• Les Problèmes - Je ne vois rien - (1966)

     

    Et hop ! Battons le fer pendant qu'il est chaud...

    Je rebondis sur la chronique de Blaise abordant Les Charlots pour retourner aux sources. Tout comme Blaise, mon premier contact avec Les Charlots fut "cinématographique" et télévisuel. J'ajouterais que mon premier contact "musical" avec la même troupe  a dû être l'affligeant succès de L'apérobic (je dois tout de même avouer, sous la torture, que ça me faisait bien marrer, ce truc), même si je connaissais déjà depuis longtemps leur célèbre Merci patron, plus honorable (quoique...)

    Je découvris un jour par hasard, dans la discothèque de mon oncle (une mine d'or fondamentale dans ma construction musicale dont je vous recauserai bientôt), le 33 tours Charlow-Up  (1967) alors que j'étais en pleine prériode 60's. Un pur bonheur, musicalement étonnant, dans le sens où, comme je ne connaissais que les gaudrioles susnommées, le côté pop de l'album me surprit agréablement (on en a un aperçu dans Les Bidasses en folie de Claude Zidi (1971), où les Charlots côtoient le meilleur de la scène pop française naissante : Triangle et Martin Circus, dont les performances musicales sont à peu près la seule bonne raison de voir ce film). En m'intéressant de plus près à la chose, je découvris qu'avant d'être Les Charlots, Gérard Rinaldi (au chant), Gérard Filipelli (à la guitare solo), Luis Rego (à la guitare rythmique) et Jean Sarrus (à la basse) s'appelaient Les Problèmes. Leur (excellent) batteur était alors Donald Rieubon, qui sera remplacé par Jean-Guy Fechner au début des Charlots.

     

    En 1966, Les Problèmes se voulaient, comme l'indique la pochette de leur premier EP, le "1er groupe authentique de rhythm' and blues 100% français" (sic !) et comptaient marcher sur les plates-bandes des Animals, des Yardbirds et autres Rolling Stones, rien de moins ! Et, franchement, ils en avaient le potentiel, comme en témoigne le morceau Je ne vois rien, posté ici. Créé en 1965, le groupe essayait vainement de percer en tournant dans l'Hexagone. C'est lors d'une de ces tournées qu'ils rencontrent Antoine, qui vient de signer son premier grand succès : Les élucubrations. Ça colle tellement bien entre eux qu'Antoine leur propose de devenir ses musiciens. Banco.

     

    Shit in your ears

     

    Ils pondent un très chouette 33 tours, Antoine rencontre  les problèmes, qui est surtout un album des Problèmes puisque, sur les 12 titres, Antoine ne participe qu'à celui d'ouverture, Contre-élucubrations problématiques, et celui de cloture, Je dis ce que je pense et je vis comme je veux, les 10 morceaux restants étant du pur Problèmes, dont ce morceau, Je ne vois rien.

    Ils tirent 3 EPs de cet album. Sur le 3ème figure un morceau que j'aime beaucoup, toujours musicalement très pop/rhythm' and blues, dont les paroles oscillent entre la blague et le "sérieux". Ça s'appelle Dodécaphonie (à l'époque, les expériences de la musique dodécaphonique sont à la fois raillées et louées... Ce qui me fait toujours penser à cette scène mémorable des Tontons fligueurs (1963), dans laquelle Lino Ventura rend visite à Claude Rich et découvre, incrédule et consterné, le "laboratoire" sonore de ce dernier.)

     

    Les Problèmes - Dodécaphonie - (1966)

     

    Shit in your ears

     

     

    Forts du succès de leur détournement des Elucubrations d'Antoine, ils décident alors de se vouer à la parodie et à la gaudriole, d'abord avec brio, comme l'a noté Blaise, puis de moins en moins. Jean Sarrus est le seul qui aurait voulu continuer une carrière pop classique, mais il se rangea quand même à l'avis des autres.

    Leur premier EP en tant que Charlots est une transition pas très claire. Le succès parodique Je dis n'importe quoi, je fais tout ce qu'on me dit côtoyant 3 magnifiques morceaux instrumentaux qui prouvent qu'ils ont tout de même encore du mal à tourner la page et à en finir avec la pop brillante de leurs débuts : Quand je pense à toi, Pyschose (toujours) et Pas de problèmes, que je vous offre ci-desous en guise de bonus track, accompagnée de la sympathique pochette de leur premier EP sous le nom de Charlots.

