellement l'impression de me retrouver dans ce "Sometimes I lose my head I don't know nothing". Allez, ta fidélité est récompensée, lecteur aimé :

     "So don't I only scare myself..."
    Le réveil est assez brutal avec l'intro de "Let's Get Lost", qui est pourtant un titre assez délicat, très "dEUS".
    "Hotellounge (Be the Death of Me)" est aussi un titre très dEUS. Et très bon.
    Petire récréation avec "Shake your hip", et une conclusion à la hauteur de l'album : ce "Dive-bomb Djingle" est plutôt étrange, plutôt surprenant et emmène le rock là où on ne l'attend pas forcément.

    Worst Case Scenario : album majeur.

     

    dEUS passera avec brio la difficile épreuve du deuxième album, puisque In A Bar, Under the Sea creuse la veine ouverte avec Worst Case Scenario. Un rock sophistiqué qui va lorgner du côté du jazz par moment, assez érudit mais facile d'accès, à mon avis.
    Cet album recèle lui aussi de merveilleuses pépites, dont les sublimes ballades "Serpentine" et "For the Roses".
    Et ce trio impeccable : "Fell Off the Floor, Man" - "Theme for Turnpike" - "Little Arithmetics".
    dEUS s'offre même un petit voyage dans le punk-rock américain avec le plus basique "Memory of a Festival".
    Excellent album, au niveau du premier.

     

    Mais après In A Bar, Under the Sea,deux des membres fondateurs du groupe s'en vont : Rudy Trouvé et Stef Kamil Carlens (qui va se consacrer à Zita Swoon). Et là, c'est (presque) le drame. The Ideal Crash évite de peu le crash, et s'en sort grâce à "Sister Dew" et "Everybody's Weird". Le reste de l'album est moyen, et c'est bien dommage tant le groupe était prometteur !
    Pocket Revolution et Vantage Point ne sont pas des albums de dEUS, donc on n'en parle pas ici.

     

    Bon allez, tout ça m'a donné envie d'une Karmeliet Triple !

     

    Extra tracks

     

     


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  • "Cloudless everyday you fall upon my waking eyes
    inviting and inciting me to rise
    And through the window in the wall
    Come streaming in on sunlight wings
    A million bright ambassadors of morning"

     


     

    Bien sûr, je connaissais Pink Floyd avant 1994.

    Même en ne s'intéressant que peu à la musique, on tombe assez vite sur The Wall. Mon père avait tous les albums de Pink Floyd en vinyl, donc j'ai assez vite écouté The Wall, en vinyl. J'avais bien aimé, j'écoutais régulièrement. Je m'étais copié l'album sur cassette et j'avais très minutieusement dessiné une pochette pour ma cassette, reprenant le mur et la graphie de The Wall. Autant te dire que j'en n'étais pas peu fier, intérieurement !
    "Hey You", "In the Flesh ?", "Vera", évidemment "Another Brick in The Wall part II", "The Happiest Days of Our Lives", etc... Ouais, on peut dire que cet album m'a marqué.


    Puis, un peu par hasard, j'ai écouté ensuite A momentary lapse of reason, et j'aimais beaucoup "On the Turning Away". J'ai beaucoup, beaucoup écouté cette chanson. Mais bon, le reste de l'album, je ne m'en souviens même plus.
    Puis j'avais écouté aussi Animals, parce que la pochette m'intriguait. Mais je pense qu'avant les années 90 je n'étais pas assez "musicalement mûr" pour apprécier pleinement la musique de Pink Floyd.


    Il faut attendre 1994 pour que je me replonge dans la discographie des gars du Floyd. A cause de Steph, encore... Ouais, ok : grâce à Steph.
    On parlait zique, comme souvent, et on en vient à parler de Pink Floyd. Et Steph, lapidaire (c'était moi le diplomate, dans le groupe), déclare : "Pink Floyd, c'est Echoes". Alors j'ai écouté "Echoes". Et il a bien fallu me rendre à l'évidence : Steph avait raison. Je ne m'en suis pas rendu compte tout de suite, mais la découverte de ce long morceau en face B de Meddle m'a poussé à réécouter les autres albums des Floyd, et force me fut de constater qu'effectivement "Echoes" est la parfaite transition entre la période ante-Meddle, plus psychédélique et surprenante de Pink Floyd, et la période post-Meddle, plus rock et prog. Donc oui, Pink Floyd, c'est "Echoes". Ou plutôt "Echoes" est le condensé de toute l'oeuvre de Pink Floyd.

