• "Je ne sais pas
    Pourquoi tout paraît si joli
    Quand je te tiens
    Par la main et que tu souris"

     

     

     

     

    Difficile de trouver un début pour parler des Wampas.

    Difficile même de choisir le morceau qui illustrera ce billet : je commence à écrire sans avoir choisi. C'est la première fois, parce que je pourrais choisir plein de morceaux de ...Vous Aiment, tant cet album est merveilleux.

    Si je n'avais pas déjà parlé un peu des Wampas , et partagé "Ce Soir c'est Noël", il y a de fortes chances que c'est ce morceau que tu écouterais en ce moment, fidèle lecteur. Parce que c'est un joli concentré de ce que sont les Wampas : de l'énergie, de la poésie punk, de la naïveté et plein de joie.

    Mais j'aurais aussi pu choisir les sept secondes d'intro, qui résument eux le wock'n'woll spiwit des Wampas : "Y a qu'à mettre tout à fond. Qu'est ce ' vous faites chier à baisser vos merdes, là ? Tout à fond.  Le rock c'est tout à fond !"

    "Puta" aurait été impecc' aussi, pour représenter l'esprit potos de la scène alternative française des années 80-90.

    "Le costume violet" étant ce qui se rapproche le plus d'un vrai morceau, il aurait pu faire un candidat idéal pour une introduction en douceur dans l'univers des Wampas.

    "L'éternel", avec son riff dantesque et sa déclaration d'amour wampasienne, risque bien de remporter la palme, parce que ce morceau, en live, c'est une tuerie où le gars Phil peut s'en donner à coeur joie.

    Et la conclusion, "Quelle joie le rock'n'roll", est en bonne place aussi, parce qu'elle est le pendant idéal de l'intro : une synthèse de l'esprit Wampas. Joie, Kiss et Rock'n'Roll !

     

    J'en suis là, et j'ai toujours pas choisi...
    Heureusement que je me limite à chercher dans cet album, parce que dans tous les albums des Wampas il y a des perles. Même si je dois bien avouer que tous les albums des Wampas ne sont pas égaux devant l'éternel dieu du rock'n'roll... Ouais, enfin... pas égaux devant moi, en tout cas.

    Les deux premiers albums, que j'ai écoutés après ...vous aiment, j'ai pas accroché. Je les ai réécoutés exprès pour toi, histoire de pas te raconter de conneries, mais à part quelques titres, c'est assez oubliable.

    ...vous aiment , lui, est une bombe dans mon paysage sonore. Tout respire la fraîcheur, transpire la joie. Ca me fait bizarre quand je suis dans une période Dead Can Dance-Nine Inch Nails-Ministry ; un tableau plutôt sombre dans lequel déboulent les Wampas, avec un projo gros comme le soleil. Cet album, c'est l'énergie sans la rage, une énergie joyeuse que je retrouverai à chacun des concerts des Wampas auxquels j'assisterai avec toujours le même bonheur.
    Avec cet album, j'ai découvert que le rock'n'roll pouvait être lumineux, qu'il ne rôdait pas toujours dans les coins sombres de l'âme. Attention, je les aime ces coins sombres que vient secouer le rock industriel de Ministry ou le rock de Noir Désir. Mais les Wampas deviennet d'un coup le pendant lumineux de ce côté sombre. L'optimisme.

    Quelle joie le rock'n'roll. Je le découvre avec ...vous aiment. On l'oublie trop souvent.

     

    Je ne retrouverai pas cette joie dans Simple et Tendre, mais je pense que Didier Wampas avait lae suicide de Marc Police à digérer...
    Un album que j'écoute finalement assez peu, même si certains titres me font un bel effet : "Les îles au soleil", "Comme un ange (qui pleure)", "le ciel est un océan", "Les Anges" notamment.