    1966 : 1 album, 3 EPs (4 si on compte le premier Charlots), quelques singles qui marchent bien... Une seule année, certes, mais une année bien remplie.

     

    Les Charlots - Pas de problèmes - (instrumental) - (1966)

     

     

    Shit in your ears

     

     


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    Anthologie Vol. 1 - Anthologie Vol. 2

     

     

     

    Qui ?… nan mais je pose la question: Qui, trouvez-moi s’en un, un seul, rien qu’ un… Qui, enfant, ne s’ est pas pissé dessus de rire devant un film des Charlots ? Montrez-moi en un, juste un, et je vous répondrais, un doigt accusateur pointé vers lui: "Voilà un menteur !"

    J’ ai bien précisé "enfant", hein. Parce que malheureusement, il faut bien admettre qu’ en grandissant, le rire s’ estompe, le plaisir d’ une diffusion télévisuelle s’ émousse, le bonheur cinéphilique s’ atténue que ce soit devant "Les Bidasse en Folie", "Le grand Bazar" , devant "Les Charlots font l’ Espagne" ou encore devant "Les Fous du Stade". Et c’ est bien malheureux de voir ainsi son enfance disparaitre, même si on passe la main à des Tati ou à des Monty Python, beaucoup plus honorable en quelque sorte, et qui ne vous font pas passer pour un demeuré lors des soirées mondaines, certes, mais tellement plus convenables, raisonnables et bienséants qu‘ on en vient à se trouver fade et insignifiant en les citant.

    Je me souviens que chez nous, quand le Télé Poche arrivait dans la boîte aux lettres le samedi , c’ est à dire plus d’ une semaine avant la période qui était mentionnée dans ses pages, et que je voyais programmé un film que m’ intéressait, j’ étais impatient comme pas deux. Et je me rappelle très précisément avoir vu un jour marqué noir sur blanc:"Mardi: 20H30: Les Charlots font l’ Espagne"  Oh putain !... Un mardi en plus ! C’ est à dire la veille au soir d’ un lendemain sans école !!! Et en plus, je le connaissais pas celui-là !!! Holala, si la fin du monde avait été annoncée pour le lendemain de la diffusion, ça va, je m‘ en serais fichu comme de ma pas si lointaine première couche-culotte. Mais fallait surtout pas que ça arrive avant !… quelle catastrophe !!! Rien de tel ne se produisit, mais l’ attente entre le samedi et le mardi d’ après fût pour moi , vous le devinerez, une vraie torture et la libératrice diffusion un vraie tranche de marrade.

    Maintenant que je suis grand, on va dire que c’ est une affaire réglée, je peux facilement me passer du visionnage d’ un film avec les Charlots, imaginant m' emmerder à cent sous de l' heure et demie (fichue enfance qu’ a foutue le camp !) mais il m’ en reste tout de même un petit quelque chose, de cette aimable bande de joyeux drilles: Leurs chansons.Oui, leurs chansons. Ce n’ est pas tout de suite à ça que l’ on pense lorsque est évoqué devant nous le nom « Les Charlots ». D’ ailleurs ne viens-je pas brillamment d’ en faire la démonstration en débutant cette chronique par la branche cinématographique de leurs activités ? Et pourtant, elles existent belles et bien, ces chansons.

    Avant d’ entamer la carrière que l’ on sait sur le grand (mais pour moi le petit) écran, nos rigolos de services accompagnaient Antoine, sous le nom de groupe « Les Problèmes » puis ils volèrent de leurs propres ailes. Deux merveilleux Cds existent, que je vous engage vivement à acquérir: "Anthologie Volume 1" et "Anthologie Volume 2". Vous serez, je n‘ en doute pas une seconde, pliés en quatre à l’ écoute des "Je dis n’ importe quoi, je fais tout ce que l’ on me dit" (et sa célèbre exclamation: Chauffe Marcel !!!) ou bien "J’ ai oublié bon bouchoir" (notre extrait), "Si tous les hippies avaient des clochettes", "Berryblues", "Je chante en attendant que ça sèche", "Je suis trop beau", "Y’a plus d’vodka", "Gustine, Oh ! Gustine", "Je m’ énerve", "Aspirine-Tango", "Rock à la Marie"… ou bien de leurs rocambolesques parodies de tubes de l’ époque: "Hey Max", "Les Plaies-bois", "L’amour avec Toé", "Le pauvre mec", "Sois érotique"… comment les citer toutes ?