     

    J'ai un faible pour les albums antérieurs à Meddle, avec des morceaux vraiment barrés comme "Corporal Clegg", ou bien psyché comme "Astronomy Domine". Et je suis totalement sous l'emprise de "Set the Control for the Hear of the Sun". Ultime dans sa version Ummagumma, ou dans le Live at Pompeï. Mais j'ai un peu de mal avec la partie pas-live d'Ummagumma.
    Je pense que ça va hérisser certains lecteurs, mais tu ne m'ôteras pas de la tête qu'il y a des pincées de Beatles dans The Piper at the Gates of Dawn. Si, il y en a.

     

    Reste qu'après Meddle, et donc "Echoes", il y a queand même du bon, hein. Ne boudons pas notre plaisir.

    De Dark Side of the Moon, on ne peut pas ne pas parler de la ligne de basse la plus célèbre du monde : celle de "'Money". Mais je trouve que les parties de saxo ont un peu mal vieilli...
    J'aime beaucoup aussi "Shine on Your Crazy Diamond" sur Wish You Were Here, très bien aussi dans sa version live sur PULSE.
    Par contre je suis assez déçu de ne pas apprécier Animals plus que ça, parce que thématiser un album autour de l'excellent bouquin "La Ferme des Animaux" de Monsieur George Orwell, qui n'a pas été excellent qu'avec 1984, mais tout au long de sa vie, notamment lors de la Guerre d'Espagne où il se joint aux milices anarcho-communistes du POUM. A partir de là, Orwell a passé le reste de sa vie à lutter contre les totalitarismes - et notamment contre le stalinisme. 1984 n'est qu'une - merveilleuse - pierre à l'édifice d'Orwell.
    Il faudra vraiment que je me plonge un jour dans la lecture des bouquins de Jean-Claude Michea sur Orwell et notamment sur son concept de common decency, qui me semble en train de s'effriter au profit de l'individualisme rationnel. Comme une fin du sens moral inné du partage et de la solidarité de la classe ouvrière. Qui pourrait expliquer le repli xénophobe... Ouais, ouais, on disgresse, on disgresse. Revenons à notre Floyd :
    1979, The Wall : grand album, grand film (j'en parlais encore samedi avec Greg, d'ailleurs !). Grands morceaux ! Je ne vais pas me répéter, j'ai déjà comme cet album est important pour moi. Premier pas dans l'univers des Floyd.

     

    Après The Wall, je ne suis plus très fort en Pink Floyd. Reste que l'année où j'ai redécouvert Pink Floyd, ceux-ci sortent The Division Bell, et que j'en retiens "High Hopes".

     

    Malheureusement, Pink Floyd fait partie de la (finalement assez courte) liste des groupes que je n'ai jamais vus en concert, et ma chérie (qui elle les as vus) me le rappelle régulièrement - comme elle l'a fait il y a peu avec les Pixies. Quelle cruauté !

     

     

    Meddle

     

     

     


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  • "Chained to the pillars
    A 3-day party
    I break the walls
    And kill us all
    With holy fingers"

     

     

    Cinq albums.

    Cinq albums ont suffi à créer le Mythe Pixies. Cinq albums en cinq ans. Cinq oeuvres magistrales. Offertes par quatre lutins magiques.

    Et moi, comme un con, j'arrive après la bataille !
    Je découvre les Pixies en 94, soit trois ans après la sortie de Trompe le Monde. Et je commence par Doolittle. Et donc par "Debaser", qui met déjà la barre très haut.

