• "Oh je voudrais tant que tu te souviennes
    Cette chanson était la tienne
    C'était ta préférée
    Je crois
    Qu'elle est de Prévert et Kosma"

     


     

    20 ans qu'il est mort, il mérite bien un petit extra track, le Gainsbourg, hein ?

    Nan en fait je suis pas trop commémoration, et c'est pas parce qu'il est mort qu'il mérite un extra track. Est-ce que j'ai fait un extra track pour fêter la mort de Sardou, par exemple ?

    Gainsbourg mérite cet extra track parce qu'il a écrit l'une des plus belles chanson du monde en 1961 : "la Chanson de Prévert".
    L'une de ces chansons qui arrivent à te tirer une larme même après la cinquante-troisième écoute, et qui se comptent sur les doigts des mains (certes, ç'aurait été plus beau "sur les doigts de la main", mais je suis un garçon sensible, et en plus j'ai deux mains - je suis plutôt chanceux). 
    En 1961. Il y a 50 ans. Y a pas à chier, l'immortalité passe par l'Art, pas par la science.
    La même année, Dalida chantait "Itsi Bitsi Petit Bikini". Tu avoueras que tu l'as échappé belle, mmmhhh ? Et je te promets qu'en 2017 je ne fêterai pas les 30 ans de la mort de Dalida avec un extra track. Non, je fêterai l'évènement en petit comité avec Rembrandt, le lion de Daktari et mon ophtalmo.

     

    Je suis toujours émerveillé par cette force universelle qu'a la musique de provoquer ces réactions épidermiques, qui vont de la rage aux larmes en passant par la chair de poule et des picotements dans le cerveau. C'est fascinant comme l'Art transcende tout, et n'a besoin de rien pour toucher.

    Nietzsche (toujours citer Nietzsche, c'est très à la mode de citer Nietzsche. Surtout que personne va te faire chier à disserter de la décontextualisation de la citation, vu que personne ne l'a lu. A part Moumou) a tout dit : "Sans la musique, la vie serait une erreur". Il avait le sens de la formule, ce con !

    Cette façon qu'a la Musique de tout percer pour aller au coeur, c'est la plus belle démonstration que l'Homme n'est pas rationel. Et ça c'est cool.

     

    Et Gainsbourg alors ?
    Arf, ma diversion ne t'aura pas empêché de revenir au fil initial, lecteur avisé.
    Ben en fait je ne connais pas vraiment l'oeuvre de Gainsbourg. Il y a pas mal de choses que j'aime, je suis certain que c'était un grand compositeur, mais il y a beaucoup de titres qui me laissent indifférents.
    j'ai écouté une fois toute sa discographie, et tout ça me semble bien inégal - même si de nombreuses pépites méritent qu'on y porte plus d'attention.
    J'invite les sieurs Blaise et Charlie Brown, bien plus calés que moi au sujet de monsieur Gainsbourg, à partager avec nous ce qu'il faut écouter du gars pour s'en faire une bonne idée (je vois déjà Charlie s'enflammer pour Melody Nelson, et Blaise partager son Nazi Rock !) 

    Mais de toute façon, même s'il n'avait écrit que de la merde autour de cette "Chanson de Prévert", cette merde-là lui serait pardonnée, parce que je pardonne toujours à ceux qui arrivent à me faire chialer en musique.

    Sardou, c'est pas gagné pour toi ! 

     

    Feuilles mortes

     

     


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  •  

    "The scent of Thyme carried on the wind,
    stings your face into remembering
    cruel nature has won again.
    "

     

     

    On l'aura mérité, ce concert !

    Je ne vais pas te narrer toutes nos péripéties, mais crois-moi, c'était pas gagné...
    Mais voilà : pour Polly Jean Harvey, on était prêts à presque tout. Donc on y est arrivés. 

