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    "Southern trees bear a strange fruit
    Blood on the leaves and blood at the root
    Black body swinging in the Southern breeze
    Strange fruit hanging from the poplar trees

    Pastoral scene of the gallant South,
    The bulging eyes and the twisted mouth,
    Scent of magnolia sweet and fresh,
    Then the sudden smell of burning flesh!

    Here is fruit for the crows to pluck,
    For the rain to gather, for the wind to suck,
    For the sun to rot, for the trees to drop,
    Here is a strange and bitter crop"

     

    Cette nuit, un homme a été assassiné par des millions d'autres.

    Légalement. Pour la 1269ème fois. 3251autres attendent leur tour.

    Peu importe la culpabilité ou l'innocence de ces 4520 personnes. La peine de mort est un meurtre. Qu'il soit perpétré sous couvert de justice ne change rien. Un crime d'état reste un crime. Avec préméditation, et complicité du peuple.

    Cette nuit, Troy Davis a attendu quatre heures sanglé à sa chaise l'ultime décision d'hommes qui tenaient sa vie entre leurs lèvres, et qui ont décidé, finalement, de l'assassiner avant d'aller se coucher.

    Cette nuit, Troy Davis a été assassiné par un agent de l'état. Pastoral scene of the gallant south.

     

    Je déteste ces gens qui oublient qu'aucune mort n'est juste.

     

    Ghost track #06 - Strange Fruit

    "Southern trees bear a strange fruit..."

     

     


    8 commentaires
  • "Here comes the heat...nuclear summer"

     

     

    Sortir du nucléaire. Maintenant.
    Il n'y a même plus de questions à se poser, quand on voit ce qui arrive au Japon, et dont on ne mesure pas encore toutes les conséquences. Dont on n'est pas capable de mesurer toutes les conséquences, tant l'ennemi invisible qu'est la radioactivité agit de concert avec d'autres facteurs de telle façon qu'il est impossible d'imputer la responsabilité, par exemple, de l'augmentation des déréglements thyroïdiens après 1986 et Tchernobyl.

     

    Notre (bien malgré moi) président, qui a depuis toujours le sens de la nuance, déclarait il y a peu qu'il "[se battra] pour défendre le nucléaire, parce qu'il n'y pas d'énergie alternative en l'état actuel des choses, sauf à dire aux Français qu'ils vont maintenant se chauffer et s'éclairer à la bougie". J'apprends au passage que je suis un terroriste, vu toutes les vilaines choses que j'ai dites et écrites sur la sacro-sainte Croissance. Putain, si tous les anti-nucléaires sont des terroristes et qu'ils finissent comme Julien Coupat, ce dangereux épicier d'ultra-gauche qui lit des livres (la culture comme preuve de culpabilité, ça fleure mauvais l'autodafé), va falloir construire des prisons. Encore plus que maintenant, je veux dire...
    La bêtise des politiques me sidère. Quoique des fois elle m'amuse, aussi - quand c'est Frédéric Lefebvre par exemple.

    Quoique qualifier de bêtise ce qui est de la propagande, c'est presque disculper Sarkozy de ses propos. Alors qu'il doit quand même être au courant qu'on peut se chauffer avec des énergies renouvelables. Du bois par exemple. Parce que oui, petit nabot, le bois ne sert pas qu'à fabriquer des langues d'homme politique. Il peut servir, par exemple, à alimenter des chaudières au rendement bien plus élevé que ceux de nos grille-pain électriques installés sans aucune reflexion comme moyen de chauffage dans toutes les maisons ou presque. Ou encore mieux, à alimenter un petit poële à bois qui trône au milieu d'une maison bien isolée, et qui la chauffe à lui tout seul. D'ailleurs, sais-tu, omniprésident, que le chauffage électrique est interdit dans les constructions neuves au Danemark ?
    Oui, bien sûr que tu le sais, toi qui sais aussi que notre parc nucléaire est plus sûr que celui du Japon. Parce que le Japon est un peu mauvais en technologies de pointes, c'est bien connu. Et qu'ils ne savent vraiment pas gérer les constructions parasismiques, ces glandus. Alors que nous, les FFFrançaiiis, OUI. Nous, on craint rien voyons !

    Petit retour en arrière : en 1986, catastrophe nucléaire à Tchernobyl.
    Discours officiel (outre le gros mensonge sur le nuage radioactif qui s'est arrêté aux frontières de la France qui résiste à tout) : ça n'arrivera jamais en France, parce que Tchernobyl c'est le bloc communiste, et que les communistes ils construisent les centrales nucléaires comme des nazes. Alors que nous, le Bloc Occidentâââl, on n'est pas des manches, et qu'on fait mieux que tout le monde. Ne craignez rien, le communisme c'est le mal qui fait péter les centrales nucléaires, alorsq ue le capitalisme c'est le bien qui protège les centrales nucléaires.
    Jusqu'à Fukushima qui, malheur, est au Japon. Putain mais ç'aurait pas pu arriver en Chine, bordel ??? On aurait pu tenter de refaire le coup des cocos, au moins ! Tandis que faire passer le Japon pour un pays communiste, ça va être coton quand même, et ça risque d'éveiller les soupçons, hein...