    Avant de rentrer dans le vif du sujet, je dois te confesser, génial lecteur, que je suis jaloux. Je ne sais pas bien de qui, ou de quoi, mais je suis jaloux de ne pas avoir découvert les Pixies à leur naissance, de ne pas les avoir accompagnés jusqu'à l'apogée, et de ne pas avoir participé à leur enterrement. Ma chérie, par exemple, les a vus en concert alors qu'ils étaient encore en activité, et ça c'est dégueulasse ! Bon apparemment c'étaient pas des bêtes de scène, donc ça atténue un peu ma jalousie, mais n'empêche. C'est un groupe majeur. Mythique. On touche au divin, là, que diable !
    Ouais, j'aurais aimé assister à la construction du Mythe plutôt que de juste y adhérer, avoir l'impression d'être un suiveur.
    Prenons Jésus : y a les apôtres, qui ont direct flairé le bon coup, qui ont suivi la bonne personne, qui avaient un certain sens de la hype. Et y a les chrétiens, qui s'extasient devant un type qu'ils n'ont même pas connu - et dont on n'a en plus aucun enregistrement, ce qui au moins n'est pas le cas des Pixies. Ben j'aurais bien aimé être un apôtre des Pixies plutôt qu'un simple croyant.
    Enfin bon, y a pire, y a les mécréants qui ne connaissent pas les Pixies, ou pire ceux qui connaissent mais qui n'aiment pas. J'ai du mal à comprendre. Des fois je peux comprendre qu'on n'aime pas ce que j'écoute, parce que ça peut friser l'inaudible, mais les Pixies ça me parait être de l'alternatif très accessible, à l'oreille.C'est pas grave, on les exécutera ces blasphémateurs.

     

    Et donc les quatre lutins me refourguent pour commncer "Debaser". Pouf, riff imparable, voix accrocheuse, chien andaloux, tête qui gigote en rythme, pied qui bat la cadence : Pixies 1 - Peps 0. Je te cacherai pas plus longtemps que ça a fini par un 15 à 0 assez jouissif. "Wave of Mutilation", "Monkey Gone to Heaven", "Here comes your man" et sa basse inoubliable pour les plus classiques, et les OVNIs type "Mr Grieves", le punkoïde "Crackity Jones", "Silver" que j'aime particulièrement, etc...
    Pour finir avec ce monumental "Gouge Away" tout en tension. Toujours une ligne de basse basique mais imparable, une gratte qui se retient, et l'explosion quasi-orgasmique. Ce morceau, je l'ai écouté en boucle. Et je le fais encore. Kurt Cobain a souvent évoqué les Pixies comme une influence majeure, et pour moi l'alternance tension / explosion de ce "Gouge Away" renvoie directement à "Smells Like Teen Spirit".

     

    Il était évident qu'après être tombé sur Doolittle, il fallait que je me jette sur le reste de la discographie.

    Comme je suis un gars plutôt méthodique, je procède chronologiquement et m'attaque donc au CD qui reprend Surfer Rosa & Come On Pilgrim, deux en un, c'est tout bien.
    Et c'est tout bon, en plus !
    Evidemment, "Where is My Mind ?" est l'un des plus beaux morceaux de tous les temps. Evidemment j'aurais pu la choisir pour illustrer mon hommage aux Pixies. C'aurait été nettement plus marketing, certes. Mais si tu savais ce que je pense du marketing...
    Ouais, "Where is My Mind ?" est un titre majeur de l'histoire du rock. Mais :

    1/ c'est mon blog, je fais ce que je veux, je me balade tout nu si je veux, et je mets "Gouge Away" au lieu de "Where is My Mind ?" si je veux.

    2/ Je sais pertinemment que tu connais "Where is My Mind ?". Soit parce que tu connais un peu la musique quand même, soit parce que tu as vu Fight Club qui fait donc maintenant partie de tes films cultes, et que du coup tu as lu d'autres bouquins de Chuck Palahniuk qui écrit plutôt bien, n'est-il pas ?
    Donc je te mets un autre morceau magistral des Pixies, histoire de me donner une chance de te faire découvrir autre chose. Et si tu connais déjà ce morceau tu te dis forcément "encore un excellent choix de ce con de Peps", donc tout le monde est content. C'est la belle vie.

    Bref, j'ai fait un excellent choix qui retranscrit au mieux ma première rencontre avec les Pixies, et la claque que m'a mis ce "Gouge Away".
    Il n'empêche que "Caribou", premier morceau du premier album, est déjà un putain de morceau. Que la basse de "Gigantic" est déjà gigantesque. Que "Vamos" est déjà d'une impressionnante maturité, je trouve.
    Y a pas à chier, les Pixies démarraient très fort.