    Le concert étant sold out dès le premier jour, mon frérot nous a accompagnés jusqu'au Cirque Royal en espérant à peine trouver une place à un prix abordable. Mais abordables, les prix des places au black ne l'étaient pas. Il s'est donc replié sur une frite à Flagey avec un pote. Remplacer PJ Harvey par quelques frites et une binouze, c'est à la limite du blasphème, quand même ! Les djeun's, y respectent pu rien, tudieu !

    En se rendant à nos places, petit coup d'oeil au public : a priori pas bien différent de nous - des trentenaires pas trop lookés, peinards, qui doivent suivre la demoiselle Harvey depuis un paquet d'années.

    Nos places, dans cette salle qu'on ne connaissait pas, auront donné le vertige à ma pitchoune !
    On était placés toooooouuuut en haut de ces quelques places regroupées sous le vocable de "paradis". Effectivement, on ne pouvait être plus haut, planqués dans un coin, avec cependant une excellente vue plongeante (et vertigineuse, vraiment !) sur la scène. Et effectivement, on sera au Paradis durant les 90 (courtes) minutes de la prestation de Polly Jean.

    La scène est plutôt dépouillée, et on peut s'attendre à ne pas voir exploser une débauche d'exubérants effets visuels. 
    Deux claviers, une batterie, quelques micros et des grattes, sans fioritures. 
    Nous n'aurons pas tort : le show restera très sobre, avec des musiciens éclairés par une lumière diffuse  blanche ou jaune, et PJ Harvey éclairée par un projecteur blanc, qui sera éteint entre les morceaux.
    La seule excentricité sera la tenue de Polly, que vous pouvez admirer ci-dessus. 

     

    Reste l'essentiel : la musique. Et surtout la voix de PJ Harvey. Durant tout le concert, je vais m'extasier devant cette voix qui est vraiment, VRAIMENT impressionante en live ! Alternant avec une facilité déconcertante notes très aigües et notes plus graves, cette voix bien mise en avant par rapport aux instruments va me faire chavirer à plusieurs reprises. Notamment sur cette face B du single "The Words That Maketh Murder" : "The Guns Called Me Back Again". Alors ce morceau, c'est une bombe ! Mais aussi sur "On Battleship Hill" que tu écoutes en ce moment. Ou sur l'excellente version toute en tension retenue de "The River" - un grand grand moment du concert.

    Outre sa voix, PJ Harvey a alterné guitares et autoharpes, tandis que les trois musiciens assuraient derrière.
    Et quels musiciens ! Deux compères de longue date : John Parish et Mick Harvey (une ex mauvaise graine de Nick Cave), qui joueront indifféremment claviers, guitare ou un peu de basse. Et un batteur au nom français, mais là j'avoue que ma mémoire me fait défaut.

    Grosse nouveauté sur ce dernier album de PJ Harvey : des choeurs masculins font leur apparition, et les trois compères de la belle s'y collent durant le concert. Avec, parfois, un peu trop de puissance.

    C'est l'intégralité de Let England Shake qui est jouée pendant le concert, plus la fabuleuse face B dont je parle plus haut. Soit treize titres. Restent six titres, deux de White Chalk ("The Devil", "Silence"), deux de Is This Desire ? ("Angelene" et "The River") et deux de To Bring You My Love ("les excellents "C'mon Billy" et "Down By The Water"). Rien donc des albums les plus péchus (Dry, Rid of Me et Uh Huh Her).
    Oui, le concert est plus subtil que wock'n'woll, et ça marche très bien, cette ambiance feutrée, magique, parfois quasi-mystique. On aurait aimé que le temps soit suspendu un peu plus longtemps, parce que c'était tellement bon que c'était trop court !

     

    PJ Harvey ne parle pas pendant le concert, juste un thank you goodbye à la fin.
    Elle ne répond même pas à ses adorateurs qui lui hurlent des "I love you" enflammés. Mais heureusement, John Parish leur répond un "Thank you" ému et langoureux qui calmera les ardeurs des prétendants, et fera bien marrer la salle !

