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    Quand j'ai appris le retour de Godspeed You ! Black Emperor (appelons-les GYBE, si ça ne vous embête pas) pour le festival All Tomorrow's Parties de Noël, j'envisageais presque un petit voyage à Londres histoire de pas manquer ça.

    Quand j'ai appris qu'ils feraient des dates en France, je prévoyais un voyage à Paris.

    Quand a été annoncée la tournée avec une date à Marseille, je me suis dit que j'étais verni !
    Et on a vite pris nos billets parce que j'imaginais que ce groupe culte remplirait vite une salle comme l'espace Julien. Je n'avais pas tort : la salle était bien blindée, bien plus que pour A Silver Mount Zion l'an passé (je prends A Silver Mount Zion comme repère, parce que c'est un peu la même équipe, ces deux groupes). 

     

    Première épreuve : affronter les vicissitudes de la circulation phocéenne le vendredi à 20h. Ma patience légendaire a été mise à rude épreuve, à tel point que j'en ai perdu mon flegme (qui, il est vrai, est plutôt absent quand je conduis...). Bon, on est garé à 20h50, soit avec 20 mn de retard. Ce qui est correct pour un concert, qui de toute façon ne commence jamais à l'heure.

    Deuxième épreuve : Colin Stetson.
    La première partie la plus inaudible de toute ma carrière de concerteux, je pense...
    Un gars avec son saxo qui se tripote la nouille tout seul, qui nous fait étalage de la maîtrise de ses beaux instruments, ç'aurait pu être sympa histoire de patienter. A la limite ç'aurait pu se contenter d'être chiant. Mais lui non, lui il voulait qu'on souffre avant le concert de GYBE ! IL VOULAIT QU'ON VOMISSE, CE SALAUD !!! Et il a failli réussir, en plus, tant c'était désagréable, ça agressait mon oreille de mélomane averti qui était venu écouter un déferlement de grattes, pas du pipeau mal foutu, bordel !
    Colin Stetson, je ne te tire pas mon chapeau ! (blague moisie, mais j'ai pas pu résister) 

    Troisième épreuve : l'interlude de danses folkloriques balkaniques avec la troupe de 23 danseurs et seuses sur la petite scène de l'Espace Julien. C'aurait pu être très drôle, mais avec Colin Stetson au saxo, c'était digne des plus mauvais rêves de David Lynch ! Et pendant ce temps-là, ma chérie essayait de s'endormir mais c'était pas facile avec les larmes qui coulaient tant le saxophone lui faisait mal. La pauvre...

    Bref, j'ai pas trop accroché à la première partie, pour euphémiser doucement...

     

    Grâce à Colin Stetson, n'empêche, j'ai été content d'attendre sans musique l'arrivée de GYBE !

    Enfin.... sans musique, mais pas sans bruit ; outre les nombreux bavardages (qui m'agaceront durant une bonne partie du concert - je ne comprends pas bien l'intérêt de venir en concert si c'est pour tchatcher quasiment continuellement. Et oui, je suis devenu intolérant là-dessus, peut-être parce que des concerts on en fait moins qu'avant avec ma belle, et que du coup j'ai pas envie qu'une poignée de veaux me gâche la fête. Est-ce que je vais voir Obispo juste pour faire chier son public moi ? Non. Alors...), un bourdonnement incessant et qui va en gonflant envahit la salle. Il me semble que c'est la bande d'introduction de "Hope Drone", premier morceau du concert. 