     

    Trop précieux, je l'ai beaucoup écouté parce qu'il est sorti pendant mon sévice militaire (comme Spiritchaser de Dead Can Dance). J'y retrouve plus de l'esprit naïf et pétillant de ...vous aiment, et ça me plaît bien !
    Un album sous le signe de l'Amûûûûûûr : "Trop précieux", "C'est l'amour", "Ne dis pas aux copains" (amusante reprise de Françoise hardy).
    Avec du n'importe quoi à la Wampas comme j'aime, qui donne forcément une pépite : "Les Poissons".
    Et cette fin tout en douceur : "Juste une petite voix", histoire de se reposer après les explosions de "Mes amis / Oui je vous aime" (entre autres). 

     

    Chicoutimi, je l'ai aussi beaucoup écouté !
    Faire une chanson sur un cycliste, c'est osé. Bon ok, Ludwig Von 88 avait chanté Louison Bobet avec une certaine classe (disons...une certaine idée de la classe...). Mais là, cette chanson sur Jalabert, qui va à 100 à l'heure, c'est une petite bombe wampasienne, qui avec "Twist à Chicoutimi" rend cet album incontournable (lui aussi).

     

    Kiss est un album que je n'ai pas beaucoup écouté, mais en le réécoutant pour t'en parler, j'ai redécouvert un album plutôt osé des Wampas. Un son un peu crade, des effets sur la voix, quelques morceaux quasi expérimentaux ("The Sun don't Shine" (que j'aime pas trop), "Tournesol" notamment).
    et mes chouchous : ""J'ai rencontré Marilou", "J'ai avalé une mouche", "Aubusson 99", "Je pleurerai quand même", "Comme un punk en hiver" et bien sûr "Kiss" qui me rappelle invariablement ces fins de concert où l'ami Didier fait sa rituelle balade dans son public et embrasse qui n'en veut du bisou gluant aromatisé à la sueur de chanteur qui se donne sans compter. 

     

    Never Trust a Guy Who After Having Been a Punk is Now Playing Electro, avec sa pochette délicieusement agressive pour qui n'est pas daltonien, contient le meilleur titre des Wampas du monde : "L'Aquarium Tactile". Ce morceau me fait des choses partout, avec ce riff qui s'insinue insidieusement dans ta petite tête, et qui s'y sent bien, et toi aussi. D'ailleurs tiens, tu mérites bien d'écouter ça aussi, petit veinard :

    Hein que c'est bon, ça ?!!?? Ne fais pas ton timide, remets-y un coup, va !
    Mais il n'y a pas que ça dans cet album. Il y a aussi "Manu Chao", certainement le plus gros tube des Wampas. Je ne vais pas faire mon snob et dire que c'est caca, que les Wampas deviennent mainstream et renier mon plaisir, parce qu'il faut avouer que c'est un morceau franchement efficace et assez jouissif.
    Certes, je lui préfère "Little Daewoo" qui est un pur morceau de rock'n'roll à la limite du surf rock, ou "Chocorêve" et sa poésie wampasienne. Mais n'empêche.

     

    Rock'n'Roll Part. 9. Titre efficace pour ce neuvième album de rock'n'roll des Wampas.
    Un album assez inégal, sur lequel je ne me suis pas appesanti. Il y a certes ce "Tokyo Yaki" qui vaut plus que le détour tant c'est un rock efficace et bien rentre-dedans qui donne lieu en concert à du bon gros pogo comme je n'en vois plus qu'aux concerts des Wampas, et cet excellent riff d' "Hélicoptère" ; mais le reste est assez oubliable selon moi.

     

    Les Wampas sont la preuve que Dieu existe.
    Ils sont surtout la preuve qu'on n'a pas besoin de dieu pour être heureux, selon moi, hein. Mais bon.
    Cet album m'a scotché, notamment dès les premières notes de "Persistance rétinienne". Un putain de titre. Que je m'en vais écouter dès maintenant, tiens ! Ah ouais nan vraiment c'est du très très très bon Wampas, là ! Putain de rythmique, putain de riff, putain de Didier. Putain, ça fait plaisir de voir qu'après 9 albums les zouaves sont encore capables de nous pondre l'un de leur meilleur morceau, pas loin derrière "Aquarium tactile".
    Mais il n'y a pas que ça dans cet album : "Nevers était si bleu" et "j'écoutais les Cramps" c'est aussi de l'exceeeellent Wampas, de même que "Mon petit PD".

