• "Let's have a Black Celebration
    To celebrate the fact
    THat we've seen the back
    Of another black day"

     

     

     

    Depeche Mode.

    Premiers émois musicaux.

    Nous sommes en 1988, je suis en 4ème, dans un bus scolaire qui nous mène à Rome. Je ne sais pas si tous les chemins mènent à Rome, mais en tout cas le chemin qui mène effectivement à Rome m'aura surtout conduit à la musique. Bien plus intéressant que les innombrables églises que nous visitâmes alors.

    De ce voyage à Rome, il me reste la Chapelle Sixtine, les traditionnelles escapades dans les dortoirs des filles, le trajet du retour où tous les malheureux qui avaient mangé de l'osso bucco la veille (j'avais eu l'instinct génial de ne pas m'y risquer) se relayèrent aux confortables toilettes du bus, et surtout, surtout, Depeche Mode.

    J'ai alors 13 ans, et cette cassette qui ne m'appartient pas écoutée dans un walkman qui ne m'appartient pas sera comme ma Révélation. WAOW ! Ca peut faire des choses comme ça, la musique ? Des choses qui effleurent l'échine, qui font battre le coeur plus fort, qui passent directement de l'oreille aux poils qui s'hérissent, sans passer par la case cerveau ? (Ca devait être la première fois que je ne me servais pas de mon cerveau. Ca m'a fait un bien fou.)

    Et ce titre, Black Celebration, est un bon résumé de ce dépucelage musical : il sera plutôt sombre. Comme si je me découvrais un dark side of the Peps...

     

    Depeche Mode, ce seront mes premières cassettes, mes premiers CD (dont une tripotée d'EP de remix), mon premier (ou deuxième ? faudra que je vérifie, tiens...) concert, mon premier tee-shirt de groupe, mon premier poster.

     

    Je ne sais pas si c'est pareil pour vous, mais j'ai toujours été d'une fidélité exemplaire à ce premier groupe qui m'a fait aimer la musique. J'écoute toujours Depeche Mode, j'aime toujours Depeche Mode ; même si les derniers albums me semblent inégaux, il y a toujours des morceaux exceptionnels, tels le Wrong de Sounds of the Universe, ou John The Revelator sur Playing with Angels.

     

    C'était drôle, n'empêche, ce voyage à Rome : j'étais dans un collège privé, c'était organisé par un curé, on s'est visité un nombre d'églises à défroquer n'importe quel dévôt, on a vu le pape, et le truc qui m'a le plus marqué, c'est la Messe Noire de Depeche Mode.

    Je pense que ce voyage devait en plus coïncider avec la découverte de mon absence de foi.
    Les rares fois où j'allais encore à l'église, je me demandais à quoi servaient ces rituels pour les gens qui ne croient pas. Je me le demande toujours. Et maintenant je me le demande aussi pour les croyants.
    Parce que je ne vois pas de lien entre la Foi (la vraie, même si je ne saurais pas la définir) et les rituels.

    Si ces derniers permettent de trouver le chemin vers la croyance, j'avoue que ça a pas trop marché sur moi...

    Non, vraiment : je préfère les Black Celebrations...

     

     

    Jerome Bosch - Le Jardin des Délices


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