    Attendez, j'ai une idée brillante ! Et si on disait que c'était une catastrophe naturelle ? C'est bien ça, non ? La nature toute puissante, contre laquelle on ne peut rien faire, tout ça. Ca devrait marcher, ça !
    Hein ? Quoi ? Mais noooon, personne ne pointera du doigt que la décision d'installer une centrale nucléaire sur une faille sismique c'est pas naturel, mais que c'est une décision politique !

    Et ouais. Installer une centrale nucléaire sur une faille sismique, ou près de la mer, c'est une décision politique. Qui se contrefout du risque. Deux EPR ont été vendus en Inde pour être installés dans des zones sismiques de catégorie 3 (Au Japon on est en catégorie 4 ou 5 selon les centrales). Fessenheim, la plus vieille centrale française, est aussi sur une faille sismique. Graveline est en bord de Mer du Nord. 

     

    Le nucléaire est une industrie du mensonge. Lutter pour une transparence totale est un voeu pieux. Il faut exiger la sortie du nucléaire, sans compromis.
    Industrie du mensonge parce que d'origine militaire, déjà. Militaire = secret.
    Industrie du mensonge parce que le nucléaire ça fait peur, alors autant ne pas affoler des gens qui n'y comprennent rien avec des alertes, des incidents, des risques, etc... donc on va plutôt leur dire que le nuage, il s'est arrêté à nos frontières, tiens, par exemple.
    Et au cas où il y a risque de divulgation, on va signer des accords histoire de se couvrir. Comme cette résolution WHA 12-40 qui acte l'accord entre l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA) et l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), et qui acte donc que la seconde va consulter la première avant de diffuser des études compromettantes pour l'industrie nucléaire. Pour plus de détails, lis cette interview assez explicite d'un ancien de l'OMS par Rue89.
    Tepco (l'exploitant de la centrale de Fukushima-Daiichi), d'ailleurs, a falsifié des rapports d'inspection, et minimisé volontairement les risques lors de la construction de la centrale.
    De plus, l'industrie nucléaire étant le fer de lance, que dis-je, la fierté ! de la France, il me semble qu'une volte-face politique de nos élus (qu'ils soient de droite ou de gauche, hein, pas d'angélisme) est assez peu probable. Que va-t-on vendre à nos amis lybiens (oui c'était il y a cinq mois, Khadafi était encore un ami, avant d'être un dangereux dictateur) si on ne peut plus leur refourguer des centrales nucléaires ? (oui, des armes, je sais bien...)

    Et en France la privatisation rampante, qui commence par la sous-traitance de nombre d'opérations d'entretien et de maintenance, va évidemment augmenter le risque. Profit et sécurité ne font pas bon ménage, il suffit de s'intéresser au sort des employés des sous-traitants d'EDF qui interviennent dans les centrales dans des conditions de travail déplorables.

     

    Il faut donc sortir du nucléaire.
    Les "pragmatiques" (ouh que je déteste ce mot) vont monter au créneau, invoquant pour certains le retour à la bougie, pour d'autres la pénurie énergétique qui s'ensuivra, pour les plus subtils l'accroissement des rejets de CO2 si on bascule vers les énergies fossiles (pétrole et charbon) pour produire l'électricité. Peut-être le meilleur argument, surtout quand on sait que le pic pétrolier a été atteint en 2006. Mais l'uranium n'est pas une énergie renouvelable, et ses réserves s'épuiseront elles aussi.
    Pire que ça, 70% de l'uranium utilisé en France vient du Niger, et est extrait dans des conditions dégueulasses pour les travailleurs et pour l'environnement, avec la bénédiction d'Areva et de l'état français. Un ancien ouvrier des carrières d'extraction de l'uranium lève le voile en pointant du doigt l'accapparement de l'eau du Niger par Areva (mais c'est pas grave, hein, il n'y a aucun problème de sécheresse en Afrique, voyons...) et les autres scandales dont on n'entend quasiment jamais parler.

    Envoyons donc les pragamatiques se faire foutre, et penchons-nous plutôt sur l'association Négawatt, qui travaille depuis 2001 sur des scénarios de sortie du nucléaire.
    Cette association est à l’origine de la démarche négaWatt, qui se décline en 3 temps :

    1. la sobriété énergétique, qui consiste à supprimer les gaspillages et les besoins superflus,
    2. l’efficacité énergétique, qui permet de réduire les consommations d’énergie pour un besoin donné,
    3. les énergies renouvelables, qui répondent à nos besoins énergétiques avec un faible impact sur notre environnement et une gestion décentralisée.