     

    Bossanova succède à Doolittle.
    Et commence par la reprise de "Cecilia Ann" (des Surftones), excellent morceau emblématique de la surf music.
    Puis enchaîne peinard des titres bombesques. "Velouria", "Is She Weird ?", "Dig For Fire", "Hang Wire", etc...
    Je vais m'arrêter un peu sur deux morceaux qui rejoignent mon meilleur à moi des Pixies : "All Over the World" tout d'abord, que je trouve simplement sublime. Que j'aurais pu aussi mettre en exergue, sous les feux de la rampe, à la place de "Gouge Away", mais je te renvoie à l'explication de mon excellent choix ci-dessus.
    Et "The Happening". Parce que ce morceau a la plus belle fin de morceau que je connaisse ! Une fin comme celle-là, il faut la souligner. La surligner. S'endormir avec dans un coin de la tête. Tiens, je me la mets, là, cette chanson magnifique. Ouais, je suis un guedin et j'aime bien avoir des chansons dans la tête avant de m'endormir. Putain c'est beau, tu assistes en direct à ma chair de poule pour cause de génie musical ! (en fait non, pas en direct vu que tu ne peux pas lire en même temps que j'écris, ce qui vaut mieux pour tout le monde parce que tu verrais que j'écris tout ça d'une traite, sans même me relire, mais avec parfois des loooooongues pauses durant lesquelles l'ennui te guetterait. Pauses nécessaires parfois à la numérisation d'un album - car oui, évidemment monsieur HADOPI que j'ai tous les albums dont je parle et dont je diffuse la musique à titre privé avec tous les droits qu'il faut, non mais ho !

    Faut que je t'avoue un truc, puisqu'on est assez intimes, hein, maintenant : pendant longtemps c'était Doolittle mon album préféré des Pixies, mais de plus en plus je pense que c'est maintenant Bossanova. C'est grave ?
    (Raaaahhh !!!! Cette fin de "The Happening" est vraiment trop parfaite !!! Je m'en remets une couche !)

     

    Et Trompe le Monde alors, me diras-tu ?

    Attends, je finis d'écouter "The Happening" et on en parle, OK ?

    ....

    Ben écoute, Trompe le Monde ça doit être l'album des Pixies que j'ai le moins écouté. Donc, à brûle-pourpoint (c'est beau, cette expression un peu tombée en désuétude, non ?), je te dirais que ça doit être celui que j'aime le moins.
    Mais évidemment c'est aps aussi simple.
    Là par exemple la fin de "The Happening" étant arrivée à son terme, je lance Trompe le Monde et le titre éponyme est déjà une excellente entrée en matière. Plus rugueuse que les précédents albums, je dirais.
    La suite s'enchaîne bien, "Alec Eiffel" est très bon, avec encore une fin que j'aime bien !
    Bon, "The Sad Punk" me fait ni chaud ni froid - je lui préfère le "Sad Skinhead" de Pascal Comelade (excellentissime, cliquez !)(sauf évidemment si vous êtes en train d'écouter la fin de "The Happening"), dans un tout autre genre. "Head On" est une bonne reprise de Jesus & Mary Chain. Tout passe plutôt bien, mais... voilà, ça reste pour moi l'album le plus faible des Pixies. Reste que "Lovely Day" est très très bon, et le finish "Thhe Navajo Knows" aussi. Bref, un bon album, mais juste un poil en-dessous de ce qu'ont pu donner les Pixies.

     

    Ouais, y a pas à chercher la petite bête : The Pixies est un groupe majeur. Tout est bon, ils se sont pourris la gueule avant de faire de la merde, et c'est une excellente chose !

     

    Extra tracks

     

     

     

     


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  • "Violently happy ! 'cause i love you
    Violently happy ! but you're not here
    Violently happy ! come calm me down
    Before i get into trouble"

     

     

     

    Björk, c'est l'une des influences musicales fortes que nous avons en commun avec ma chérie. Avec Radiohead et, bien sûr, Noir Désir, qui sont un peu ceux par qui tout est arrivé. On peut même dire que sans eux j'aurais certainement pas cette belle vie aujourd'hui.

    On rigole, on rigole, mais je pense que c'est vachement important cette connivence qu'on a tous les deux autour de la musique. Le fait de partager des émotions fortes comme la musique peut nous en procurer, de frissoner ensemble en concert (ouais, sauf au concert de Godspeed, certes...), de chanter ensemble dans la bagnole, de danser dans notre salon en écoutant "La Chanson de Prévert", etc...
    Tout ça participe à la vivacité de la Flamme. Tout ça et plein d'autres choses, mais c'est la musique qui nous a réunis, et elle nous réunit toujours, après ces huit années de partage.