     

    Tu l'auras compris : les Wampas c'est du bon, mangez-en ! 

     

    Bon finalement j'ai choisi, et j'ai un peu triché : c'est "L'Eternel" et son riff imparable que tu écoutes. Mais pas la version de ...vous aiment. C'est la monstrueuse version live qu'on retrouve sur le monstrueux Toutafonlive.

    ENJOY !

    RocknRoll

    "Quelle joie, le Rock'n'Roll !"

     

    PS pour mon amour : un jour, il faudra quand même que tu vois les Wampas sur scène, hein ! Même Phi l'a fait, et je ne pense pas qu'il se soit ennuyé !
    Parce que les Wampas sur scène, c'est de la joie qui sort direct des amplis, pure, sans additif, rien de frelaté.

     


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    "Soon I discovered that this rock thing was true
    Jerry lee lewis was the devil
    Jesus was an architect previous to his career as a prophet
    All of a sudden, I found myself in love with the world
    So there was only one thing that I could do
    Was ding a ding dang my dang a long ling long"

     

     

     

     

    Ministry est arrivé dans mes esgourdes un peu après Nine Inch Nails.

    C'aura été un échange de bons procédés, cette rencontre avec la clique à Al Jourgensen et Paul Barker : je partage ma découverte de NIN avec les potes, et comme souvent dans ces cas-là, y a rebond, et Steph me fait écouter ΚΕΦΑΛΗΞΘ. De Ministry, donc. Un album que nous gagnerons à appeler Psalm 69, parce que je sais que tout le monde n'a pas fait grec ancien. C'est dommage, parce que Platon dans le texte, c'est un régal ! Et en plus on progresse en dessin avec leurs lettres à la con...

    Ca vient de Steph, c'est de fait plus brutal que The Downward Spiral, moins électronique et plus gratteux. Mais qu'est-ce que c'est bon !!!

    Le décor est vite planté dès le début de "N.W.O.", morceau d'ouverture de l'album : on a une idée assez précise de ce qu'on entend par métal industriel. Ministry en est à mon avis le groupe emblématique. Et il enfonce le clou (de neuf pouces ?) avec "Just One Fix".

    Quand arrive "TV II", je suis scotché par la rythmique de malade ; je ne sais pas à combien de bpm on est, mais ça restera pendant longtemps le morceau le plus rapide que j'écoute. Jusqu'à "Too Dead for Me" d'Atari Teenage Riot, en fait. 

    J'accroche moins à "Hero", notamment à cause de la voix, mais le riff bien agressif attaque agréablement l'oreille.

    Mais ce qui m'étonnera le plus, je pense, c'est l'espèce de country indus de "Jesus Built my Hotrod", et l'ironie que je perçoit dans ce morceau assez surréaliste. On dirait que les papys de la country sont passés de l'alcool à la coke coupée au LSD. Et que ça marche ! C'est ça le pire. Sur le papier ce mélange ferait marrer, mais mis en musique par Ministry, ça donne.

    "Scarecrow" est le titre de l'album que j'aime le moins, et qui préfigure un peu certains morceaux de Filth Pig.

    Avec "Psalm 69", on est plus trop dans la déconne, là. On reste dans le surréalisme et dans le mélange des genres hasardeux, et une fois de plus ça fonctionne. Avec ce genre de cantiques dans les églises, je suis sûr que les chevelus réinvestiraient les lieux ! J'adore.

    "Corrosion" est encore un morceau de métal indus bien efficace, dans la lignée directe des deux premiers morceaux de l'album.

    Et "Grace" est une fin excellente, bien apocalyptique, pour clôturer un Psalm 69 qui fait partie de mes albums de référence. C'est un peu mon étalon pour jauger de la qualité d'un album de métal indus, et force est de constater qu'il a mis la barre très haut (en fait, c'est le seul que j'écoute encore très régulièrement...). 