     

    Reste que depuis le concert j'écoute beaucoup ce dernier album, qui est franchement excellent ! Certainement l'un des meilleurs de la demoiselle Harvey. Je recommande fortement !!

     

    SETLIST

    1. Let England Shake
    2. The Words That Maketh Murder
    3. All And Everyone
    4. The Guns Called Me Back Again
    5. Written On The Forehead
    6. In The Dark Places
    7. The Devil
    8. The River
    9. Angelene
    10. The Glorious Land
    11. The Last Living Rose
    12. England
    13. Bitter Branches
    14. Down By The Water
    15. C'mon Billy
    16. Hanging In The Wire
    17. On Battleship Hill
    18. The Colour Of The Earth

     

    RAPPEL

      19.  Silence

     

     

    Extra tracks

     

     


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  • "This is not a bad joke
    This message's done for you
    You've got to work hard more and more
    For the holy economic war"

     

     

     

     

    Le 15 février 2011 a été diffusé sur Arte un reportage sur l'obsolescence programmée des objets manufacturés.
    Un reportage bien foutu, qui remontait à l'origine du méga-complot-international-de-l'industrie-toute-puissante-de-l'ampoule-électrique. Ouais, il est des complots internationaux qui se cachent là où on ne les attend pas. On n'est pas loin du crash de 1929, et les industriels de l'ampoule, regroupés sous l'entité appelée Phoebus, se mettent d'accord pour s'interdire de produire des ampoules d'une durée de vie supérieure à 1000 heures. A ce moment-là, la durée de vie moyenne des ampoules est de 2500 heures. Passer de 2500 h à 1000 h de fonctionnement, ça permet de vendre 2,5 fois plus d'ampoules. Et ça, c'est bon pour la croissance !

    Mais les membres de Phoebus ont une excuse : on est dans les années 30, et les problèmes de ressources non-renouvelables, de finitude du monde et autres bêtises de bab' écolo, on connait pas. C'est même pas qu'on s'en cogne, c'est qu'on ignore ça. L'ignorance n'est pas un péché.

    Epson qui programme ses imprimantes pour qu'elles ne fonctionnent plus après 18000 copies ou Apple qui ne remplace pas les batteries de l'iPod ou qui soude la batterie de l'iPad pour qu'on en rachète un parce qu'on ne peut pas juste changer la batterie n'ont pas cette excuse. La pomme pourrie use encore de l'obsolescence programmée, et il faudra une class action américaine pour que la politique d'Apple soit revue quant au changement de batterie de l'iPod. A priori rien ne se profile encore pour les batteries soudées à leur iPad...

     

    Alors qu'Apple n'a pas besoin de ça ; cette entreprise est le plus bel exemple de la force du capitalisme.
    La force du capitalisme ? La liberté d'entreprendre ? Non non : la liberté de consommer.
    L'obsolescence programmée ne l'est plus - programmée - par les industriels, mais par les consommateurs. Qui veulent du neuf, du àlamode, du hype, du qui-montre-bien-de-quel-caste/classe/tribu-je-fais-partie.
    Apple est la marque emblématique de cette société de consommateurs.

    Alors évidemment que les consommateurs sont libres de consommer ce que la pub, le marketing, et autres laveurs de cerveaux leur suggèrent insidieusement de consommer, mais chuuuuut.
    Faudrait pas non plus qu'ils se rendent compte que du coup c'est plus vraiment la liberté, mais une subtile aliénation qui s'est tellement imposée à nous qu'on ne se pose plus la question.

    Et puis bon, on bosse toute la journée pour gagner ce pognon, alors il faut bien le dépenser hein ? JE FAIS CE QUE JE VEUX AVEC MON POGNON, BORDEL !!! Je suis le consommateur tout puissant, j'ai le pouvoir de consommer ce que je veux !