    Malheureusement, la série de réédition s’ arrête à ces deux volumes. Un troisième n’ aurait pas été de trop et nous aurions certainement eut la joie d’ y voir figurer des titres aussi réjouissants que "Sur la route de Pen‘zac", "Berrystock", "Derrière chez moi", "Le trou de mon quai" ou encore "Merci patron", "Pétronille, tu sens la menthe"  sans oublier, s‘ il m‘ est permis de rêver, un magnifique duo en prise Live avec Eddy Mitchell: "Le chou farci", qui est un vrai régal de fin gourmet et pas seulement pour les papilles et que je n‘ ai qu‘ en aime pet trois. Je vous laisse le savourer à la fin de cette chronique, ce morceau suffisamment rare qu‘ il m‘ est impossible de le garder pour moi tout seul. (me demandez pas d’ où ça sort parce ce que j’ en sais fichtre rien !... Mais ça sent un peu les Carpentier quand même !)

    Il existe cependant des compiles où certaines chansons hors anthologies apparaissent, mais ça le fait moins, avouez, que dans une anthologie digne de ce nom et ici malheureusement interrompue. Après, je pense que par contre, des Anthologies Volume 4, 5, 6... ne s’ imposent pas vraiment. C’ est tout de même beaucoup moins bon à mesure que le temps passe et que le nombre des protagonistes s’ amenuise. Cependant, un bien bon concert à l’ Olympia en 1972 mériterait bien une réédition, lui aussi, mon vinyle craque de plus en plus.

      

     

     

     

     

     

    Pour la prochaine chronique, nous quitterons la France, les mecs ! Je vous propose un vrai, un grand, un très long voyage vers les dépaysants et enrichissants trésors des autres cultures, à l’ autre bout de la planète. Nous traiterons de l’Orchestre National de Barbès.

     

     

     

     

     

     

     

     


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     Alors bon, le premier truc que je me suis demandé en ouvrant le truc d'édition d'article, c'est "mais quelle musique de merde, vais-je donc pouvoir mettre en premier ?" La réponse me vint immédiatement en réalité, tout simplement parce que je suis pas sur mon ordinateur et que du coup, j'ai pas les musiques de merde à mettre là, maintenant.

     Sauf que sur la liste Itunes de cet ordi, y avait du Renaud. Alors voilà, je vais commencer par là. Ensuite, fallait choisir le morceau intéressant, sauf que voilà aussi, y a des morceaux à la con qui veulent pas se mettre sur le blog parce que soit disant, c'est pas converti au bon truc et que ça commençait à me casser les couilles (tiens, le traitement de texte pense que couilles n'existe pas). Mais ce morceau là était disponible alors j'ai pris celui là et je vais m'en sortir intelligemment grâce à une super pirouette, vous allez voir ce que vous allez voir.

     

     L'écoute de ce morceau réveille en moi (non, pas une immense envie de me bourrer la gueule pour oublier la voix) un moment de nostalgie qui me fait parfois verser une petite larme dans un coin de mon oeil gauche. Parce que cette chanson, il l'a... heu... chantée sur scène pendant sa tournée d'enfer. Et j'y étais, c'était bien cool à Ajaccio. Et ce même concert, m'a fait soudainement pensé à un autre concert qu'on peut entendre sur l'album Paris Province qui est super chouette, même si je crois que j'ai perdu le deuxième CD. (Et là aux infos, ils parlent de diarrhée orange suite à l'affaire du concombre, c'est absolument dégueulasse)

     Et j'étais aussi à ce concert à Marseille. Oui sauf que là, je devais avoir huit ans et que j'ai bien dû dormir pendant au moins la moitié du concert. Et que les fois où je me réveillais, j'avais envie de lui dire de fermer sa gueule parce que le son est trop fort, non mais sans blague, on s'entend plus dormir et maman s'il te plait, ça finit quand ?