    Ce qui est bien avec internet, outre que tu as la chance de pouvoir lire ma logorrhée, petit veinard, c'est que tu retrouves facilement les setlists des concerts même les plus anciens. Parce que s'il y a un truc que même en temps normal je suis incapable de faire, c'est me souvenir de l'ordre des morceaux, voire des morceaux joués. Certes, je pourrais prendre un petit carnet et noter l'enchaînement des titres pendant le concert histoire de pouvoir te retranscrire fidèlement le déroulement de la soirée, mais je ne le ferai pas pour deux raisons :
    1/ Je viens pas en concert pour faire de la littérature, mais pour écouter de la musique. Je t'aime bien, hein, rien à voir avec toi, mais bon faudrait voir à pas trop déconner quand même.
    2/ Je ne connais pas ou très peu les titres des morceaux de GYBE. Et c'est quand même important, pour pouvoir noter l'enchaînement des titres, de les connaitre, ces fameux titres. Tu en conviendras, j'en suis certain.
    3/  Je sais maintenant que des gens qui attachent certainement une importance capitale à ça (ou plus simplement qui piquent la setlist scotchée sur la scène à la fin du concert) foutent cette setlist sur internet et que donc je la récupérerai digits in da nose, alors pourquoi se casser la tête ?

    Hein ? Pardon ? J'avais dit deux raisons et j'en ai donné trois ? Attends, tu vas pas porter plainte pour ce petit mensonge alors que tu as cru qu'il y avait une troupe de danseurs folkloriques sur scène, hein ?!!?? N'en parlons plus, je ne dirai rien à personne, promis.

     

    "Bon, et ce concert alors, bordel ?" m'interpelles-tu, lecteur angoissé.

    Ben écoute, c'était génial. D'aucune dirait qu'on oscillait entre le génie et l'ennui (d'aucune, c'est ma chérie. Non, elle s'appelle pas d'aucune, ça c'est un effet de style pour faire le mec qui bosse à fond sur son style alors qu'en fait non, ça me vient comme ça. C'est classe, hein ?)(Bon mais sois pas jaloux, moi j'y connais rien en mécanique), mais ma mauvaise foi et moi on lui rétorquerait que même l'ennui était génial. Mais dans la confidence - je te le dis à toi tandis que ma mauvaise foi roupille au chaud près du congélo - je t'avouerais que certes, il y eut parfois quelques longueurs, mais que celles-ci participent un peu à l'ambiance pesante du concert et à l'alternance de calme et d'explosions qui caractérise la musique de GYBE. Godspeed provoque l'ennui pour mieux nous secouer avec ses explosions soniques, et c'est ça qui est bon ! (oui, elle a le sommeil léger, ma mauvaise foi).

    Très honnêtement, oui, il y a eu 2-3 longueurs, mais ces longueurs existent à mon sens aussi sur album. Et ne m'ont pas dérangé. J'en ai profité pour porter une attention plus soutenue à la performance du projectionniste qui gérait quatre projecteurs à bande et qui mixait ces bandes vidéos en live, jouant avec la vitesse de défilement, les superpositions d'image parfois. Bon je dois dire que la configuration de la salle a un peu écrasé sa prestation, parce que l'espace Julien est une salle basse, et que du coup la moitié des images était projeté sur les musiciens.
    A ce sujet, je dois dire que visuellement j'avais préféré le concert de GYBE que j'avais vu avec ce bon vieux Mock au Grand Mix à Tourcoing en mai 2003. Là il y avait de la place pour les vidéos, et le groupe était totalement plongé dans le noir, à tel point que je n'avais pas réussi à savoir combien ils étaient sur scène !
    A Marseille, le groupe était éclairé (3 guitaristes, 1 bassiste, 1 contrebassiste/bassiste, 1 violoniste, 2 batteurs/percussionistes), et les vidéos prenaient de fait moins d'importance.