    Ouais mon gars. Mais tu devrais aussi te rendre compte que t'as également le pouvoir de ne pas consommer tout ce que les publicitaires et les "créatifs" du marketing te font consommer.
    Alors oui, ça demande un peu de volonté pour résister à ces tentations omniprésentes. C'est même une véritable cure de désintoxication de l'imaginaire collectif qui est nécessaire. Réenchanter le monde avec autre chose que des panneaux publicitaires. Des arbres et des fleurs, des amis et de l'amour, de l'art et des mots, des notes de musique....

    "Oui mais c'est pas très patriote tout ça, Peps ! Et la croissance du PIB, tu y penses ? Sans croissance pas de création d'emploi, pas de création de richesse (pour qui, les richesses ?), pas d'homme politique qui se gargarise des bons résultats de l'économie nationale. Rien. Nada. Le néant. Que va-t-on faire de nos vies ? Je flippe."

    Alors là je vais laisser un gars répondre à ma place. Pour tout te dire, c'est pas nouveau : il a dit ça en 1968.
    « Notre PIB prend en compte, dans ses calculs, la pollution de l’air, la publicité pour le tabac et les courses des ambulances qui ramassent les blessés sur nos routes. Il comptabilise les systèmes de sécurité que nous installons pour protéger nos habitations et le coût des prisons où nous enfermons ceux qui réussissent à les forcer. Il intègre la destruction de nos forêts de séquoias ainsi que leur remplacement par un urbanisme tentaculaire et chaotique. Il comprend la production du napalm, des armes nucléaires et des voitures blindées de la police destinées à réprimer des émeutes dans nos villes. Il comptabilise la fabrication du fusil Whitman et du couteau Speck, ainsi que les programmes de télévision qui glorifient la violence dans le but de vendre les jouets correspondants à nos enfants. En revanche, le PIB ne tient pas compte de la santé de nos enfants, de la qualité de leur instruction, ni de la gaieté de leurs jeux. Il ne mesure pas la beauté de notre poésie ou la solidité de nos mariages. Il ne songe pas à évaluer la qualité de nos débats politiques ou l’intégrité de nos représentants. Il ne prend pas en considération notre courage, notre sagesse ou notre culture. Il ne dit rien de notre sens de la compassion ou du dévouement envers notre pays. En un mot, le PIB mesure tout, sauf ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue ».
    Ouais, je sais bien ce que tu vas dire : 1968, les hippies, ces doux rêveurs en ont sorti des brouettes entières de ces conneries !
    Ben en fait là il s'agit d'un discours de Bob Kennedy, quelques semaines avant son assassinat. C'était pas un sale gauchiste ce Bobby Kennedy, mmmhhh ?
    C'était il y a 43 ans, et même l'extrême-gauche aujourd'hui a du mal à formuler une critique aussi radicale de la société de croissance. C'est dire comme on s'est tous fait broyer le cerveau par ce rouleau compresseur qui a réussi à mettre des barrières autour de la critique de la société de consommation.

    Il y a tout, dans ce discours de Bob Kennedy :
    - les catastrophes naturelles : bon pour la croissance
    - les maladies : bon pour la croissance
    - la guerre : bon pour la croissance
    - la délinquance : bon pour la croissance
    - les appareils qui tombent en panne : bon pour la croissance
    - les gens en bonne santé : pas bon pour la croissance
    - la paix : pas bon pour la croissance, sauf si on commerce avec son ancien ennemi
    - la pensée : pas bon pour la croissance, sauf si on brevette tout ça
    - les appareils qui tombent pas en panne : pas bon pour la croissance

    Et tout le monde applaudit quand on annonce une reprise de la croissance. On est des chèvres.