    C'est quand même terrifiant qu'il ait fallu attendre cette catastrophe nucléaire pour que les médias les plus influents évoquent Négawatt, qui fait un travail plus que sérieux depuis 10 ans !

    C'est pas gagné pour la sobriété, quand on voit le gaspillage des zones commerciales qui éclairent toute la nuit leur enseigne, la mise en place de panneaux publicitaires tout jolis avec des écrans LCD, la multiplication du nombre de télés chez les particuliers, ou même dans les grandes surfaces qui laissent des murs d'écran allumés histoire que le bon consommateur puisse comparer la qualité de l'écran de ses propres yeux (écrans qu'évidemment le gentil vendeur aura préalablement réglés de façon optimale, hein)...
    Isolons correctement nos logements, c'est la plus efficace des mesures de réduction de consommation d'énergie. Après, sachant que le chauffage électrique représente 10% de la consommation nationale d’électricité et 36% de la consommation des ménages, il serait temps de promouvir vraiment le chauffage au bois, une énergie renouvelable facilement stockable (ce qui est particulièrement important, mais nous y reviendrons). Et en plus, c'est l'énergie la moins chère !

    Attardons-nous un instant sur le point trois du scénario Négawatt : le passage aux énergies renouvelables.
    Bien qu'étant pro-énergies renouvelables, je dois aussi être objectif et souligner les difficultés de la filière ; mon pote Guillaume ferait certainement ça mieux que moi, mais je me lance : la principale difficulté à mon avis est que les énergies renouvelables dont on parle le plus - solaire et éolien - sont difficilement stockables. Sauf à construire plein de batteries au lithium qui ne sont pas du tout anodines, environnementalement parlant, mais il vaudrait mieux éviter, hein. Oui, le stockage de l'énergie est une problématique primordiale, je pense. Parce qu'on ne choisit pas quand souffle le vent, ou quand les nuages masquent le soleil. La nature est plus forte que l'homme. Ceci dit, et pour rétablir l'équilibre : le problème est le même avec l'énergie nucléaire. Arrêter ou démarrer un réacteur nucléaire ne se fait pas en fonction de la demande immédiate, mais d'une projection de la demande globale à venir.
    Autre aspect à charge pour le photovoltaïque : la production des panneaux photovoltaïques demande l'extraction de terres rares, qui sont des métaux très utilisés dans les nouvelles technologies (dans les iPad, les écrans plats, les disques dures, les générateurs d'éoliennes off-shore, etc...), et dont la Chine est le producteur incontournable.

    Mais les énergies renouvelables, ce n'est pas que l'éolien ou le photovoltaïque, et certaines n'ont pas les mêmes problèmes de stockage : l'énergie hydaulique notamment, où le stockage de l'eau via les barrages permet la régulationd e la production. Idéal, mais on n'installe pas des barrages partout... Cependant, des hydrauliennes produisant de l'électricité à partir de l'énergie marémotrice commencent à se développer, et pourraient être une solution intéressante. La biomasse est aussi une énergie renouvelable stockable, sous forme de bois ou de méthane (biogaz) notamment. Bien entendu, il n'est pas question de tomber dans le travers des stupides biocarburants qui poussent certains agriculteurs à produire des végétaux pour nourrir le véhicule de l'occidental qui veut se donner bonne conscience plutôt que pour nourrir la population. La biomasse doit être récupérée sur les sous-produits de l'agriculture, dont la mission première est de nourrir.

    Un autre avantage non négligeable des énergies renouvelables est la décentralisation de la production d'électricité. Donc la multiplication possible de petites unités, plus proches des lieux de consommation, et ainsi la réduction des pertes d'électricité par efet joule durant le transport (en moyenne 2.5% de l'électricité produite est perdue, actuellement).

    Et, bien sûr, il n'y a aucune comparaison possible entre le risque nucléaire et les risques induits par la production d'énergie renouvelable.

     

    Tu l'as compris, tout ça est très politique, mais on peut tous y mettre notre grain de sel en consommant l'énergie avec sobriété et efficacité. Et si tu as un ruisseau qui passe au fond de ton jardin, Guillaume viendra avec plaisir t'installer une turbine !

     

    Nuclear explosion

     

    Tu as écouté "Nuclear Summer" de la fanfare rap Youngblood Brass Band, et je te propose d'écouter l'excellentissime Brooklyn, des mêmes zouaves.

     


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    "La Jeunesse emmerde le Front National !"

