• Track #16 - Suds & Soda

    "Jimmy Dean is halloween like kerosene for dee dee scene
    It's suds and soda a brain decoder and can I skip this thing I ordered
    Get off get up you son of pop the light below is bright on top
    It's suds and soda a vibe decoder and can I get yeah what I ordered?"

     

     

     

    J'aime bien les belges, je te l'ai jamais dit ?

    Je dis pas ça parce que cette fameuse double hélice mystérieuse - mystique, même - qui compile, par la subtile association de l'adénine, de la guanine, de la cytosine et de la thymine, l'ensemble de mon être comporte quelques morceaux d'acide désoxyribonucléïque made in Belgium, hein (ouais, je suis pas un français pur souche, si on remonte quelques générations. J'ai des origines belges, donc un peu espagnoles vu que la Belgique - ainsi que mon berceau, la région lilloise - fit partie des Pays-Bas espagnols. Et donc un peu de sang arabe coule dans mes veines, quand on sait comment les espagnols sont des bâtards arabo-européens ! Et je vous parle pas de mon autre grand-mère, d'origine normande, dont les ancêtres ont donc été violés par les vikings puis les rosbeefs ! Je suis un magnifique bâtard, loin de la lignée pure du français labellisé par le FN, cette lignée de dégénérés en fin de vie qui heureusement n'existe plus que dans les fantasmes ridicules de quelques nostalgiques tout aussi dégénérés que ce à quoi ils aspirent).

    Non, j'aime bien les belges parce qu'ils sont tranquilles. Si j'étais précis, je devrais dire "j'aime bien les wallons", parce que je dois bien avouer ne pas connaître beaucoup de flamands. Mais je préfère ne pas être précis, parce que vu le nombre de belges qui lisent ma logorrhée, je ne voudrais pas être à l'origine de l'étincelle qui provoquera la scission. Et j'aime trop les belges pour ça.
    On rigole, on rigole, mais c'est vrai : les belges sont tranquilles, ouverts et simples. L'inverse des parisiens, en somme (j'ai pas encore beaucoup d'ennemis sur Paris, et comme j'y vais bientôt, faut que je sème les quelques graines qui vont permettre l'éclosion d'une résistance à ma venue sur leurs terres exsangues, bétonnées et stériles. J'adore être accueilli à ma descente du train par une manifestation hostile. Malheureusement ça ne m'est jamais arrivé, donc je me lance dans le cliché, et je ne m'interdirai pas de descendre du train avec une banderole "Pédophiles, chômeurs, consanguins : Paris is magic !").

     

    Bon et puis la Belgique, c'est quand même des souvenirs mémorables de murges pitoyables, donc assez grandioses.
    Comment oublier, par exemple, les vingt ans de Mike commencés en France, et finis de l'autre côté du pont : en Belgique ? Ben en fait on a tous un peu oublié, parce que justement on s'est finis dans les bars de la place de Comines-Belgique, entre le Carrousel et ce qui allait devenir le Drakkar (le Téléphone, si ma mémoire ne me fait pas défaut). Je me souviens du retour à pied, quand on a dû traîner Phil sur tout le trajet, qu'on lui a fait croire qu'on le ramenait chez lui en hélico. Je me souviens de leur tête malsaine, à Mike et lui, avec leur masque blanc déchiré au moins autant que leur crâne !
    Comment oublier ma libé, en 96 ? Avec cette tablée impressionante de potes, ces hectolitres de bière, cette molaire mémorable où j'ai cru que Phil (toujours au bon endroit au mauvais moment !) allait mourir sous une quinzaine de zouaves, sur le trottoir devant le Drakkar (le Drakkar aura bientôt droit à son Extra track à lui tout seul, parce qu'il le vaut bien), notre trajet chaotique vers la Mare aux Diables, et la brume éthylique.
    Comment oublier le spectacle offert par les flamands de Wervik qui venaient le samedi soir en bande sur la Grand'Place de Comines-Belgique pour se fritter avec un mélange de wallons et de français ? Ces bastons rituelles qui montrent que le problème flamands / wallons n'est pas bien nouveau (c'était le milieu des années 90).
    Comment oublier l'arrestation de Steph sur cette Grand'Place parce qu'il portait un gant en côte de maille et des pieux en bois soigneusement disposés dans sa veste en jean, alors qu'on jouait peinard à la Mascarade (un jeu de rôles grandeur nature) dans son café (oui, le Drakkar, toujours) ? Et cette déposition surréaliste que lui ont demandé de signer les flics belges, où il disait jouer à Dracula dans un café ! Et la pauvre Julie qui a dû vider la caisse du Drakkar pour payer la caution et libérer son animal de frère !!!
    Comment oublier Thérèse, chez Morel ?

