• "The sound is deep
    In the dark"

     

     

    15 novembre 1992.

    Je vais assister à mon premier concert !
    C'est fou ce que ça demande comme organisation, un premier concert quand on n'a pas le permis de conduire... Comme j'y vais avec Eric, pote du lycée, il y a eu partage des tâches : ma mère (serviable, comme toujours) ira nous conduire, et son père viendra nous chercher.

    C'est sous un stade couvert, à Liévin, que je vivrai ma première expérience de musique live.
    Mine de rien, je suis terriblement excité - comme c'est encore souvent le cas avant chaque concert, ma chérie pourra témoigner de mes jambes qui trépignent, de mes blagues encore plus lourdes que d'habitude, etc...
    C'est un concert de Cure, donc le dress code est assez convenu : cheveux crêpés, grosses baskets blanches sur des fringues noires. Le maquillage est en option mais beaucoup ont la panoplie complète. J'écoute avec attention les conseils qu'un curiste tirant sur le punk prodigue à son pote sur la bonne façon de se crêper les cheveux à la bière. Paradoxalement, la banalité de mes fringues (je n'ai jamais suivi les looks rattachés aux musiques que j'écoute) fait un peu tâche parmi les nombreux clones du gros Bob et autres goths ; mais je suis loin d'être le seul.
    L'attente est assez longue avant de rentrer dans l'enceinte du concert ; il faut dire qu'on a fait comme beaucoup : on est arrivés bien avant l'heure. Avec l'expérience des concerts, des retards, des facilités à fendre la foule si on veut se rapprocher, très vite on apprend à ne pas arriver à l'avance ! On refera l'erreur pour mon deuxième concert : Depeche Mode.

     

    Finalement on entre dans la salle, dans le temple de ce baptême impie. C'est grand ! On se cale un peu à gauche de la scène pas trop loin, mais avec la ferme intention de se rapprocher dès qu'arriveront The Cure.

    Et la première partie démarre.... par une surprise de taille : ça devait être The Cranes (que je ne connais pas), mais nulle trace de la chanteuse, remplacée pour le plus grand plaisir de l'audience par Robert Smith et Porl Thompson aux guitares, en renfort des musiciens de The Cranes ! C'est donc à un moment inédit que nous assistons, pour des titres de The Cranes joués sans la voix, tout instrumental ! Ambiance lourde. J'aime.

     

    Fin de cette première partie. Les lumières se rallument, les roadies viennent bricoler sur la scène, comme toujours. Le public commence à s'impatienter, à se manifester, et finalement à hurler quand les lumières s'éteignent.
    Une intro permet au groupe de prendre place sur la scène (pas très sophistiquée), et "Open" ouvre le bal.
    On est pris par l'irrésistible envie de se rapprocher de la scène, donc on trace dans la foule jusqu'au 2ème ou 3ème rang. On tiendra 2-3 titres avant que je ne tire Eric vers des coins plus calmes - impossible pour moi de profiter de l'instant en devant être attentifs aux mouvements de foule incessants, pour ne pas écraser des pieds, me faire écraser les miens, etc...
    Cette percée nous aura permis de confirmer ce qu'on pensait bien avoir remarqué : le grand Simon Gallup ne tient pas la basse, remplacé par un illustre inconnu... On apprendra plus tard qu'il était souffrant. Dommage, parce que la basse de The Cure, c'est quand même pas anodin, quoi. 

    C'était il y a 18 ans, donc je ne me souviens pas de tout, mais LE gros moment d'émotion pure sera sur "Fire in Cairo", et la belle claque 2 titres plus tard, sur "From the edge of the deep green sea", avalanche de guitares mêlées à la voix de Robert Smith qui "wish [he] could just stop !". Magistral.

    Puis les rappels, incessants, pour le plus grand bonheur de tous !
    Le premier, poppy. Le deuxième avec un "Figurehead" qui n'en finit pas, sombre, lourd, plombé. Je découvrais alors à peine Pornography, et en concert, ce fut grandiose.

    Puis le troisième.
    Je n'en reviens toujours pas, de ce troisième rappel. 20 à 30 minutes de "A Forest", avec des paroles que je ne connais pas qui viennent s'ajouter aux paroles originales (j'apprendrai bien plus tard que c'était "Forever", un titre souvent joué en fin de concert, aux paroles jamais figées).
    Ca fait déjà 2h30 qu'on est là, que The Cure nous offre sa musique. Le public est sur les rotules. Mieux : il est à genoux devant la performance interminable.
    J'ai cette image en tête : après je ne sais combien de temps de "A Forest", après avoir tout donné, Eric et moi on s'allonge sur le sol de ce stade couvert. Rincés. Les yeux rivés sur le toit de l'édifice, le coeur en rythme avec la basse inoubliable de "A Forest". Les oreilles comme seul sens encore en activité, et qui en profitent jusqu'au bout.

    Ce soir-là, The Cure nous aura tué. 3 heures. C'était long, et qu'est-ce que c'était bon !

     

    Premier concert d'une longue série...