     

     

     

    Ouais, je sais.

    Tu t'impatientais, tu venais chaque jour voir si enfin ce feignant de Peps avait pondu un truc. Et chaque jour tu trépignais. Chaque jour tu me haïssais. Chaque jour tu t'inquiétais. J'entends d'ici tes cris de détresse, tes craintes quant à cet hypothétique voyage d'agrément au Japon.

    Ah, tiens !
    Le Japon.
    Tu auras remarqué, lecteur adoré dont la vivacité d'esprit n'a d'égal que l'oeil aguerri, que ma dernière livraison scriptoriale date du 11 Mars. Autant dire qu'elle a fait l'effet d'une bombe, et que mon battement d'aile de papillon n'aura pas été sans conséquence de l'autre côté du globe...
    Et je t'avoue que j'en aurais eu des choses à dire depuis ce 11 mars. Parce que je te confesse que si je t'ai fait ces infidélités, n'assumant pas ma livraison hebdomadaire comme à l'accoutumée, c'est parce que depuis le 11 mars le monde va trop vite pour moi. Déjà le début de cette année 2011 a été assez riche avec les révolutions tunisienne et égyptienne, mais j'arrivais à tenir le rythme sans trop de heurts. Mais depuis la séquence tremblement de terre/tsunami/Fukushima, c'est le déluge d'informations, et les évènements nucléaires de Fukushima m'ont quelque peu scotché à l'actu, mélange de fascination malsaine pour ce que l'homme peut créer de mieux comme outil d'auto-destruction et d'incompréhension devant ces images pré-apocalyptiques.
    Je reviendrai sûrement sur la sortie du nucléaire dès que j'aurai retrouvé mon rythme de croisière, que je me serai appesanti sur les Pixies, et que j'aurai un peu de temps pour préparer un truc pas trop débile.

     

    Ce voyage multimédia m'a conduit, ensuite, en Lybie chez ce gros malade de Khadafi.
    Franchement, j'y croyai à la victoire des insurgés. Faut dire que mon penchant naturel est à l'insurrection, même si je suis trop confortablement installé dans la vie pour prendre les armes - oui, je suis lucide, mais ça ne m'empêche pas de préparer doucement mon plan de bataille pour réduire ma dépendance au  nucléaire, peinardement mais néanmoins méthodiquement. On en reparlera quand j'aurai plus de choses à en dire.
    Mais bon, le temps que le corps mou de l'ONU se décide à se positionner, Khadafi a un peu repris la main, et il a fallu qu'il fâche tout rouge notre nabot fier comme un coq en dévoilant qu'il avait financé sa campagne présidentielle pour que tout s'accélère et qu'on balance du missile (à un million d'euros le missile selon mon boss, le trou de la Lybie va bientôt dépasser le trou (virtuel) de la sécu !). Fait étrange à ce sujet : j'entendais hier aux infos radios que quatre chars lybiens avaient été réduits en cendres, mais le propagandiste oubliait de traduire ça en nombre de morts. Remarque, c'est vrai que depuis l'Irak, les américains nous ont appris que la guerre est propre et que les frappes sont chirurgicales. Un conseil : n'allez jamais vous faire opérer par un chirurgien américain : ils utilisent des tronçonneuses en guise de scalpel...

     

    Et puis il y a eu ces cantonales, passées en loucedé tant l'actu internationale est riche et sensationnelle (ça faisait longtemps qu'on avait aussi peu parlé de faits divers, c'est dire !). Ces cantonales dont évidemment le parti du président préférait ne pas trop parler, ce que les médias ont bien assimilé.
    Et ce putain de score du FN. Révoltant. Flippant.
    Bien sûr qu'on s'y attendait, avec tous ces gros cons de "stratèges" de droite qui veulent récupérer l'électeur un peu crétin du FN en appliquant le programme de ce parti anti-démocratique qui ose se parer des vertus bafouées de la République. J'ai beau n'avoir aucun amour de la république, de la nation ou de tout autre type de frontière, ça me laisse pantois de voir que la le pen s'en  sorte aussi facilement avec des ficelles aussi grosses...
    Bon, quelque part, les choses sont plus claires (si j'ose dire...), on peut plus facilement compter les troupes racistes de notre cher pays qui orne le frontispice de ses mairies de ce joli mensonge : "Liberté, Egalité, Fraternité". Le FN comme l'UMP se torchent avec ces trois mots, et font tout pour remettre au goût du jour trois autres mots (maux) tout aussi célèbres : "Travail, Famille, Patrie".
    Vichy n'est pas loin, et la pastille va faire mal au cul.