    Ce système est absurde, et pour que tu te rendes bien compte à quel point il est absurde, prenons un exemple simple, veux-tu bien ?
    Raymonde Blanc-bec a deux enfants, dont un qui va à l'école. L'autre, appelons-le Rovaniamatetrapoulos, a 14 mois et vu son prénom, ses parents ne l'aiment pas trop. Mais là n'est pas le sujet, on va pas commencer à se marrer des prénoms à la con, hein !
    Raymonde est copine avec Rosette, de Lyon. Rosette a un fils qu'elle aime, elle l'appelle donc Pierre (Pierre de Rosette, c'est bon ça, non ? Mieux que Rosette de Lyon, quoi...). 13 mois : c'est l'âge de Pierre. 
    Raymonde et Rosette ont pas trop envie de bosser, elles préfèrent rester peinard chez elles avec leur petit gars respectif. Des garçons franchement épanouis, d'ailleurs à 14 mois Rovaniamatetrapoulos sait presque dire son prénom.
    Les deux mamans ne gagnent rien, sinon les allocs, ce qui leur vaut des quolibets dans la rue, des jets de pierre (non, pas le fils de Rosette, petit blagueur !) et des regards obliques quand elles se rendent à leur convocation de Pôle Emploi en étant pas stressées.
    Mais Raymonde et Rosette commencent à culpabiliser parce que sur TF1 ils ont dit que les chômeurs c'est rien que des fainéants qui vivent au crochet de la société et qui ne participent même pas à l'effort national ! Du coup, elles réfléchissent à ce qu'elles pourraient faire pour apporter leur pierre (toujours pas le fils de Rosette, quoique...) au PIB national. Et là elles ont une idée géniale : elles s'échangent leur gamin ! Naaaan, pas pour toujours gros malin ! Juste quelques heures par jour, contre des sous. Raymonde paie 500 €/mois à Rosette pour la garde de Rovaniamatetrapoulos qui paie Raymonde 500 €/mois pour la garde de Pierre. Et maintenant, elles ne reçoivent plus de pierres dans la rue, parce qu'elles gagnent de l'argent et font croître le PIB !

    C'est beau, la croissance...

     

     

    Esclavage

    "You've got to produce more and more / For the Holy Economic War"

     

    En titre : Noir Désir - The Holy Economic War (live)

     

     

     


    10 commentaires
  • "Je ne sais pas
    Pourquoi tout paraît si joli
    Quand je te tiens
    Par la main et que tu souris"

     

     

     

     

    Difficile de trouver un début pour parler des Wampas.

    Difficile même de choisir le morceau qui illustrera ce billet : je commence à écrire sans avoir choisi. C'est la première fois, parce que je pourrais choisir plein de morceaux de ...Vous Aiment, tant cet album est merveilleux.

    Si je n'avais pas déjà parlé un peu des Wampas , et partagé "Ce Soir c'est Noël", il y a de fortes chances que c'est ce morceau que tu écouterais en ce moment, fidèle lecteur. Parce que c'est un joli concentré de ce que sont les Wampas : de l'énergie, de la poésie punk, de la naïveté et plein de joie.

    Mais j'aurais aussi pu choisir les sept secondes d'intro, qui résument eux le wock'n'woll spiwit des Wampas : "Y a qu'à mettre tout à fond. Qu'est ce ' vous faites chier à baisser vos merdes, là ? Tout à fond.  Le rock c'est tout à fond !"

    "Puta" aurait été impecc' aussi, pour représenter l'esprit potos de la scène alternative française des années 80-90.

    "Le costume violet" étant ce qui se rapproche le plus d'un vrai morceau, il aurait pu faire un candidat idéal pour une introduction en douceur dans l'univers des Wampas.

    "L'éternel", avec son riff dantesque et sa déclaration d'amour wampasienne, risque bien de remporter la palme, parce que ce morceau, en live, c'est une tuerie où le gars Phil peut s'en donner à coeur joie.

    Et la conclusion, "Quelle joie le rock'n'roll", est en bonne place aussi, parce qu'elle est le pendant idéal de l'intro : une synthèse de l'esprit Wampas. Joie, Kiss et Rock'n'Roll !