    Il faut dire que l'idée d'un effacement total des musiciens au profit de la musique et des images qui l'accompagnent m'avait vraiment séduit, que ça m'avait marqué profondément et que ça correspondait vraiment à ce que je viens chercher en concert et à ce que j'aime dans la musique : la musique. 
    Attention, à Marseille on était pas non plus dans le show, hein. Pas du tout, même : tous les musiciens étaient statiques, les guitaristes assis, pas de "frontman", pas de light show, pas un mot de tout le concert (pas même un bonjour, un merci ou un au revoir - moi je m'en fous mais apparemment certains prennent ça pour du mépris du public. Je pense pour ma part que c'est réfléchi, et si on a assisté à un concert de la dernière tournée de Silver Mount Zion, on ne peut pas croire ça : Efrim Menuck passait son temps à interpeler le public et à chercher le dialogue !).
    Juste la Musique. Le principal. Et là je peux dire qu'on a été servi : 2h30 de Godspeed You ! Black Emperor non stop (10 morceaux, soit en gros 15 mn par morceau), avec des moments où j'étais à la limite de la transe tant les montées en pression avant explosion étaient parfaitement maîtrisées (notamment sur "Albanian", que tu écoutes en ce moment même, et qui m'a littéralement scotché). Avec des rythmes de fou. Avec un violon qui annonce l'Apocalypse mieux que n'importe quel prêcheur. Une musique de fin du monde. Et si la fin du monde se fait avec cette bande-son, j'espère bien en être !

     

    Godspeed You ! Black Emperor à Marseille c'était le 28 janvier 2011, et c'était bon !

     

    SETLIST

    1. Hope Drone
    2. Moya
    3. Albanian
    4. Monheim
    5. Chart #3
    6. World Police and Friendly Fire
    7. Jon Hughes
    8. Rockets Fall on Rocket Falls
    9. Dead Metheny
    10. BBF3 

     

    Desolation

    "I think the end of the world has come"

     

     

     


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  • "I take you where you want to go
    I give you all you need to know
    I drag you down I use you up
    Mr. Self-destruct"

     

     

     


    Salut Eddy, ça gaze ? This one is for you.

     

    Préambule : Pour faire vrai fan, j'aurais aimé savoir écrire "NIИ" comme ça, avec le code ASCII ou autre truc de geek. Tu me diras que ouais, je sais le faire vu que И, mais comme je suis foncièrement honnête, je me dois de t'avouer que c'est un bête copier/coller à la portée même de ma mère, qui doit être au geek ce que Roger Cageot est au prix Nobel de physique.
    Donc voilà, tu sais que quand j'aurai abrégé Nine Inch Nails en NIИ, j'aurai juste fait un CTRL+C/CTRL+V. De quoi être la risée de tous les geeks de la terre qui heureusement ne liront jamais cette logorrhée sur NIИ vu qu'ils écoutent plutôt le générique des Chevaliers du Zodiaque, dont il n'est pas prévu de parler ici, sauf maintenant. Alors bon franchement, soyons honnête : vaut-il mieux maîtriser le code ASCII ou écouter NIИ ? Ben ouais, et toc !

    Bon allez, tant que je suis dans les révélations douloureuses, il faut que je t'avoue un autre truc à propos de Nine Inch Nails : quand j'ai découvert ce groupe, je croyais que "nine inch nails" signifiait "queues de neuf pouces". Du coup je me disais "roh quel coquin ce Reznor !", mais en même temps je me disais "mais quand même, les américains ont des si p'tites bites ?" ("Le mâle toujours se vantera de la taille de son chibre", premier commandement de la Bible du parfait gentleman qui en a dans le slibard. Qui n'en compte qu'un, des commandements).
    Après j'ai grandi et je me suis rendu compte que je confondais "nails" et "tails". Et après j'ai progressé en anglais pas correct et j'ai appris que la "tail" n'avait rien à voir avec la bite, hein Dick ? Ce qui est dommage parce que Nine Inch Tails ç'aurait donné NIT et les geeks auraient eu l'air con avec leur code ASCII là, hein !?
    Bon en même temps ça m'aurait niqué mon superbe préambule, et ça ç'aurait été dommage.