    On est arrivés avec nos influences communes, nos coups de coeur communs, et aussi chacun avec ses influences spécifiques. Ma chérie m'a notamment fait découvrir le grand Dominique A, Brel aussi, et The Kills, pour ne citer que ces quelques artistes qui ont grâce à ma pitchoune leur place dans cette bande-son de ma vie que je te conte depuis maintenant trois mois. T'as pas fini d'en lire, des conneries, je te le dis !

    Merci pour tout ça mon amour, et pour ce concert de Radiohead à Nîmes dont je reparlerai forcément plus en détail, mais qui a indéniablement joué un rôle important dans ma vie - dans notre vie.

    Si je suis, comme Björk, violemment heureux, tu n'y es pas étrangère. Je suis violently happy, 'cause I love you, mais heureusement toi tu es là. No trouble. Gros avantage sur Björk !

     

    Björk, donc.

    Elle est forte, cette elfe islandaise. Elle a certainement réussi à réconcilier les rockeurs avec les clubbers, s'insérant dans les interstices, érodant l'étanche paroi entre ces deux mondes. Je fais clairement partie du premier, tu l'as compris, même si je n'ai jamais rechigné à onduler mon corps (de façon certes disgracieuse, mais si tu savais comme je m'en branle - j'ai toujours dansé pour moi, ça n'a jamais été une espèce de parade amoureuse pour moi. Faut dire que c'est pas la meilleure corde à mon arc !)(j'imagine déjà ma chérie se foutre de moi en lisant ce passage...)

    Je ne parlerai pas du tout premier album de Björk, celui de quand elle avait douze ans et que moi j'en avais deux, parce que je ne l'ai jamais écouté, et que pour moi sa discographie commence donc avec Debut. Normal.
    Sa discographie commence fort : "Human Behaviour" a failli être le titre que tu écoutes en ce moment, fidèle lecteur/auditeur, parce qu'il est quand même très très fort. Mais ç'aurait été moins raccord avec ma déclaration d'amour, donc c'est "Violently happy", parce que, justement, je t'aime (je m'adresse à ma chérie là hein, va pas t'imaginer des trucs et poster des commentaires à la con, petit taquin !).
    Non, "Human Behaviour" je me la garde sous le coude pour, par exemple, un petit laïus sur le fait qu'une société qui se base sur le postulat que l'homme agit forcément de manière rationnelle et logique est mal barrée. Oui, toute ressemblance avec le capitalisme est assumée par l'auteur. Qui par ailleurs n'hésite pas à en prendre. De la hauteur. Il est tard, sois indulgent.
    "Human Behaviour", "Violently Happy", "Big Time Sensuality", mais aussi les plus calmes "Like Someone in Love", "Venus as a Boy", "Anchor Song" : ça en fait des morceaux géniaux pour un premier album !

     

    Deux ans plus tard débarque Post, et son "Army of Me" en guise d'entrée en matière. Excellente entrée en matière, toujours électronique, toujours vocalement intéressante. Etrangement, c'est  le morceau qui s'éloigne le plus de ce qu'est un morceau de Björk qui est certainement aussi son morceau le plus connu (une reprise, en plus) : "It's oh so Quiet". Jazzy, entraînant, permettant à l'islandaise de lâcher sa voix. Un bon morceau, mais pour moi Björk c'est plutôt l'audace d'un titre comme "Enjoy" et son son bien gras sur lequel la voix cristalline de la demoiselle vient se poser, comme une plume sur un tank. "Enjoy", mon morceau préféré de l'album ; Tricky est dans le coup, est-ce un hasard ? "Hyper-Ballad" tient bien la route aussi, mais j'avoue trouver les chansons plus calmes un cran en dessous de ce que ça avait pu donner sur Debut. A part peut-être "Headphones".

