• Track #21 - Coal Black Horse

     

    "Just as sure as by evil you are torn
    The sky will open up an an angel blow his horn
    an down come Jesus lookin' so fine
    Just as sure as that girl she is mine....
    an I say

    Hey hey hey it's always forever
    Hey hey hey it's never or now"


     

     

     

    Attention ! Groupe majeur !

    Certes les vingt précédents l’étaient aussi, mais je n’avais pas besoin de t’alerter, parce que si tu t’intéresses juste un peu à la musique, tu en connais au moins dix-neuf. Diabologum aurait pu échapper à ta vigilance, mais sans vouloir dénigrer ce groupe français, il n’occupe pas dans la bande-son de ma vie la même place que Sixteen Horsepower.

    Si je devais faire un top ten of my favourite bands, il me semble que Sixteen Horsepower serait plutôt bien placé. Mais soyons raisonnables : jamais je ne me lancerai dans le périlleux exercice d’un classement quel qu’il soit, parce que ce classement aurait changé dès sa diffusion. L’Art est une chose mouvante. Ou, au moins, la perception de l’Art est une chose mouvante, et elle se meut à la force de l’humeur qui m’anime.

    Mais quelle que soit mon humeur, il y a des choses auxquelles on peut se raccrocher, parce que ça ne bougera pas. Sixteen Horsepower en fait partie.

     

    J’ai découvert ces trois bonhommes grâce à Noir Désir. Ou plus exactement grâce à Bertrand Cantat, (gagné Eddy, qui gagne un point Cantat !) mais comme j’ai connu Cantat grâce à Noir Désir, hein… En 1997.
    Bertrand Cantat évoque alors sa collaboration avec Sixteen Horsepower sur l’album Low Estate. Ni une ni deux, j’ai jeté une oreille sur ce disque, et ni une ni deux, je l’ai acheté.
    Et ni une ni deux, je l’ai aimé.

    Et ce dès les premières notes de "Brimstone Rock". Le banjo, la voix, les grattes électriques qui s’enflamment quand il faut. Tout.
    La contrebasse et le violon de "My Narrow Mind" finiront de me convaincre. On tient là un groupe qui revisite de fort belle façon la musique traditionnelle des Etats-Unis (du sud des Etats-Unis, même) pour nous offrir ce que j’aime bien appeler un rock des bayous qui oscille entre trad et crade. Oui, définitivement, j’aime.
    L’accordéon et le micro "à l’ancienne" (ouais, je sais pas comment ça s’appelle, mais c’est le même qu’utilise Hugues de temps en temps quand il officie au chant des zouaves de Manicrak – j’en parlerai en temps voulu, ne sois pas impatient comme ça, lecteur invétéré !) utilisés sur "Low Estate" enfoncent le clou.
    Et le reste de l'album se déroule magnifiquement, dans le même ton un peu poisseux : "For Heaven's Sake"  et "Sac Of Religion" bien rock - mention spéciale au violon discret de ce dernier titre - , et le titre que tu écoutes en ce moment même : "Coal Black Horse". C'est bon, hein ? Toi aussi t'as envie d'enfourcher ton canasson et de courir la plaine au grand galop, une bouteille de cet immonde whisky frelaté tapant ton flanc à chaque envolée du pur-sang ? Ouais, ça me le fait aussi.
    On en arrive aux deux titres durant lesquels Cantat pousse la chansonnette. Deux reprises, et pas des moindres : "Fire Spirit", du Gun Club, et "The Partisan" de Leonard Cohen.
    Puis on reprend avec du pur folk, accordéon, rythmique basique et tout ce qu'il faut pour s'adonner aux joies du quadrille et autres danses ésotériques du genre : "Hang My Teeth on Your Door". Grand moment !

    Il y a indéniablement une filiation avec Violent Femmes. En moins fou et plus sombre, mais on est quand même dans les deux cas chez des gens qui revisitent intelligemment une folk américaine parfois… délavée. On pourrait peut-être ajouter Howe Gelb aux deux précédents, mais vraiment pour faire plaisir à Laurent, surtout que j’ai même pas prévu de parler de Calexico. Ce qui, je te l’accorde, est assez grave parce que c’est quand même vachement bien Calexico, et que j’ai vraiment beaucoup écouté Hot Rail, et que je suis sûr que l’ambiance mariachi de certains titres (mes préférés) inspirerait bien les origines mexicaines de Fred-le-photographe. Et que ça l’inspirerait même si par hasard il n’avait pas d’origines mexicaines (ce qui m’étonnerait vu comme il porte bien la moustache et le sombrero).
    Bon OK Laurent, tu m’as convaincu : je parlerai de Calexico que je m’en vais de ce pas ajouter à une playlist déjà chargée !