     

    J'en suis là, et j'ai toujours pas choisi...
    Heureusement que je me limite à chercher dans cet album, parce que dans tous les albums des Wampas il y a des perles. Même si je dois bien avouer que tous les albums des Wampas ne sont pas égaux devant l'éternel dieu du rock'n'roll... Ouais, enfin... pas égaux devant moi, en tout cas.

    Les deux premiers albums, que j'ai écoutés après ...vous aiment, j'ai pas accroché. Je les ai réécoutés exprès pour toi, histoire de pas te raconter de conneries, mais à part quelques titres, c'est assez oubliable.

    ...vous aiment , lui, est une bombe dans mon paysage sonore. Tout respire la fraîcheur, transpire la joie. Ca me fait bizarre quand je suis dans une période Dead Can Dance-Nine Inch Nails-Ministry ; un tableau plutôt sombre dans lequel déboulent les Wampas, avec un projo gros comme le soleil. Cet album, c'est l'énergie sans la rage, une énergie joyeuse que je retrouverai à chacun des concerts des Wampas auxquels j'assisterai avec toujours le même bonheur.
    Avec cet album, j'ai découvert que le rock'n'roll pouvait être lumineux, qu'il ne rôdait pas toujours dans les coins sombres de l'âme. Attention, je les aime ces coins sombres que vient secouer le rock industriel de Ministry ou le rock de Noir Désir. Mais les Wampas deviennet d'un coup le pendant lumineux de ce côté sombre. L'optimisme.

    Quelle joie le rock'n'roll. Je le découvre avec ...vous aiment. On l'oublie trop souvent.

     

    Je ne retrouverai pas cette joie dans Simple et Tendre, mais je pense que Didier Wampas avait lae suicide de Marc Police à digérer...
    Un album que j'écoute finalement assez peu, même si certains titres me font un bel effet : "Les îles au soleil", "Comme un ange (qui pleure)", "le ciel est un océan", "Les Anges" notamment.

     

    Trop précieux, je l'ai beaucoup écouté parce qu'il est sorti pendant mon sévice militaire (comme Spiritchaser de Dead Can Dance). J'y retrouve plus de l'esprit naïf et pétillant de ...vous aiment, et ça me plaît bien !
    Un album sous le signe de l'Amûûûûûûr : "Trop précieux", "C'est l'amour", "Ne dis pas aux copains" (amusante reprise de Françoise hardy).
    Avec du n'importe quoi à la Wampas comme j'aime, qui donne forcément une pépite : "Les Poissons".
    Et cette fin tout en douceur : "Juste une petite voix", histoire de se reposer après les explosions de "Mes amis / Oui je vous aime" (entre autres). 

     

    Chicoutimi, je l'ai aussi beaucoup écouté !
    Faire une chanson sur un cycliste, c'est osé. Bon ok, Ludwig Von 88 avait chanté Louison Bobet avec une certaine classe (disons...une certaine idée de la classe...). Mais là, cette chanson sur Jalabert, qui va à 100 à l'heure, c'est une petite bombe wampasienne, qui avec "Twist à Chicoutimi" rend cet album incontournable (lui aussi).

     

    Kiss est un album que je n'ai pas beaucoup écouté, mais en le réécoutant pour t'en parler, j'ai redécouvert un album plutôt osé des Wampas. Un son un peu crade, des effets sur la voix, quelques morceaux quasi expérimentaux ("The Sun don't Shine" (que j'aime pas trop), "Tournesol" notamment).
    et mes chouchous : ""J'ai rencontré Marilou", "J'ai avalé une mouche", "Aubusson 99", "Je pleurerai quand même", "Comme un punk en hiver" et bien sûr "Kiss" qui me rappelle invariablement ces fins de concert où l'ami Didier fait sa rituelle balade dans son public et embrasse qui n'en veut du bisou gluant aromatisé à la sueur de chanteur qui se donne sans compter. 