    Ceci dit, quand j'aurai un groupe de musique (ce qui implique que j'apprenne préalablement à jouer d'un instrument, étant donné que mes performances vocales restent un peu trop aléatoires pour contenter un auditoire, fût-il uniquement composé du reste du groupe... Bref, c'est pas pour demain, quoi ! A moins que je fasse de spectaculaires progrès en washboard, mais là je vois déjà ma chérie qui se gausse, voire qui se courbe)(les statisticiens et autres mathématiciens de mes lecteurs admireront le jeu de mots) je l'appellerai Ten Inch Tails, en hommage à monsieur Reznor et aussi pour faire chier les geeks et aussi parce que TIT ça le fait, comme nickname. Et que là je suis sûr de ce que ça signifie !

    Bon allez, fin du préambule parce que bon, si ça continue le préambule va être plus long que le reste de l'article. Et ça, ça se fait pas, oh que non !

     

     

    Bon, je ne reviendrai pas sur les prémisses de ma découverte de Nine Inch Nails, qui coïncident à peu près avec la découverte de Dead Can Dance et que je dois également à Greg. Je vous laisse juste relire avec un bonheur non feint l'histoire qui y est dédiée.

    Déjà, j'ai aimé l'artwork de la pochette et du livret de "The Downward Spiral". Première bonne impression. C'est important la bonne impression, mais ce qui m'importait vraiment, c'était le ventre de la bête ; j'ai toujours attaché plus d'importance au contenu qu'au contenant.

    En 94 je faisais une chose que je ne fais quasiment plus maintenant : je mettais un CD et je l'écoutais en ne faisant rien d'autre que feuilleter le livret. Maintenant j'écoute le plus souvent la musique en pratiquant une autre activité (lecture, errances internautes, parachute ascensionnel, etc...) - peut-être parce que j'ai moins de temps pour moi, donc que j'optimise. Et que de manière plus générale j'écoute moins de musique.

     

    PLAY.

    "Mr. Self Destruct". Ouh la vilaine mise en bouche que voilà ! (la même qui te chatouille les esgourdes, je suis partageur)
    Premier constat : le son est pur. L'entrée en matière est excellente, avec ce qu'il faut de brutalité et d'agressivité dans le travail des sons et la rythmique, et ce break qui vient apaiser le tout, avant de reprendre de plus belle - un truc souvent utilisé par le sieur Reznor sur The Downward Spiral, mais il faut dire qu'il le fait bien !  Et pour finir, un bouillon de chaos qui ne se termine qu'avec le début plutôt calme de "Piggy".

    "Piggy" et sa rythmique méchamment travaillée. Pas le titre le plus marquant de l'album, pour moi.

    "Heresy" et son explosif "your god is dead / and no one cares / if there is a hell / I'll see you there" au riff surpuissant. En concert, ça défrise le poil !

    "March of the Pigs". Alors là, le son ultra-grave du début m'a toujours scotché, et quand j'écoutais ce titre sur l'autoradio de la 106, j'entendais même pas ce truc incroyable. Et ça, ça me frustrait. Alors quand arrivaient les assauts bruitistes du morceau, je me gênais pas pour écraser quiconque se mettait en travers de mes yeux injectés du sang tout chamboulé par cette marche porcine qui me scotche toujours autant. Après je me réveillai et j'allais beaucoup mieux.

    "Closer". Sexuel à souhait, ce titre. Bon OK, pas le sexe de monsieur et madame toutlemonde, mais sexuel quand même, je trouve. Et puis ce clip malsain qu'on croirait issu des cauchemars de Caro & Jeunet ! Sublime !
    Je sais pas si Dieu existe (je cherche d'abord quelqu'un pour me définir "dieu" avant de me prononcer), mais en tout cas heureusement que le sujet de "Closer" rapproche Reznor de (son) dieu, parce que j'ai le sentiment que ce clip l'en éloigne un chouia...

    "Ruiner". Longtemps mon morceau préféré (après "Hurt", mais "Hurt" est hors concours).
    On a là un titre qui alterne calme et tempête avec un travail mélodique qui me semble hallucinant.