     

    Mais revenons à nos chevaux (vapeurs, les chevaux)(et seize, les chevaux).
    J'ai suivi ce groupe tout au long de sa - trop courte - carrière.

    Après Low Estate, c'est dans le premier album que je me suis plongé : Sackcloth'n' Ashes.
    On sent bien le potentiel naissant du groupe, à l'écoute de de premier essai. Transformé. L'album est plus "country punk" que les suivants, qui deviendront de plus en plus sombres. Ce qui ne l'empêche pas d'être excellent, au contraire ! Il suffit de se mettre un coup de "Black Soul Choir" , "Heel on the Shovel" et sa rythmique de western ou "American Wheeze" pour s'en convaincre. Ou le reste de l'album, en fait.
    Tiens, faisons-nous plaisir hein, ça fait longtemps :

     

     Sixteen Horsepower - American Wheeze

    Après, je vais suivre le groupe en direct : en 2000 je découvre Secret South à sa sortie.
    Re-claque.
    Surtout quand j'entends ce qui reste un de mes morceaux favoris de Sixteen Horsepower : "Splinters".
    Allez, c'est mon grand retour triomphal, alors lâchons-nous, voilà "Splinters", petit veinard !

     


    C'est un putain de bon morceau, hein ?!! C'est cadeau, ne me remercie pas, va.
    Et va vite écouter tout l'album, que dis-je, toute la discographie de ce groupe !
    Dans Secret South, tu vas aussi particulièrement accrocher sur "Nobody 'Cept You" - reprise de monsieur Dylan dont j'espère bien que Charlie ou Blaise nous gratifieront d'une longue chronique touffue, histoire de se rattraper après les malencontreux épisodes des Charlots et des Problèmes -, et sur le morceau de clôture, "Straw Foot".

     

    Après Secret South, un live est sorti, Hoarse.
    J'ai vu Sixteen Horsepower au moins trois fois en concert, et c'est... intense. David Eugene Edwards, le chanteur, est totalement habité.
    Et comme je suis - vraiment - content de retrouver les chemins de l'écriture, pouf, une reprise qui prouve que ces gens sont des gens de goût, et de bonne compagnie  : "Day of the Lord", de Joy Division :

     

     

    Le dernier album de Sixteen Horsepower, Folklore, est noir. Très noir. Le gars DE Edwards se rapproche de Dieu, et ça le rend plutôt pas joyeux. C'est un mélange de reprises de titres du folklore américain et de compositions, avec au milieu de tout ça la reprise du "Sinnerman" de Nina Simone. Une des meilleures chanson de tous les temps que la version de Nina Simone. Sixteen Horsepower fait très bien du Sixteen Horsepower, mais beaucoup moins bien du Nina Simone.
    Sixteen Horsepower se sépare après cet album, et c'est triste.

     

    Epilogue :
    Après la séparation en 2005, DE Edwards a abandonné ses deux compères (des français, je te l'ai pas dit ?) et créé Woven Hand, très bon également.
    De leur côté, Pascal Imbert et Jean-Yves Tola (des français, je te l'ai pas dit ?) se plongent dans leur autre projet, Lilium. Que je ne connais pas.

    Woven Hand vit toujours, et d'ailleurs Pascal Humbert a rejoint le groupe, mais je n'ai pas écouté l'album du retour. En même temps fais pas chier parce que je suis là pour parler de Sixteen Horsepower.
    Et je l'ai fait. Et plutôt bien même, n'est-il pas.


    Si tu es un gens de goût, tu vas forcément te plonger dans leur discographie, privilégiant les trois premiers albums, le live et pourquoi pas Olden, album de pré-versions sorti après le split, histoire de se partager une dernière fois un bifteck.

     

    A très bientôt, fidèle lecteur.

    Putain que c'est bon la musique !