     

    Reste qu'après ce Psalm 69 : The Way to Succeed & the Way to Suck Eggs, Ministry n'arrivera plus à m'exciter les esgourdes. Filth Pig s'éloigne un peu trop pour moi de ce que j'aime chez Ministry, même si on ne peut pas reprocher à Al Jourgensen & Paul Barker d'essayer d'autres choses. Dark Side of the Spoon, outre la blagounette sur le nom de l'album et l'aveu (je ne pense pas qu'il était nécessaire, mais bon...) de l'héroïnomanie des gars, revient un peu à la recette de Psalm 69, mais la sauce ne prend plus aussi bien. Les albums suivants restent pour moi anecdotiques (J'aime tout de même bien le titre "Animosity" sur Animositisomina), et je pense n'avoir jamais écouté les deux derniers...
    Par contre, The Mind is a Terrible Thing to Taste, sorti trois ans avant Psalm 69 s'écoute toujours bien ; on voit le début du sillon qui conduira à l'album majeur de Ministry.

     

    En 1999, avec Steph, Romu et Marc, on assiste à la prestation de Ministry, sous le soleil déclinant.

    Des bûcherons.
    J'en ai eu les oreilles qui saignent, tant c'était fort et brutal - ce qui n'est pas commun dans un festival en plein air, mais là c'était... waow ! Certainement le concert avec le volume sonore le plus fort qu'il m'ait été donné de voir.
    Et après, on s'est dirigé vers le concert de Ben Harper, et la musique était pas très variée : biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiip... ce calme après la tempête aura permis de stopper l'hémorragie auriculaire, mais je ne retiendrai de Ben Harper que la taille des mains du bassiste : on aurait dit qu'il jouait du banjo !!!
    Ca, et un long acouphène.

    Malgré ça, j'avais repris une place pour les revoir à Lille en 2003, mais un déplacement inopiné m'aura fait manqué le concert, au profit de Steph qui hérita de ma place - une espèce de remerciement pour m'avoir fait découvrir le groupe. Je me souviens que ce soir-là, mes oreilles m'ont remercié.

     

     

    Extra tracks

     

     


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  • "I take you where you want to go
    I give you all you need to know
    I drag you down I use you up
    Mr. Self-destruct"

     

     

     


    Salut Eddy, ça gaze ? This one is for you.

     

    Préambule : Pour faire vrai fan, j'aurais aimé savoir écrire "NIИ" comme ça, avec le code ASCII ou autre truc de geek. Tu me diras que ouais, je sais le faire vu que И, mais comme je suis foncièrement honnête, je me dois de t'avouer que c'est un bête copier/coller à la portée même de ma mère, qui doit être au geek ce que Roger Cageot est au prix Nobel de physique.
    Donc voilà, tu sais que quand j'aurai abrégé Nine Inch Nails en NIИ, j'aurai juste fait un CTRL+C/CTRL+V. De quoi être la risée de tous les geeks de la terre qui heureusement ne liront jamais cette logorrhée sur NIИ vu qu'ils écoutent plutôt le générique des Chevaliers du Zodiaque, dont il n'est pas prévu de parler ici, sauf maintenant. Alors bon franchement, soyons honnête : vaut-il mieux maîtriser le code ASCII ou écouter NIИ ? Ben ouais, et toc !

    Bon allez, tant que je suis dans les révélations douloureuses, il faut que je t'avoue un autre truc à propos de Nine Inch Nails : quand j'ai découvert ce groupe, je croyais que "nine inch nails" signifiait "queues de neuf pouces". Du coup je me disais "roh quel coquin ce Reznor !", mais en même temps je me disais "mais quand même, les américains ont des si p'tites bites ?" ("Le mâle toujours se vantera de la taille de son chibre", premier commandement de la Bible du parfait gentleman qui en a dans le slibard. Qui n'en compte qu'un, des commandements).
    Après j'ai grandi et je me suis rendu compte que je confondais "nails" et "tails". Et après j'ai progressé en anglais pas correct et j'ai appris que la "tail" n'avait rien à voir avec la bite, hein Dick ? Ce qui est dommage parce que Nine Inch Tails ç'aurait donné NIT et les geeks auraient eu l'air con avec leur code ASCII là, hein !?
    Bon en même temps ça m'aurait niqué mon superbe préambule, et ça ç'aurait été dommage.