    Oui, je disais donc : troupes racistes. Parce que ça commence à me les briser menu de lire ou d'entendre l'électeur du front national qui se justifie de son vote en évoquant le vote sanction, le signal d'alarme, le y-en-a-marre-de-ces-politiques-qui-abusent-des-deniers-publics et autres vomitives logorrhées récitées la main sur le coeur par ce qu'il convient d'appeler par leur nom : des racistes. Des putains de racistes, et rien d'autre.
    Petit con, tu assumes ton vote, maintenant va falloir aussi assumer ce que tu es et arrêter de te cacher derrières des excuses bidon qui te sont servies sur un plateau d'argent par des médias qui font semblant de chercher à comprendre ce que tout le monde sait, au fond : toi, le sympathisant, l'électeur du FN, t'es qu'un sale raciste bas du front. Et t'as même pas les couilles de l'assumer.
    Pourtant tu pourrais, hein, vu que tu es de plus en plus, en France et aussi un peu partout en Europe. En Autriche et en Italie, notamment, où tu as réussi à foutre des ordures au pouvoir (ouais, des ordures bien pires que celles contre qui tu dis voter, petite tête).

    Je dis raciste parce que ça parle, ça claque et ça bouscule la petite crotte qui se le prend dans les dents, mais en fait tu es plutôt xénophobe. Tu as une excuse, je veux bien l'admettre : tout est fait pour que tu le deviennes, et notamment notre petite crotte au pouvoir, avec ses thématiques fort subtiles du style la place de l'islam, le retour de la barbe dans les banlieues et autres phénomènes que sarkozy amplifie avec son doigt accusateur et ses analyses bas de gamme qui doivent faire pleurer tous les sociologues.
    On t'a insinué qu'il fallait avoir peur de l'étranger : tu as bien compris le message, tu as peur de l'étranger.
    C'est bien, ça change un peu du juif qui a déjà beaucoup encaissé ces dernières décennies, et de l'homo qui est maintenant plutôt hype (il le sera beaucoup moins quand le FN montrera son vrai visage et que la le pen enlèvera son masque de "résistante" - oui, parce qu'elle en a fait aussi un point fort de sa communication au moment de l'épiphénomène des prières dans la rue : le FN est un parti de "résistants" face à l'ennemi enturbanné... - et remettra sa tenue de réactionnaire, applaudie par Zemmour, lui même applaudi par l'UMP).

    Y a deux-trois trucs quand même que tu as oublié, je pense, petite crotte qui vote FN parce que "le système est pourri" (alors qu'on le sait que t'es raciste, va, ça sert à rien de te frustrer comme ça, assume !) : le système n'a jamais été aussi pourri que quand le FN était au pouvoir. A Vitrolles, Toulon ou Marignane par exemple. Tu as tellement envie d'entendre le tous-pourris que tu en oublies les bases : les plus pourris sont ceux pour qui tu votes, mou du bulbe !

     

    Les amis, faut lutter sur tous les fronts, et faire gaffe aux contaminations croisées. Aux particules radioactives et aux particules nationalistes. Les deux sont difficiles à arrêter, et je ne saurais dire laquelle est la plus dangereuse... 

     

    Elle fait du bien, la rage Bérurière, en ces temps troubles. Mais elle fait mal, aussi, parce qu'elle nous rappelle que la lutte anti-faf de la fin des années 80, avec le SCALP, Ras l'Front et toute la scène alternative, elle n'a pas éradiqué le mal.

     

    Extra tracks

     

     


    7 commentaires
  • "This is not a bad joke
    This message's done for you
    You've got to work hard more and more
    For the holy economic war"

     

     

     

     

    Le 15 février 2011 a été diffusé sur Arte un reportage sur l'obsolescence programmée des objets manufacturés.
    Un reportage bien foutu, qui remontait à l'origine du méga-complot-international-de-l'industrie-toute-puissante-de-l'ampoule-électrique. Ouais, il est des complots internationaux qui se cachent là où on ne les attend pas. On n'est pas loin du crash de 1929, et les industriels de l'ampoule, regroupés sous l'entité appelée Phoebus, se mettent d'accord pour s'interdire de produire des ampoules d'une durée de vie supérieure à 1000 heures. A ce moment-là, la durée de vie moyenne des ampoules est de 2500 heures. Passer de 2500 h à 1000 h de fonctionnement, ça permet de vendre 2,5 fois plus d'ampoules. Et ça, c'est bon pour la croissance !

    Mais les membres de Phoebus ont une excuse : on est dans les années 30, et les problèmes de ressources non-renouvelables, de finitude du monde et autres bêtises de bab' écolo, on connait pas. C'est même pas qu'on s'en cogne, c'est qu'on ignore ça. L'ignorance n'est pas un péché.