     

    SETLIST

    1. Open
    2.
    High
    3. Pictures Of You
    4. Lullaby
    5. Just Like Heaven
    6. Fascination Street
    7. A Night Like This
    8. Trust
    9. Catch
    10. The Walk
    11. Let's Go To Bed
    12. Friday I'm In Love
    13. Fire In Cairo
    14. Inbetween Days
    15. From The Edge Of The Deep Green Sea
    16. Never Enough
    17. Cut

    Rappel

    18. Lovesong
    19. Close To Me
    20. Why Can't I Be You

    Rappel

    21. The Figurehead
    22. One Hundred Years
    23. Foxy Lady
    24. Primary
    25. Boys Don't Cry

    Rappel

    26. A Forest
    27. Forever

    Extra tracks

     

     

     


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  • "Paix, Amour, Liberté et Fleurs !"

     

     

     

    2010 : ça, c'est fait.

    Rapide bilan personnel :

    • J'ai trop bossé, va falloir que ça change.
    • J'ai pris un bon rythme de jeu (environ une fois par semaine), alternant jeu de rôle et plateau (avec plein d'excellentes découvertes ! Merci Guillaume !), sans toutefois que ça n'empiète trop sur mes week-ends avec ma chérie et mon loulou.
    • Notre loulou, justement, a fait sa première rentrée. Grand moment, évidemment. Premier jour impecc', 2ème jour plus difficile, mais après zou ! Maintenant il râle quand sa maman vient le chercher le midi ; monsieur préférerait rester à l'école et manger à la cantine...
    • Culturellement, pas de découverte majeure, pas de grosse claque, si ce n'est le premier album de Clues (sorti en 2009, découvert début 2010). Quelques concerts remarquables, tout de même : A Silver Mount Zion tout d'abord (excellents comme à leur habitude), Dominique A ensuite (excellent comme à son habitude), et Arcade Fire que l'on découvrait sur scène : belle claque. Un petit opéra en plein air, dans la forêt de notre village provençal : "Carmen" de Bizet (après "Carmina Burana" l'an passé, je pense que ça va devenir une habitude annuelle, cette soirée où l'opéra vient à nous). J'ai beaucoup lu, aussi.
    • J'ai créé ce blog, sur une idée qui trottinait dans ma tête depuis quelques temps.
    • Et surtout, surtout : on est partis en vacances à une heure de chez nous, et c'était.... génial ! Tous les 3, coupés du monde dans notre roulotte au milieu des chevaux, à la roots. Le top.
    • Bon par contre, acheter une amison ou un terrain dans le sud, c'est un peu la misère... Mais on y arrivera ! En 2011 ?

     

    2011 : Stairway to heaven ? Highway to hell ?

    Pour 2011, lecteurs assidus, lecteurs chéris (sauf toi, là, le gars qui se planque), je vous souhaite à tous :

    PAIX, AMOUR, LIBERTE ET FLEURS.

    Ouais, les hippies avaient tout compris. Sauf les associations de couleurs qui se sont avérées très hasardeuses au niveau de la chemise, mais on mettra ça sur le compte du LSD, les gars.

    Parce que bon, on peut objectivement affirmer, je pense que vous serez d'accord, que la guerre c'est pas bien, que la haine c'est fatigant, que l'esclavage ça nique le dos, et que le bitume ça sent pas bon et ça picote. Ouais, y a pas à chier : "paix, amour, liberté et fleurs" c'est plus porteur que "guerre, haine, esclavage et bitume".

    Sauf que bon, tous les indicateurs pointent vers guerre, haine, esclavage et bitume... des fois je me demande si on n'est pas un peu con... faut dire que les gens au pouvoir (de nuisance) parlent plus de guerre, de haine de l'autre (qu'il soit Rom ou musulman), de restriction de liberté (vidéosurveillance, fichage/flicage, censure, LOPPSI, etc...), et de construire des autoroutes ou des aéroports (comme à Notre-Dame des Landes).

    Donc, les amis, ne comptons pas sur les autres pour que notre année 2011 soit pleine de paix, d'amour, de liberté et de fleurs. Va falloir construire tout ça nous-mêmes. Faisons de 2011 l'An 011, en écho à l'An 01 de Gébé.

     

    Pour ma part, et puisqu'il en faut, je prends quelques bonnes résolutions :

    • Moins de bagnole, plus de vélo (pour aller au boulot notamment)
    • Continuer à augmenter la part de légumes dans mon alimentation
    • Une maison avant la fin de l'année (ou même juste le terrain, on n'est pas trop trop exigeants, hein)
    • Continuer à alimenter ce blog avec la même envie de vous faire partager ma musique et mes petits morceaux de vie et de bonheur.
    • Et puis, bien sûr : Paix, Amour, Liberté et Fleurs.

     

    Bon, elle va pas trop mal débuter, cette année, avec Godspeed You ! Black Emperor en concert à Marseille le 28 janvier, et PJ Harvey à Bruxelles le 18 février !

     

    Bref, merveilleuse année 2011 à vous tous,

    Peps.

     

    Extra tracks
    "Paix, Amour, Liberté et Poils"


    Titre :
    Ludwig Von 88 - "Les allumés de Krsna" (1987) 

     



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