    Ceci dit, quand j'aurai un groupe de musique (ce qui implique que j'apprenne préalablement à jouer d'un instrument, étant donné que mes performances vocales restent un peu trop aléatoires pour contenter un auditoire, fût-il uniquement composé du reste du groupe... Bref, c'est pas pour demain, quoi ! A moins que je fasse de spectaculaires progrès en washboard, mais là je vois déjà ma chérie qui se gausse, voire qui se courbe)(les statisticiens et autres mathématiciens de mes lecteurs admireront le jeu de mots) je l'appellerai Ten Inch Tails, en hommage à monsieur Reznor et aussi pour faire chier les geeks et aussi parce que TIT ça le fait, comme nickname. Et que là je suis sûr de ce que ça signifie !

    Bon allez, fin du préambule parce que bon, si ça continue le préambule va être plus long que le reste de l'article. Et ça, ça se fait pas, oh que non !

     

     

    Bon, je ne reviendrai pas sur les prémisses de ma découverte de Nine Inch Nails, qui coïncident à peu près avec la découverte de Dead Can Dance et que je dois également à Greg. Je vous laisse juste relire avec un bonheur non feint l'histoire qui y est dédiée.

    Déjà, j'ai aimé l'artwork de la pochette et du livret de "The Downward Spiral". Première bonne impression. C'est important la bonne impression, mais ce qui m'importait vraiment, c'était le ventre de la bête ; j'ai toujours attaché plus d'importance au contenu qu'au contenant.

    En 94 je faisais une chose que je ne fais quasiment plus maintenant : je mettais un CD et je l'écoutais en ne faisant rien d'autre que feuilleter le livret. Maintenant j'écoute le plus souvent la musique en pratiquant une autre activité (lecture, errances internautes, parachute ascensionnel, etc...) - peut-être parce que j'ai moins de temps pour moi, donc que j'optimise. Et que de manière plus générale j'écoute moins de musique.

     

    PLAY.

    "Mr. Self Destruct". Ouh la vilaine mise en bouche que voilà ! (la même qui te chatouille les esgourdes, je suis partageur)
    Premier constat : le son est pur. L'entrée en matière est excellente, avec ce qu'il faut de brutalité et d'agressivité dans le travail des sons et la rythmique, et ce break qui vient apaiser le tout, avant de reprendre de plus belle - un truc souvent utilisé par le sieur Reznor sur The Downward Spiral, mais il faut dire qu'il le fait bien !  Et pour finir, un bouillon de chaos qui ne se termine qu'avec le début plutôt calme de "Piggy".

    "Piggy" et sa rythmique méchamment travaillée. Pas le titre le plus marquant de l'album, pour moi.

    "Heresy" et son explosif "your god is dead / and no one cares / if there is a hell / I'll see you there" au riff surpuissant. En concert, ça défrise le poil !

    "March of the Pigs". Alors là, le son ultra-grave du début m'a toujours scotché, et quand j'écoutais ce titre sur l'autoradio de la 106, j'entendais même pas ce truc incroyable. Et ça, ça me frustrait. Alors quand arrivaient les assauts bruitistes du morceau, je me gênais pas pour écraser quiconque se mettait en travers de mes yeux injectés du sang tout chamboulé par cette marche porcine qui me scotche toujours autant. Après je me réveillai et j'allais beaucoup mieux.

    "Closer". Sexuel à souhait, ce titre. Bon OK, pas le sexe de monsieur et madame toutlemonde, mais sexuel quand même, je trouve. Et puis ce clip malsain qu'on croirait issu des cauchemars de Caro & Jeunet ! Sublime !
    Je sais pas si Dieu existe (je cherche d'abord quelqu'un pour me définir "dieu" avant de me prononcer), mais en tout cas heureusement que le sujet de "Closer" rapproche Reznor de (son) dieu, parce que j'ai le sentiment que ce clip l'en éloigne un chouia...