    Epson qui programme ses imprimantes pour qu'elles ne fonctionnent plus après 18000 copies ou Apple qui ne remplace pas les batteries de l'iPod ou qui soude la batterie de l'iPad pour qu'on en rachète un parce qu'on ne peut pas juste changer la batterie n'ont pas cette excuse. La pomme pourrie use encore de l'obsolescence programmée, et il faudra une class action américaine pour que la politique d'Apple soit revue quant au changement de batterie de l'iPod. A priori rien ne se profile encore pour les batteries soudées à leur iPad...

     

    Alors qu'Apple n'a pas besoin de ça ; cette entreprise est le plus bel exemple de la force du capitalisme.
    La force du capitalisme ? La liberté d'entreprendre ? Non non : la liberté de consommer.
    L'obsolescence programmée ne l'est plus - programmée - par les industriels, mais par les consommateurs. Qui veulent du neuf, du àlamode, du hype, du qui-montre-bien-de-quel-caste/classe/tribu-je-fais-partie.
    Apple est la marque emblématique de cette société de consommateurs.

    Alors évidemment que les consommateurs sont libres de consommer ce que la pub, le marketing, et autres laveurs de cerveaux leur suggèrent insidieusement de consommer, mais chuuuuut.
    Faudrait pas non plus qu'ils se rendent compte que du coup c'est plus vraiment la liberté, mais une subtile aliénation qui s'est tellement imposée à nous qu'on ne se pose plus la question.

    Et puis bon, on bosse toute la journée pour gagner ce pognon, alors il faut bien le dépenser hein ? JE FAIS CE QUE JE VEUX AVEC MON POGNON, BORDEL !!! Je suis le consommateur tout puissant, j'ai le pouvoir de consommer ce que je veux !

    Ouais mon gars. Mais tu devrais aussi te rendre compte que t'as également le pouvoir de ne pas consommer tout ce que les publicitaires et les "créatifs" du marketing te font consommer.
    Alors oui, ça demande un peu de volonté pour résister à ces tentations omniprésentes. C'est même une véritable cure de désintoxication de l'imaginaire collectif qui est nécessaire. Réenchanter le monde avec autre chose que des panneaux publicitaires. Des arbres et des fleurs, des amis et de l'amour, de l'art et des mots, des notes de musique....

    "Oui mais c'est pas très patriote tout ça, Peps ! Et la croissance du PIB, tu y penses ? Sans croissance pas de création d'emploi, pas de création de richesse (pour qui, les richesses ?), pas d'homme politique qui se gargarise des bons résultats de l'économie nationale. Rien. Nada. Le néant. Que va-t-on faire de nos vies ? Je flippe."

    Alors là je vais laisser un gars répondre à ma place. Pour tout te dire, c'est pas nouveau : il a dit ça en 1968.
    « Notre PIB prend en compte, dans ses calculs, la pollution de l’air, la publicité pour le tabac et les courses des ambulances qui ramassent les blessés sur nos routes. Il comptabilise les systèmes de sécurité que nous installons pour protéger nos habitations et le coût des prisons où nous enfermons ceux qui réussissent à les forcer. Il intègre la destruction de nos forêts de séquoias ainsi que leur remplacement par un urbanisme tentaculaire et chaotique. Il comprend la production du napalm, des armes nucléaires et des voitures blindées de la police destinées à réprimer des émeutes dans nos villes. Il comptabilise la fabrication du fusil Whitman et du couteau Speck, ainsi que les programmes de télévision qui glorifient la violence dans le but de vendre les jouets correspondants à nos enfants. En revanche, le PIB ne tient pas compte de la santé de nos enfants, de la qualité de leur instruction, ni de la gaieté de leurs jeux. Il ne mesure pas la beauté de notre poésie ou la solidité de nos mariages. Il ne songe pas à évaluer la qualité de nos débats politiques ou l’intégrité de nos représentants. Il ne prend pas en considération notre courage, notre sagesse ou notre culture. Il ne dit rien de notre sens de la compassion ou du dévouement envers notre pays. En un mot, le PIB mesure tout, sauf ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue ».
    Ouais, je sais bien ce que tu vas dire : 1968, les hippies, ces doux rêveurs en ont sorti des brouettes entières de ces conneries !
    Ben en fait là il s'agit d'un discours de Bob Kennedy, quelques semaines avant son assassinat. C'était pas un sale gauchiste ce Bobby Kennedy, mmmhhh ?
    C'était il y a 43 ans, et même l'extrême-gauche aujourd'hui a du mal à formuler une critique aussi radicale de la société de croissance. C'est dire comme on s'est tous fait broyer le cerveau par ce rouleau compresseur qui a réussi à mettre des barrières autour de la critique de la société de consommation.