    "The Becoming" et son entêtant "It won't give up it wants me dead / Goddamn this noise inside my head".
    Eloge de la folie, interpreté par NIИ. Bon en même temps, la folie et sa spirale c'est un peu le thème et le ton de l'album...

    "I Do Not Want This". Encore du riff bien gras qui attaque avec juste ce qu'il faut d'aggressivité sur le "Don't you tell me how I feel" ! Et encore le chaos au milieu du morceau, un chaos jubilatoire. Monsieur Reznor voulait faire "something that matters" ; il a réussi.

    "Big Man with a Gun" est un petit morceau énervé avec des paroles qui me plaisent bien. Mais rien d'inoubliable. La fin gueularde est l'introduction idéale pour

    "A Warm Place". Le calme après la tempête. Avant la tempête. Au milieu de la tempête. Oui, un endroit chaud, un refuge, une bulle au milieu du déchaînement. Une parenthèse sublime, qui nous montre s'il en était besoin que Trent Reznor sait faire autre chose que des sons saturés et des rythmiques de fou.

    "Eraser", le répit aura été de courte durée : la rythmique martiale martelée pendant tout le morceau nous rappelle qu'on est quand même là pour se détruire, hein. Bon, on replonge certes doucement après cette "Warm Place", mais ne nous leurrons pas : on replonge. Et on résume le parcours, la "downward spiral" : Need you / dream you / find you / taste you / fuck you / use you / scar you / break you / lose me / hate me / smash me / erase me/ kill me / kill me /kill me... Ca sent la fin, là, non ?  J'adore ce morceau (aussi).

    "Reptile". Entêtant avec sa rythmique qui martèle et son espèce de perceuse qui vient souligner le trait.
    "She has the blood of reptile just underneath the skin" est l'une des phrases que je préfère, toutes chanons du monde entier confondu. Mais je ne sais pas du tout pourquoi. Rien à voir avec le sens, plutôt avec la façon dont ça "coule". Bref, je sais pas pourquoi mais j'aime bien.

    " The Downward Spiral", titre éponyme donc, pour ceux qui suivent. Pour les autres, y a des cours de rattrapage. Bon ben voilà, on arrive au bout de la spirale. BANG. Le son est sourd, il n'y a pas d'avenir.

    "Hurt". Bon, là on touche au divin, mes commentaires ne rendront jamais justice à ça. Donc je vous laisse profiter de cet instant de rédemption du monsieur auto-destruction...
    Même papy Johnny Cash (qui savait reconnaître les grands morceaux) n'a pas réussi à rendre l'hommage que ce titre mérite, même si sa reprise vaut le clic. Parce que bon, Johnny Cash, quand même. Une voix d'outre-tombe qui sied bien au titre.

     

    "Hurt", putain de conclusion du meilleur album de la décennie '90, oui monsieur ! J'assume tout.
    C'est bien pour ça que The Downward Spiral a un traitement de faveur et que je parle de tous les titres de cette divine pièce. 

    Certes, certes, The Fragile est aussi un grand album. Certainement plus subtil, plus mature (je devrais éviter ça, parce que "album de la maturité" ça fait un peu chroniqueur télé qui n'y connait rien et qui qualifie tout deuxième album d'un chanteur de variét' que sa maison de disque a décidé de promouvoir de cette appellation. Ca craint, quoi), mais The Downward Spiral est... révolutionnaire. Et bon, la révolution, c'est quand même plus cool que la maturité, hein !

     

    Après The Fragile, Trent Reznor a arrêté la drogue, donc on n'en parle pas.

    "Nine Inch Nails is Trent Reznor" : c'était écrit sur le livret du premier album de NIИ. Alors merci Trent Reznor pour The Downward Spiral. Fuckin' great.

     

     

    Extra tracks

    "I am the needle in your vein / And I control you"

     

     

     


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