    "Ruiner". Longtemps mon morceau préféré (après "Hurt", mais "Hurt" est hors concours).
    On a là un titre qui alterne calme et tempête avec un travail mélodique qui me semble hallucinant.

    "The Becoming" et son entêtant "It won't give up it wants me dead / Goddamn this noise inside my head".
    Eloge de la folie, interpreté par NIИ. Bon en même temps, la folie et sa spirale c'est un peu le thème et le ton de l'album...

    "I Do Not Want This". Encore du riff bien gras qui attaque avec juste ce qu'il faut d'aggressivité sur le "Don't you tell me how I feel" ! Et encore le chaos au milieu du morceau, un chaos jubilatoire. Monsieur Reznor voulait faire "something that matters" ; il a réussi.

    "Big Man with a Gun" est un petit morceau énervé avec des paroles qui me plaisent bien. Mais rien d'inoubliable. La fin gueularde est l'introduction idéale pour

    "A Warm Place". Le calme après la tempête. Avant la tempête. Au milieu de la tempête. Oui, un endroit chaud, un refuge, une bulle au milieu du déchaînement. Une parenthèse sublime, qui nous montre s'il en était besoin que Trent Reznor sait faire autre chose que des sons saturés et des rythmiques de fou.

    "Eraser", le répit aura été de courte durée : la rythmique martiale martelée pendant tout le morceau nous rappelle qu'on est quand même là pour se détruire, hein. Bon, on replonge certes doucement après cette "Warm Place", mais ne nous leurrons pas : on replonge. Et on résume le parcours, la "downward spiral" : Need you / dream you / find you / taste you / fuck you / use you / scar you / break you / lose me / hate me / smash me / erase me/ kill me / kill me /kill me... Ca sent la fin, là, non ?  J'adore ce morceau (aussi).

    "Reptile". Entêtant avec sa rythmique qui martèle et son espèce de perceuse qui vient souligner le trait.
    "She has the blood of reptile just underneath the skin" est l'une des phrases que je préfère, toutes chanons du monde entier confondu. Mais je ne sais pas du tout pourquoi. Rien à voir avec le sens, plutôt avec la façon dont ça "coule". Bref, je sais pas pourquoi mais j'aime bien.

    " The Downward Spiral", titre éponyme donc, pour ceux qui suivent. Pour les autres, y a des cours de rattrapage. Bon ben voilà, on arrive au bout de la spirale. BANG. Le son est sourd, il n'y a pas d'avenir.

    "Hurt". Bon, là on touche au divin, mes commentaires ne rendront jamais justice à ça. Donc je vous laisse profiter de cet instant de rédemption du monsieur auto-destruction...
    Même papy Johnny Cash (qui savait reconnaître les grands morceaux) n'a pas réussi à rendre l'hommage que ce titre mérite, même si sa reprise vaut le clic. Parce que bon, Johnny Cash, quand même. Une voix d'outre-tombe qui sied bien au titre.

     

    "Hurt", putain de conclusion du meilleur album de la décennie '90, oui monsieur ! J'assume tout.
    C'est bien pour ça que The Downward Spiral a un traitement de faveur et que je parle de tous les titres de cette divine pièce. 

    Certes, certes, The Fragile est aussi un grand album. Certainement plus subtil, plus mature (je devrais éviter ça, parce que "album de la maturité" ça fait un peu chroniqueur télé qui n'y connait rien et qui qualifie tout deuxième album d'un chanteur de variét' que sa maison de disque a décidé de promouvoir de cette appellation. Ca craint, quoi), mais The Downward Spiral est... révolutionnaire. Et bon, la révolution, c'est quand même plus cool que la maturité, hein !

     

    Après The Fragile, Trent Reznor a arrêté la drogue, donc on n'en parle pas.

    "Nine Inch Nails is Trent Reznor" : c'était écrit sur le livret du premier album de NIИ. Alors merci Trent Reznor pour The Downward Spiral. Fuckin' great.