     

    16HP

    Photo : Fred Javelaud           

     

    PS : je reviens et que découvre-je ? Ils ont limité la taille des morceaux à 5 Mo ???
    Ceci explique le nombre de vidéos que vous avez dans ce billet, même si j'eus préféré la sobriété d'un lecteur mp3.
    N'empêche que ça risque de me poser quelques menus problèmes, et je vais devoir trouver une parade qui me plait moyen : baisser la qualité de l'encodage. C'est pas bien, mais il en va de la survie de la musique, diantre !!!

     

     

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  • Commentaires

    1
    Blaise P. Profil de Blaise P.
    Mardi 21 Juin 2011 à 11:21

    Pas mal, la reprise de Joy Division, très inspirée musicalement. Mais je trouve que le chanteur a un poil trop dévié de la mélodie originale, qui fait toute la force de cette chanson. NIN (je sais pas faire le N à l' envers !) s' en tire mieux avec Dead Souls, à mon avis.

    Et je suis pas capable de faire une chronique sur Dylan. Il est pas assez trackofmylifiséen pour moi.

    2
    Mardi 21 Juin 2011 à 12:18

    Ca sera pour Charlie, alors !

    Hein Charlie ?

    3
    Eddy Cordy
    Mardi 21 Juin 2011 à 13:05

    Je veux bien m'y coller.

    Ça commencerait comme ça:
    "Bob Dylan n'est jamais aussi bon que quand il est repris par Pearl Jam (Masters of war) ou Neil Young (All along the watchtower ou Blowin' in the wind)."
    Et là je parlerais longuement de ma passion pour ces artistes.

    Rigolez pas, ça va peut-être arriver. Neil Young, réellement découvert en 2002 (je vous raconterai probablement le concert de 2003 au Palais des Congrès de Paris) et Pearl Jam en 1997 (j'ai pas loin de 200 cds et vinyls d'eux donc ce serait indécent de pas en parler).

    4
    Mardi 21 Juin 2011 à 13:32

    Pearl Jam, amour de jeunesse de ma chérie !

    5
    Eddy Cordy
    Mardi 21 Juin 2011 à 20:03

    Je voudrais faire une correction, 173 cds, 49 vinyles, 1 cassette et 7 dvds. Je sais pas encore duquel je vais parler.

    6
    Mardi 21 Juin 2011 à 20:45

    Fais comme moi : un panorama quasi exhaustif de la discographie !

    7
    Charlie Brown Profil de Charlie Brown
    Samedi 25 Juin 2011 à 19:55

    Je suis aussi content que toi que tu aies retrouvé les chemins de l'écriture.

    J'ai tout bien lu et j'ai tout bien écouté. Eh bien, après 4 morceaux je peux te dire, hélas, que je n'écouterais pas ça tous les jours. Mais je suis content que tu nous aies présenté tout ça. Ça m'en fait un de moins sur ma liste.

    Sinon, je sais pas pourquoi, j'ai pris ce passage pour ma pomme : "une folk américaine parfois... délavée". Je sens que tu dois mettre tout ce que j'aime dans ce sac ! (Tu conjugues "folk" au féminin toi ? Tiens donc... Moi, je dis toujours du folk.)

     

    Quant à Dylan, bien sûr que je vais m'y coller avec grand plaisir. Je refuse de laisser Eddy blasphémer de la sorte. Quel mécréant celui-là. On dirait moi quand j'avais 18 ans. Je disais des trucs comme ça : Bob Dylan, c'est bien quand c'est chanté/joué par les autres. Et puis je me suis mis à écouter vraiment.

    Eddy, je suis effaré par cet amour immodéré pour Pearl Jam. T'as intérêt à pondre une chouette chronique parce que c'est pas gagné.

    8
    Eddy Cordy
    Dimanche 26 Juin 2011 à 17:59

    Je n'ai absolument rien contre Dylan, même que j'aime bien ça de temps en temps à faible dose. Mais j'aime beaucoup les versions des deux artistes susnommés. Je n'ai pas pu trouver ma version préférée de Masters of war par Pearl Jam en vidéo donc je te mets celle-ci:
    http://www.youtube.com/watch?v=gpMEq1vmgpI&feature=related

    Et non bien sûr, ma chronique ne sera pas chouette, mais la musique sera de très très grande qualité. Et c'est ça qui importe.

     

     

    9
    Dimanche 26 Juin 2011 à 18:12

    Oui, c'est ça qui importe.

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