     

    Never Trust a Guy Who After Having Been a Punk is Now Playing Electro, avec sa pochette délicieusement agressive pour qui n'est pas daltonien, contient le meilleur titre des Wampas du monde : "L'Aquarium Tactile". Ce morceau me fait des choses partout, avec ce riff qui s'insinue insidieusement dans ta petite tête, et qui s'y sent bien, et toi aussi. D'ailleurs tiens, tu mérites bien d'écouter ça aussi, petit veinard :

    Hein que c'est bon, ça ?!!?? Ne fais pas ton timide, remets-y un coup, va !
    Mais il n'y a pas que ça dans cet album. Il y a aussi "Manu Chao", certainement le plus gros tube des Wampas. Je ne vais pas faire mon snob et dire que c'est caca, que les Wampas deviennent mainstream et renier mon plaisir, parce qu'il faut avouer que c'est un morceau franchement efficace et assez jouissif.
    Certes, je lui préfère "Little Daewoo" qui est un pur morceau de rock'n'roll à la limite du surf rock, ou "Chocorêve" et sa poésie wampasienne. Mais n'empêche.

     

    Rock'n'Roll Part. 9. Titre efficace pour ce neuvième album de rock'n'roll des Wampas.
    Un album assez inégal, sur lequel je ne me suis pas appesanti. Il y a certes ce "Tokyo Yaki" qui vaut plus que le détour tant c'est un rock efficace et bien rentre-dedans qui donne lieu en concert à du bon gros pogo comme je n'en vois plus qu'aux concerts des Wampas, et cet excellent riff d' "Hélicoptère" ; mais le reste est assez oubliable selon moi.

     

    Les Wampas sont la preuve que Dieu existe.
    Ils sont surtout la preuve qu'on n'a pas besoin de dieu pour être heureux, selon moi, hein. Mais bon.
    Cet album m'a scotché, notamment dès les premières notes de "Persistance rétinienne". Un putain de titre. Que je m'en vais écouter dès maintenant, tiens ! Ah ouais nan vraiment c'est du très très très bon Wampas, là ! Putain de rythmique, putain de riff, putain de Didier. Putain, ça fait plaisir de voir qu'après 9 albums les zouaves sont encore capables de nous pondre l'un de leur meilleur morceau, pas loin derrière "Aquarium tactile".
    Mais il n'y a pas que ça dans cet album : "Nevers était si bleu" et "j'écoutais les Cramps" c'est aussi de l'exceeeellent Wampas, de même que "Mon petit PD".

     

    Tu l'auras compris : les Wampas c'est du bon, mangez-en ! 

     

    Bon finalement j'ai choisi, et j'ai un peu triché : c'est "L'Eternel" et son riff imparable que tu écoutes. Mais pas la version de ...vous aiment. C'est la monstrueuse version live qu'on retrouve sur le monstrueux Toutafonlive.

    ENJOY !

    RocknRoll

    "Quelle joie, le Rock'n'Roll !"

     

    PS pour mon amour : un jour, il faudra quand même que tu vois les Wampas sur scène, hein ! Même Phi l'a fait, et je ne pense pas qu'il se soit ennuyé !
    Parce que les Wampas sur scène, c'est de la joie qui sort direct des amplis, pure, sans additif, rien de frelaté.

     


    8 commentaires
  • "'Cause I've prayed days, I've prayed nights
    For the lord just to send me home some sign
    I've looked long, I've looked far
    To bring peace to my black and empty heart"

     

     

    Encore une première : mon premier concert seul. Enfin...seul, comprenez : non accompagné. Parce que malheureusement la demoiselle Harvey n'a pas joué que pour moi, on était même plutôt nombreux à l'Aéronef, ce soir là.