     

     

    Extra tracks

    "I am the needle in your vein / And I control you"

     

     

     


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    "Fuck you I won't do what you tell me !"

     

     

     

     

     

    Bon alors cette chanson, c'est LA chanson de mes sorties en Belgique.

    A partir de 1991-1992, et jusqu'à...pfiou... 2003, je dirais, quasiment tous les samedis soir on traversait le pont pour se retrouver dans les cafés de Comines-Belgique. C'était pas loin, on y allait à pied la plupart du temps (au moins les premières années, quand personne n'avait le permis), on passait d'excellentes soirées et on revenait à pied, à plein. Pleins aussi, souvent. De bière.
    Il y a eu des trajets mémorables, comme aux 20 ans de Mike, avec Phil qui pensait être en hélico, ou alors quand on a sonné chez le maire en pleine nuit et qu'on est tous partis en courant, sauf Gaël qui s'était vautré lamentablement juste devant la porte !

    On a écumé des bars différents selon les périodes.
    Le premier où on allait régulièrement, avec Phil et Mike notamment, c'était le Carrousel. Et au Carrou, systématiquement on s'excitait sur "Killing in the Name", qui a dû y passer dès 93, je pense.
    J'avais 17 ans, et j'étais pas du tout, mais alors pas du tout politisé à l'époque (Bon, il y avait déjà des trucs qui m'indignaient, sans que j'attende que Stéphane Hessel nous le conseille dans un bouquin). Mais cette chanson me donnait systématiquement la rage, la montée finale sur les "And now you do what they told ya" ou sur "Fuck you I won't do what you tell me !" est vraiment excellente, on sent bien monter la révolte !

    Et encore, le Carrou était un bar, donc c'était relativement calme, mais quelques années après on partait à la Mare aux Diables après s'être retrouvés au Drakkar (le café de Ju et Steph, j'en reparlerai certainement plus d'une fois !). Et là ça pogotait vraiment bien sur ce titre !
    A tel point qu'ils ont fini par calmer systématiquement les pogos qui partaient fort.

    Le Drakkar et la Mare aux Diables : nos deux repères du week-end pendant de nombreuses années.
    et je pense que "Killing in the Name" nous a suivi pendant toutes ces années...

     

    Surtout qu'après je me suis retrouvé dans les paroles de Rage Against the Machine. Dans leur nom, aussi.
    Mais je ne tuerai jamais en ce nom, par contre (par manque de courage ou par respect pour la vie de l'autre ?).
    Et maintenant que je m'intéresse de plus en plus à la critique de la Technique, aux précurseurs de ce mouvement comme les luddites au début du XIXème siècle en Angleterre  ou les Canuts une vingtaine d'années plus tard à Lyon, et aux représentants actuels du mouvement comme l'association Pièces et Main d'Oeuvre à Grenoble, à la pointe dans la lutte contre l'invasion des nanotechnologies et la société techno-totalitaire (tous fichés, tracés, fliqués, filmés, partout, tout le temps), cette rage contre la machine, que j'assimile à la "mégamachine technoscientiste" type Big Brother du génial Orwell (il faudra, un jour, qu'on cause sérieusement d'Orwell et de sa common decency), cette rage contre la machine, donc, me parle encore plus.
    Même si la musique me parle un peu moins.

     

     

    Luddites

    La rage contre la machine ne date pas d'hier...

     

     

     


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    "With one wish we wake the will within wisdom
    With one will we wish the wisdom within waking
    Woken, Wishing, Willing"
    Dead Can Dance - Song of Sophia 

     

     

     

     

    1994 sera une autre année charnière, dans ma vie.