     

    Ouais, les belges ont un sens de la fête et de l'accueil simples, bien loin des immondes soirées hype françaises, dont on se gargarise tant. On a David Guetta, ils ont 2 Many DJ's.
    Quand on se balade à Bruxelles, on est loin, très loin, de Paris, de ses gens pressés qui courent après le temps. Les gens sourient, c'est dire !

     

    Et les Belges ont enfanté de DAAU, Front 242, Venus, Ghinzu, Soulwax (et 2 Many DJ's, donc), Sttellla, Arno, dEUS, etc...
    Oui oui, je reviens à la musique pas très subtilement, je te l'accorde, mais n'empêche que bon, DAAU c'est excellent (on en reparle en 2001), Front 242 c'est quand même les inventeurs de l'EBM qui ont pondu "No Shuffle", Venus est parti trop tôt mais c'était très très fort, Ghinzu ma chérie aime alors c'est dans ma liste parce que c'est du bon rock bien foutu, et dEUS c'est l'une des quelques claques de ma vie, et c'est pour ça qu'ils ont leur place de choix sur ce blog.

    Cet album, Worst Case Scenario, est parfait de bout en bout.
    Passons l'intro, anecdotique, pour nous plonger dans ce "Suds & Soda", son violon entêtant, son chant qui donne une dynamique jouissive à la chanson et son orgue un peu vintage que n'auraient certainement pas renié les Doors.
    Arrive "W.C.S. (first draft)" et sa basse plutôt jazzy qui donne le ton, feutré, du titre. Bon, les garnements s'excitent un peu sur la fin, mais ça reste correct. Et très réussi !
    "Jigsaw You" suit le sillon feutré laissé par ce scénario du pire, et on est bien. On en voudrait presque plus, parce que deux minutes trente pour se laisser aller lascivement, c'est un peu court.
    La basse entêtante de "Morticiachair" nous ramène de fort belle manière à la réalité : dEUS, c'est du rock. Elégamment habillé, parfois travesti, mais du rock quand même.
    C'est encore une jolie ligne de basse qui ouvre la "Via" ; et on reste dans le haut de gamme du rock, pour le plus grand plaisir de nos esgourdes !
    Petit interlude avec "Let Go", avant de revenir à un "Mute" pas vraiment muet ! Certes, on commence en douceur, mais la gratte vient souligner avec la puissance qu'il faut les piques énervées du chanteur.
    Et "Secret Hell". Ah, "Secret Hell" ! La preuve que dEUS excelle aussi dans le registre de la ballade. J'adore ce titre, clairement l'un de mes préférés de dEUS. J'ai tellement l'impression de me retrouver dans ce "Sometimes I lose my head I don't know nothing". Allez, ta fidélité est récompensée, lecteur aimé :

     "So don't I only scare myself..."
    Le réveil est assez brutal avec l'intro de "Let's Get Lost", qui est pourtant un titre assez délicat, très "dEUS".
    "Hotellounge (Be the Death of Me)" est aussi un titre très dEUS. Et très bon.
    Petire récréation avec "Shake your hip", et une conclusion à la hauteur de l'album : ce "Dive-bomb Djingle" est plutôt étrange, plutôt surprenant et emmène le rock là où on ne l'attend pas forcément.

    Worst Case Scenario : album majeur.

     

    dEUS passera avec brio la difficile épreuve du deuxième album, puisque In A Bar, Under the Sea creuse la veine ouverte avec Worst Case Scenario. Un rock sophistiqué qui va lorgner du côté du jazz par moment, assez érudit mais facile d'accès, à mon avis.
    Cet album recèle lui aussi de merveilleuses pépites, dont les sublimes ballades "Serpentine" et "For the Roses".
    Et ce trio impeccable : "Fell Off the Floor, Man" - "Theme for Turnpike" - "Little Arithmetics".
    dEUS s'offre même un petit voyage dans le punk-rock américain avec le plus basique "Memory of a Festival".
    Excellent album, au niveau du premier.

     

    Mais après In A Bar, Under the Sea,deux des membres fondateurs du groupe s'en vont : Rudy Trouvé et Stef Kamil Carlens (qui va se consacrer à Zita Swoon). Et là, c'est (presque) le drame. The Ideal Crash évite de peu le crash, et s'en sort grâce à "Sister Dew" et "Everybody's Weird". Le reste de l'album est moyen, et c'est bien dommage tant le groupe était prometteur !
    Pocket Revolution et Vantage Point ne sont pas des albums de dEUS, donc on n'en parle pas ici.

     

    Bon allez, tout ça m'a donné envie d'une Karmeliet Triple !

     

    Extra tracks

     

     

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  • Commentaires

    1
    Bea.
    Vendredi 15 Avril 2011 à 22:49

    En marseillais, on dit moulon et pas molaire... Voilà, c'était ma participation

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    2
    Mardi 26 Avril 2011 à 17:56

    Comme quoi le gros tas de gens empilés les uns sur les autres est une tradition universelle, qui rapproche les hommes, qu'ils soient du nord ou du sud.

    Et ça c'est beau !

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