     Mais je me suis réveillé vers la fin du concert avec une patate phénoménale ! Et c'était un putain de bon concert. Même qu'après le concert, on aurait pu aller le voir dans sa loge, (trop la classe que ça aurait été) parce que ma mère connaissait je sais plus qui, qui connaissait quelqu'un et que du coup, c'était dans la poche. Mais mes parents, ces ordures, ont refusé bien gentiment parce qu'il devait être fatigué. PUTAIN MAIS ON S'EN FOUT QU'IL SOIT FATIGUÉ !

     M'enfin, j'ai tout de même eu droit à une magnifique signature sur une pochette d'album (avec écrit sur la pochette un horrible "sygnez" que j'avais inscrit la veille avec mon stylo bleu qui coulait vachement parce que j'avais trop mordu dedans en classe) et c'était bien chouette.

     Ouais, c'était chouette.


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  • "Talk to me like a person
    Treat me like we're human"


    J'avoue, j'avais écrit une longue tartine sur le pourquoi du comment je vous parlerais du festival auquel j'ai assisté l'année dernière. Rien à foutre oui. Le décor vite fait: un festival créé par le fondateur du label Happy Happy Birthday To Me Records; Athens, capitale de la musique que j'écoute; Elephant 6. Point.

    Le premier morceau c'est Grape Soda. Matt (orgue et chant) et Ryan (batterie) Lewis. Ryan est un gars charmant, j'avais hâte de le rencontrer. Premier excellent concert du festival (après une grosse journée de musique, plombée par la chaleur étouffante et la fatigue). Une musique directe et simple. Parfaite pour débuter la soirée qui terminera par The Wedding Present que vous connaissez peut-être (je suis resté jusqu'au bout mais j'étais hs). Le morceau est tiré de leur premier album sorti cette année, Form a sign

    Soundtrack of your life

     

    "He said "don't be shy about what's on your mind
    It'll do you well to give it a try""

    Le deuxième morceau, vous l'avez peut-être déjà subi et il dit tout.

     Je rajouterai juste ceci: le groupe s'appelle The Poison Control Center, cette chanson - Give it a try - est tirée d'un 7" parfait (ça veut dire que la face b est aussi bonne que ce morceau-ci), leur nouvel album, sorti la semaine dernière, est tout bonnement exceptionnel et pour finir, je plains ceux qui n'auront jamais l'occasion de les voir live. Energie brute.

    The Poison Control Center c'était le lendemain de Grape Soda dans la petite salle, pile poil entre Pipes You See, Pipes You Don't (nouvel album presque sorti aussi et excellent tout autant) et Casper & the Cookies dans la grande salle. Et en apothéose de la soirée, Circulatory System et The Apples in Stereo, comptant en leur sein trois des quatre membres fondateurs du collectif Elephant 6. Je vous parlerai peut-être d'eux à l'occasion.

     

    "And he turns to me and says "you know it's a folk song""

    Dernier jour de festival, une toute bonne surprise dans la séance de l'après-midi, Fablefactory s'est rajouté à l'affiche. Petit concert quasi improvisé, deux guitares acoustiques, deux voix, une setlist parfaite. En dernier morceau, ce petit bijou repris en choeur par les douze personnes présentes:


    Le soir même, quelques bonnes surprises: les chansons pop de Open Letters, le post-punk prenant de raymilland, les Californiens d'Eux Autres, et Thee American Revolution (projet parallèle du leader des Apples in Stereo) et leur son surpuissant dans la minuscule salle du Caledonia Lounge. Je croyais m'être pris ma dose de decibels pour la soirée, eh ben je m'étais gouré. Encore plus fort que Thee American revolution il y a: Mission of Burma à s'en faire péter les tympans. La vidéo ci-dessous n'est pas représentative mais j'ai rien trouvé de mieux.

    http://www.youtube.com/watch?v=gzMu6ugTNfA&feature=related

    Fin épuisante et libératrice de ce chaud et chaleureux festival. Tellement chaleureux que j'y retourne cette année. Et je verrai enfin Fishboy en concert.




    Pas d'allusion à Jean-Jacques Goldman aujourd'hui.