    Il y a tout, dans ce discours de Bob Kennedy :
    - les catastrophes naturelles : bon pour la croissance
    - les maladies : bon pour la croissance
    - la guerre : bon pour la croissance
    - la délinquance : bon pour la croissance
    - les appareils qui tombent en panne : bon pour la croissance
    - les gens en bonne santé : pas bon pour la croissance
    - la paix : pas bon pour la croissance, sauf si on commerce avec son ancien ennemi
    - la pensée : pas bon pour la croissance, sauf si on brevette tout ça
    - les appareils qui tombent pas en panne : pas bon pour la croissance

    Et tout le monde applaudit quand on annonce une reprise de la croissance. On est des chèvres.

    Ce système est absurde, et pour que tu te rendes bien compte à quel point il est absurde, prenons un exemple simple, veux-tu bien ?
    Raymonde Blanc-bec a deux enfants, dont un qui va à l'école. L'autre, appelons-le Rovaniamatetrapoulos, a 14 mois et vu son prénom, ses parents ne l'aiment pas trop. Mais là n'est pas le sujet, on va pas commencer à se marrer des prénoms à la con, hein !
    Raymonde est copine avec Rosette, de Lyon. Rosette a un fils qu'elle aime, elle l'appelle donc Pierre (Pierre de Rosette, c'est bon ça, non ? Mieux que Rosette de Lyon, quoi...). 13 mois : c'est l'âge de Pierre. 
    Raymonde et Rosette ont pas trop envie de bosser, elles préfèrent rester peinard chez elles avec leur petit gars respectif. Des garçons franchement épanouis, d'ailleurs à 14 mois Rovaniamatetrapoulos sait presque dire son prénom.
    Les deux mamans ne gagnent rien, sinon les allocs, ce qui leur vaut des quolibets dans la rue, des jets de pierre (non, pas le fils de Rosette, petit blagueur !) et des regards obliques quand elles se rendent à leur convocation de Pôle Emploi en étant pas stressées.
    Mais Raymonde et Rosette commencent à culpabiliser parce que sur TF1 ils ont dit que les chômeurs c'est rien que des fainéants qui vivent au crochet de la société et qui ne participent même pas à l'effort national ! Du coup, elles réfléchissent à ce qu'elles pourraient faire pour apporter leur pierre (toujours pas le fils de Rosette, quoique...) au PIB national. Et là elles ont une idée géniale : elles s'échangent leur gamin ! Naaaan, pas pour toujours gros malin ! Juste quelques heures par jour, contre des sous. Raymonde paie 500 €/mois à Rosette pour la garde de Rovaniamatetrapoulos qui paie Raymonde 500 €/mois pour la garde de Pierre. Et maintenant, elles ne reçoivent plus de pierres dans la rue, parce qu'elles gagnent de l'argent et font croître le PIB !

    C'est beau, la croissance...

     

     

    Esclavage

    "You've got to produce more and more / For the Holy Economic War"

     

    En titre : Noir Désir - The Holy Economic War (live)

     

     

     


    10 commentaires
  • "Non je ne veux plus jamais
    Travailler

    Plutôt crever" 

     

     

     

     

    Manuel Valls est un con.

    Pour plein de raisons, mais actuellement c'est surtout un con parce qu'il remet en cause les 35 heures, dernière avancée sociale de poids en France (malgré une mise en oeuvre chaotique à cause des concessions faites au patronat en terme de flexibilité).

    C'est un con tout d'abord pour une raison que je qualifierais maladroitement d'anecdotique, eu égard aux millions de personnes qui peinent à joindre les deux bouts en travaillant. En effet, dire "abolissons les 35 heures, revenons à 39 heures et les gens gagneront plus" est un mensonge. Parce que la durée effective d'un temps complet en France, c'est 41 heures/semaine en 2009 (source : INSEE, "Portrait social 2010"). Donc, actuellement, les français font en moyenne 6 heures supp/semaine, qui sont majorées. Si on repasse aux 39 heures, les français feront moins d'heures supp, donc gagneront moins.

    Un con doublé d'un menteur. Bouh le vilain !

     

    Mais c'est un con surtout parce qu'il n'a pas saisi le sens de l'Histoire.

    Depuis 1971 (je n'ai pas retrouvé de données antérieures), le volume total annuel d'heures travaillées a quasiment stagné autour de 40 milliards, quand dans le même temps le nombre d'actifs est passé de 21 millions à 28,5 millions (+35%) :

    Evolution emploi precaire

     

    Et là on parle bien du nombre total d'actifs, sans s'attarder sur l'évolution du nombre de chômeurs et de l'emploi précaire.
    Parce que dans le même temps, le taux d'actifs par rapport à l'ensemble de la population française a augmenté tandis que le taux d'emploi de ces actifs (la part des actifs ayant effectivement un emploi) a baissé : 

    Evolution emploi precaire


    Quant à l'évolution du nombre d'emplois précaires, ça se passe de commentaires :

    Evolution emploi precaire

    Plus d'actifs pour autant d'heures de travail : c'est grâce à l'emploi précaire et au temps partiel que le chômage ne grimpe pas au-dessus des 10%.