     

    Deux ans encore, et c'est le divin Homogenic qui est offert à nos esgourdes engourdies.
    "Hunter" ouvre fort. Très fort. D'emblée il entre au Panthéon de mes morceaux islandais favoris. Les cordes qui viennent souligner subtilement la tension retenue. Parfait. Deuxième coup à l'estomac : "Jöga", histoire de nous mettre à genoux tout de suite. Toujours cette excellente symbiose entre les rythmiques électroniques et les cordes, le tout porté par une voix plus parfaite que jamais. "Unravel" permet de nous relever un peu, mais le coup de grâce ne tarde pas : "Bachelorette". Le voilà, mon morceau islandais favoris. Je l'écoute, là, et même après quatorze ans d'écoute, j'en frissonne encore - je n'ose même pas imaginer mon état si ce titre était interprété en concert (oui, je n'ai jamais vu Björk en concert. Elle manque à mon tableau de chasse. Elle et Beethoven)(Et Vic Chesnutt, dans le moins comique). Après l'album coule plus anecdotiquement (après un début d'album aussi proche de la perfection, difficile de tenir ce niveau, faut dire) jusqu'au puissant "Pluto" à la rythmique martiale et aux envolées lyriques quasi orgasmiques. J'adore.
    "All is Full of Love" conclue magistralement cet album majeur, pilier de la discographie de Björk.

     

    Je ne connais pas Vespertine. Je l'avais écouté à sa sortie, mais mes horizons musicaux en 2001 étaient assez éloignés de ce qu'est Vespertine, et je l'avais trouvé....chiant. J'ai profité de cette plongée dans le monde musical de Björk pour le réécouter, et.... trop minimaliste, trop intime, trop froid pour moi. "Pagan Poetry" et "Heirloom" tirent leur épingle du jeu, mais j'ai vraiment du mal à écouter cet album.
    On peut s'incliner devant la remise en question systématique de Björk avant chaque album, devant cette volonté de défricher, de ne pas camper sur ses acquis, fussent-ils excellents. Mais là, pour moi, cette excursion du côté minimaliste n'a pas pris. 

     

    Puis vint Medulla. Une autre facette du minimalisme, avec le parti pris évident de faire la part belle aux voix, la partie instrumentale étant réduite à sa portion congrue, voire absente sur nombre de morceaux.
    Ca a nettement mieux marché sur moi. Plein de choeurs, de la human beatbox avec Rahzel que je ne connaissais pas, à l'inverse de ma chérie qui avait quelques albums de The Roots dans sa discothèque (qui sont donc maintenant dans notre discothèque).
    Rahzel qui s'en donne à coeur joie dans "Where is the Line", premier grand morceau de l'album. Je m'extasie à chaque fois que j'entends ce que ce type sait faire avec sa bouche ! Il se lâchera aussi sur "Who is It ?" qui est une chanson qui sous ses aspects assez basiques me semble d'une belle complexité ; le résultat est beau, en tout cas. 
    L'islandaise se met aussi, dans Medulla, à chanter dans sa langue natale, et c'est plutôt agréable à l'oreille, même si j'ai un peu de mal à mesurer la force du propos...
    Et la conclusion de l'album, ce "Triumph of a Heart" est une espèce d'apothéose de tout ce que j'ai aimé dans l'album. 

    Cet album est très agréable à écouter, explore des pistes qui me plaisent ; le tour de force me parait réussi !

     

    Avec Volta on revient à des compositions qui remettent en avant la musique, et des rythmiques assez dures sur quelques morceaux, qui ne sont pas sans rappeler "Pluto" ou "Enjoy". C'est le cas de "Earth Intruders" qui est un bon début, et de "Declare Independance". Mes deux morceaux favoris.
    Belle surprise sur "The Dull Flame of Desire" avec Antony de lui-même and the Johnsons qui vient mêler sa belle voix à celle de l'islandaise, pour un beau et long duo.
    "Innocence" est une chanson pas facile d'accès, qui mélange plein de choses (c'est la tonalité générale de l'album, je trouve), assez complexe mais j'aime bien le résultat.

    Volta est un peu patchwork, un peu inégal, avec néanmoins des titres qui défrisent bien.

     

    Au final, Björk est une artiste à suivre, parce qu'elle surprend toujours. Même quand elle interprète Selma pour Lars Von Trier (et dont la BO vaut aussi le détour, même si j'e n'en ai pas parlé ici).
    Et puis bon, Homogenic est une tuerie, alors on lui pardonne plein de choses, à la Björk ! 

     

     (Je suis quand même bien synchro, parce que je vois en écrivant cet article que le label de Björk a annoncé il y a cinq jours que son nouvel album sortirait en septembre)

     

    Extra tracks

     

     


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  • "Refuse to surrender
    Strung out until ripped apart
    Who dares, dares to condemn
    All for nothing"

     

     

    C'était bien cette époque.