    Je suis entré à la fac à la rentrée 93, et...disons que c'est pas fait pour moi, ou que je n'étais pas dans les dispositions idéales à ce moment là pour ce type d'études (alors que maintenant je ne serais pas contre des études d'écotoxicologie, comme quoi...). Donc je suis assez dilettante, je flâne pas mal sur Lille, et en 1994 je découvre ce qui à l'époque n'est pas encore un phénomène dans le petit paysage ludique : Magic The Gathering.
    Un jeu de cartes à collectionner, qui simule des batailles de sorciers dans un monde fantastique. Créé par un prof de math, comme quoi y en a des biens, hein (y a ma soeur, aussi !). Le jeu est très bon, avec des mécanismes novateurs, et pousse à l'échange de cartes afin d'améliorer son deck. Du coup une communauté de joueurs se forme assez vite sur Lille, communauté qui se retrouve dans un resto (la Taverne de l'Opéra) qui fait café l'après-midi, tenu par Fredouille, ou Greg (je ne sais plus, je pense qu'ils y ont officié tous les deux !). Bref, les frangins qui ont créé avec Gaston et... Hervé (si ma mémoire est bonne) la fameuse Guilde des Héraults dont j'ai déjà parlé. Bref, des joueurs. Qui se sont mis aussi à Magic. Bref, le repaire idéal.

    L'après-midi, c'était blindé de monde, ça jouait, ça dealait des cartes. C'était génial.
    C'est là que j'ai connu plein de nouvelles têtes, dont les zouaves de Lycanthropes Assoiffés avec qui on partagera par la suite bien plus que des cartes (des bières, notamment !). Je jouais souvent avec Samir, Pathos, Joël et Pix. Des éclats de rire continuels. Des moments excellents.
    J'y ai aussi rencontré un autre Greg, que j'estime toujours beaucoup même si malheureusement nos chemins ont du mal à se recroiser (forcément, quand 1000 kms nous séparent, c'est moins facile...). Mais on y arrivera, à se revoir chez Fred, hein !

    C'est lui qui m'a parlé de Dead Can Dance pour la première fois (et de Die Krupps et Nine Inch Nails, aussi. Mais on en reparle bientôt).
    Il m'a convaincu, et j'ai acheté la compil' A Passage In Time. Une espèce de révélation, une fois de plus. 
    Les rôlistes développent souvent un intérêt pour le moyen-âge (ou alors c'est leur intérêt pour le moyen-âge qui les oriente vers le jeu de rôles, oeuf, poule, tout ça...), alors quand j'entends sonner les premières notes de "Saltarello", mon oreille se tend, attentive, captive.
    Elle sera très souvent titillée par les morceaux qui s'égrènent au fil de l'écoute, notamment quand c'est Lisa Gerrard qui chante. Et notamment par "Cantara". Mais aussi "Wilderness", "The Host of Seraphim", "The Writing on my Father's Hand", "The Song of the Sybil" où les voix de Lisa Gerrard et de Brendan Perry se mêlent joliment sur les choeurs.

     

    N'empêche, cette période Magic, ça a été un vivier à bons moments et à anecdotes délicieuses !

    Je me souviens d'un midi où on mangeait dans notre repère, le Café de la Bourse, avec Greg et 2 autres joueurs, peinard, quand on voit rentrer un gars avec des pompes de rando, des longs cheveux, petites lunettes rondes et un énorme sac à dos rouge sur le dos ! LE bab. Greg nous balance "Ah tiens, un nouveau joueur !". On se marre, et le gars nous interpelle finalement dans un français chargé d'un accent à tendance néerlandaise bien marqué : "Vous jouez Magic ? Je peux asseoir avec vous ?". Et nous de rire de plus belle devant cette situation improbable, avant de passer l'après-midi avec le gars, un hollandais qui avait fait le tour de France avec ses cartes Magic à la rencontre des joueurs. Puis la soirée quand Fred nous invita tous chez lui. Puis la nuit puisqu'il resta pour dormir. Surréaliste, tout ça.

    Que dire aussi de ces nuits complètes à jouer chez Benjamin ou chez Xav, avec Phil que j'avais embarqué dans l'aventure Magic et qui était aussi mordu que moi ?!!? Des moments incroyables.

     

    Mais Dead Can Dance, ça évoque aussi d'autres excellents souvenirs dont on aura l'occasion de reparler bientôt.

     

    Masque

     

    PS : les paroles d'ouverture ne sont pas issues de Cantara, vous avez dû comprendre pourquoi en écoutant le morceau...

     



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