     

    Pourquoi on en est là ?

    Il doit y avoir de multiples raisons, mais ce qui est certain c'est que l'augmentation importante de la productivité due à l'automatisation et maintenant à l'informatisation y est pour beaucoup.

    Quant à l'augmentation de l'emploi précaire, elle vient du fait que les chefs d'entreprise ont intégré que l'employé est devenu une variable d'ajustement comme une autre, et que l'intérim ou le CDD permet d'éviter les contraintes dues à la protection des employés en CDI... 


    Récapitulons :

    Si le temps de travail global n'augmente pas, et qu'on ne diminue pas la durée du temps de travail par salarié, il ne faut pas être un grand économiste ou autre type d'expert bidon pour comprendre que le chômage va augmenter.
    Alors si on augmente la durée hebdomadaire de 35 à 39 heures/semaine comme le propose Manuel Valls (qui est un con, je ne sais pas si je vous l'ai déjà dit), ben... on crée encore plus de chômeurs.

    Bon, je sais bien que 10% de chômeurs c'est bien pratique pour que les chanceux qui ont un emploi (oui parce que ce con de Valls a aussi parlé de "ceux qui ont la chance d'avoir un emploi", c'est dire comme il croit encore beaucoup à l'influence de la politique pour faire reculer le chômage ! Bel aveu, certainement inconscient, d'impuissance...) ferment un peu leur gueule et viennent pas faire chier à demander des augmentations alors qu'on a du mal à offrir 15% de bénéfice à nos actionnaires chéris, malgré les licenciements et les délocalisations que non non ça nous fait pas plaisir vous savez - et je vous dis ça la main sur le coeur, c'est dire comme je suis triste - mais si on supprime des emplois c'est pour sauver l'emploi, hein ! (on pourrait croire à du Ionesco, mais ça serait plus du Parisot...).

     

    Si on voulait vraiment résoudre le problème du chômage, on pourrait prendre le problème à l'envers.

    Suivant les données du premier graphique, le temps de travail annuel est de 40,3 milliards d'heures pour 28,4 millions d'actifs, ce qui fait un temps de travail annuel théorique de 1416h/actif/an.

    Si tous les actifs travaillaient 1416 h/an, on serait au plein emploi (on manquerait, en fait, de personnes, parce qu'on est considéré comme actif à partir de 15 ans). Ca fait 30,12 h/semaine, sur 47 semaines par an (si on reste toujours à 5 semaines de congés payés, ce qui n'est pas assez à mon goût...).

    Imaginons qu'on soit maintenant à 32 h/semaine, avec 6 semaines de congés payés. Temps de travail annuel : 1472 heures. Nombre d'actifs à temps complet : 27,4 millions, pour un nombre total d'actifs de 28,4 millions. Soit 1 million de sans emploi (3,5% de la population active...).

     

    Et encore, je pense pour ma part que sur ces 40 milliards d'heures travaillées, un certain pourcentage représente du travail "entretenu" : du travail qui a été créé pour éviter de voir encore gonfler les chiffres du chômage. Des emplois inutiles, en quelque sorte. Que l'état aide parce que notre société est encore une société du travail (sans travail, c'est pourquoi ça ne marche plus), et que sans travail, on est montré du doigt comme un vil profiteur du labeur des autres...

    On en est même à tel point de désarroi qu'on cherche à créer des nouveaux besoins histoire de pouvoir créer des nouveaux métiers ; la bêtise de la mode du coaching en est un excellent exemple (en s'engouffrant certainement aussi dans une tendance à l'infantilisation du citoyen, à qui on a fait croire qu'il avait forcément besoin d'aide pour prendre la bonne décision. Oui, même pour choisir son papier peint ou son repas d'anniversaire... N'a-t-on donc plus le droit à l'erreur ?)

     

    La réduction du temps de travail, si on veut une société du plein emploi (mais le veulent-ils ?), est inéluctable.

    Mais elle n'est qu'une mesure transitoire avant de sortir totalement de la société du travail, grâce au Revenu Social Garanti, au Revenu d'Existence ou tout autre nom qu'on lui donne : un revenu garanti, décent, versé à tout le monde par l'état tout au long de la vie (à partir de 18 ans, par exemple), qui remplacerait la retraite et autres aides.
    Mais on en reparlera, je pense... 

     

     

    (toutes les données sont issues du site de l'INSEE)

     

    Evolution emploi precaire

     

     

    En titre : Philippe Katerine - La Banane (2010)

     

     


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