    De 1993 à 1995 j'ai beaucoup écumé Lille, notamment les rayons disque et BD du Furet et de la FNAC. J'écoutais à peu près tout ce qui était en écoute ; parfois mon verdict tombait au bout de trente secondes d'écoute - "Beurk". Parfois je restais accroché au casque un peu plus longtemps. Et rarement je restais scotché. Ce fut le cas avec Dummy, premier album de Portishead.

    C'était pas forcément évident que ça se passe comme ça, parce que l'univers musical me semble assez éloigné de ce que j'écoute à ce moment-là (Noir Désir-Nine Inch Nails-dead Can Dance, pour résumer). Mais le lien entre les univers tient plus de l'ambiance que du style musical, sur le coup. Sombre, dépressive, pessimiste. J'aime écouter la musique que je ne suis pas, on dirait !
    C'est un fait, et si tu ne t'en es pas encore rendu compte après ta lecture assidue des 11 tracks précédents, tu verras que les prochains tracks auront tendance à confirmer tout ça.
    Peut-être qu'étant d'un tempérament plutôt paisible, optimiste et joyeux, j'ai besoin d'aller chercher dans la Musique la palette d'émotions qui me fait défaut, je sais pas. Si un dépressif pesimiste violent pouvait nous dire ce qu'il écoute, je pense qu'on pourrait faire un grand pas vers la confirmation ou l'infirmation de ma théorie à la con. En tout cas la Musique c'est moins cher qu'un psy. Et un blog aussi !

    Ouais donc je fous le casque, y a "Mysterons" qui se lance et là je sens qu'il se passe un truc. Du scratch intelligent, un roulement de percu en boucle, et cette voix. Scotché, donc.
    Je n'achète jamais impulsivement (c'est peut-être pour ça que j'ai assez peu de mal à déconsommer), donc je passe à "Sour Times", et la bonne impression se poursuit. J'écoute encore quelques bribes de morceaux, et j'achète. Sans même avoir entendu le merveilleux "Glory Box".
    Je ne suis pas déçu, quand je prends le temps d'écouter l'album dans son intégralité, tranquille dans ma chambre. Et j'adore ce "Glory Box" qu'on entendra beaucoup sur les ondes, et qui reste une référence.

    Le deuxième album est dans la veine du premier : excellent.
    "Cowboys", "All Mine", "Over", "Mourning Air" et le magistral "Humming", sommet de l'album : tout bon. 
    Pas de révolution avec cet album, le style s'affirme mais ne fricote pas vraiment avec l'inconnu. Ca reste l'excellent trip-hop de Portishead, avec les mêmes bases que pour Dummy

    Il en sera tout autrement avec Third, sorti onze ans plus tard (ils savent prendre leur temps, et aller voir ailleurs - notamment Beth Gibbons qui sort en 2002 Out of Season, un album sans le reste du groupe, mais avec Rustin Man. Très bon album, au demeurant).
    Third, que je n'ai écouté que trop superficiellement à sa sortie en 2008, et que j'ai redécouvert grâce à l'écriture de cet article. L'un des autres bons côtés de ce blog, c'est que je me replonge dans des discographies, que je prends le temps de réécouter de schoses que j'ai aimé, que j'aime encore mais que je délaisse - honte à moi - parce que j'écoute de nouvelles choses, ou d'anciennes choses nouvellement découvertes. 
    Third qui est devenu, je pense, mon album préféré de Portishead. J'étais passé à côté à sa sortie, et je me demande comment ça se fait, parce qu'un titre comme "We Carry On" est peut-être le meilleur titre de Portishead, talonné de pas loin par "Small" ! Ou par "The Rip", "Silence" ou "Machine Gun" et sa rythmique un chouilla martiale.
    Third est certainement moins accessible que ses prédécesseurs, plus complexe, mais c'est une putain de claque.
    Un album qui confirme que Portishead n'est pas dépassé, qu'il reste même précurseur, et que c'est définitivement un groupe majeur. 
    Un album qui donne envie d'en savoir plus sur la suite, qui ne saurait tarder !

    Portishead, c'est aussi l'un des meilleurs souvenirs de concert, en clôture des 10èmes Eurockèennes de Belfort avec l'ami Romu.
    Et c'est aussi LE concert que j'attends avec impatience dans le cadre magique des Arènes de Nîmes, cet été. 
    Mais je te raconte tout ça bientôt...

     

     

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