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    Soundtrack of your life

     

     

    « Mon fils a vu Dieu, il n’ aurait pas dû. Celui qui a vu Dieu va mourir. »

     

     

    C’ est parait-il en ces termes que madame Coltrane mère a commenté en 1964 sa première écoute de l’ album le plus célèbre de son fils. Et, bien qu’ il ne soit finalement mort que trois ans plus tard (ce qui est tout de même bien tôt !), ceci me pose encore aujourd’ hui un problème. A la vérité, ça ne m’ arrange pas du tout ce qu’ elle a dit parce que je serai moi aussi tenté de le croire si mon athéisme ne me tapait pas sur l’ épaule en me disant: "Tu plaisantes, mec ! Va surtout pas t’ embarquer dans ces conneries là !… Dis !... Oh ! " Ce à quoi, au mieux dans mes bons jours, mon agnosticisme répond: "Ah parce que tu crois tout savoir sur tout peut-être ?… Quelle prétention ! " mais pour couper court à ce débat sans fin, ma raison tranche en citant Brassens: "Si l’ Eternel existe, en fin de compte il voit qu’je m’conduis guère plus mal que si j’ avais la foi ! " ce qui j’ avoue, fait bien mon affaire.

    Donc, John Coltrane aurait recherché et trouvé Dieu qui, le remplissant de tout Son amour, lui inspira pas moins de trente-trois minutes d’ un discourt débordant dudit amour et dont chaque note transpire ledit dudit amour. Soit ! Moi en tout cas, même si je sais pas d’ où ça lui vient, j’ en prends plein la poire à chaque fois et ensuite je me mets à aimer tout le monde même les cons, les méchants et les moches, lorsque je repose nuitamment mon casque sur la platine, que je range le cd (ou le vinyle, j’ ai les deux.) dans les rayonnages de ma cédé(ou vinyl)thèque au milieu des autres Coltrane et que je vais me pieuter, serein, en paix avec moi-même et avec le monde. S’ il me voit de là-haut, ce bon John doit se dire: "La classe !… je suis pas trop mécontent de moi sur c’coup-là ! Le but est atteint, c’ est cool, ça ! "

    Et c’ est principalement le morceau que vous entendez en ce moment qui me prend, qui me retourne et m’ apaise à fond. Le reste est de très bonne facture c’ est sûr, mais on atteint là, à mon goût, un tel sommet avec ce final… Ces roulements de timbale et de cymbale aux mailloches (des baguettes avec des embouts en cotons au bout pour un son plus rond, moins sec. Ou bien en cuir pour un son moins rond, plus sec. Mais là c‘ est en coton.) et ces enchevêtrements de notes de piano tout en légèreté, très aériennes… cette contrebasse qui accompagne discrètement ces petits camarades sans chercher non plus à juste marquer le rythme (ici, pas de beat. ça y est, je l' ai dit !!! ) mais à s‘ élever dans les airs. Et évidement ce sax-tenor !… Il semble nous parler, nous raconter une histoire, il ne manque que des mots intelligibles, ne trouvez-vous pas ?… Si ?… Et bien bingo ! « A Love Supreme » c’ est à l’ origine un poème écrit pas Coltrane et mis ensuite en musique. Sans les mots, inutiles, trop réducteurs et d’ un langage pas assez universel quand on veut crier son amour à tous les êtres vivants passés et à venir.

    Parmi ceux qui ont lancé l’ écoute du morceau, ceux qui seront allés au bout des sept minutes n’ auront pas manqué de remarquer un tout petit overdubbing du plus bel effet en conclusion. Un deuxième saxo posé sur une nappe instrumentale vient accompagner le premier, oh pas longtemps, seulement une dizaine de secondes, juste pour deux ou trois notes, pas plus. Il me plait de croire que Coltrane fait ici parler Dieu, l’ aboutissement de cette quête, la rencontre dont nous parle madame Coltrane mère, et que la suite est une autre histoire.

     

     

    Soundtrack of your life

     

     

    La prochaine chronique traitera des influences majeures d' Assuranstourix et dans quelle mesure il est encore considéré de nos jours comme un précurseur. (le défi que je me lance sera de ne pas parler de Tord !)

     

     


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