    Bon, resituons pour ceux qui n'ont pas suivi : PJ Harvey vient de sortir son troisième album, et je l'aime (l'album, hein). Elle passe par Lille, je suis heureux, mais personne n'aime ou ne connait assez la miss pour me suivre. J'ai peur de rien, j'y vais tout seul ! Je suis un fou, moi, des fois.
    J'en referai d'autres, des concerts en solo, mais assez peu, finalement. Je dois dire que ça ne me dérange pas, parce que je suis assez "égoïste" quand j'assiste à un concert : je parle peu, je suis concentré sur la musique et je ne partage pas grand-chose. Même après le concert, j'ai du mal à partager mes impressions, comme si j'avais besoin de digérer le truc, de me détacher afin de me faire un avis définitif - sauf quand c'est mauvais, où là je suis déjà détaché, par exemple quand on a vu Placebo (concert sauvé par la première partie, les excellents et sexuels The Kills !). Je pense que ma chérie pourrait confirmer ça.

    Bon, comme j'ai déjà dit tout le bien que je pensais de PJ Harvey par ailleurs, je vais m'appesantir un peu sur la première partie, une fois n'est pas coutume !
    Nan mais partez pas !!! On parlera du concert de Polly, promis ! Mais d'abord, parlons de la révélation de ce 16 novembre 1995 : SLOY. 

    Leur premier album, Plug, vient de sortir (produit par Steve Albini), mais je suis passé à côté. Je me rattraperai après le concert. Là, en concert, impossible de passer à côté : le chanteur a une énergie de malade, il court partout, slamera plusieurs fois dans la foule et mettra le feu à l'Aéronef. Ils joueront ce soir-là des titres de leur futur deuxième album, dont "Idolize" que, une fois n'est pas coutume, je vous fais partager ici :

    Non mais Peps, qu'est-ce que tu fous là ???
    Deux morceaux de musique dans le même article, non mais ça va pas la tête ? Et la rigueur, le cadre strict que tu t'es imposé, tu l'as oublié ???
    Rappel :
    1/une citation des paroles en gras et en italique pour commencer
    2/ le morceau choisi en mp3, mais la vidéo est tolérée parce que des fois les morceaux sont trop long, ou que môssieur Peps veut faire dans la fantaisie
    3/ ta prose, tes conneries, tes anecdotes
    4/ si possible la setlist du concert, si ces feignasses d'internautes se sont tirés les doigts du cul.
    5/ une photo avec légende en option
    6/ au moins deux espaces pour pas que les petits boutons pour tweeter, wikioter ou fessebouquaimer viennent gâcher la jolie photo que tu auras mis tant de temps à dégoter. 

    Ta gueule ma conscience. Parfois, oui, je le confesse, je transgresse. Anarchy in my brain.

    Et pendant ce temps-là on ne parle pas de Sloy, bordel !
    Parce que Sloy, c'est vachement bien et même s'ils n'ont commis que trois albums, ce groupe vaut le détour. Je ne suis pas très pointu en rock français (ou pas très amateur, peut-être) mais pour moi il y a eu la scène alternative des années 80 (que j'ai découvert dans les années 90, hein, mais bon), puis Noir Désir, Diabologum et Sloy (Je ne range pas Dominique A, Tiersen et Miossec dans ce rock français-là)(oui je sais, c'est peut-être bizarre, mais ne foutez pas le bordel dans les cases de ma tête, s'il vous plaît).

    Un groupe qui a sa patte, avec ce chant si particulier, une âpreté et une certaine radicalité dans le dépouillement des morceaux - rien de trop dans la production (on retrouve ça chez Shellac, le groupe de Steve Albini). 

    Sloy aura aussi été à l'origine de la nouvelle interprétation live des "écorchés" de Noir Désir : c'est en effet de leur remix de ce titre paru sur "One Trip/One Noise" que Noir Désir a extrait le "WHITE LIGHT WHITE HEAT" fortement mis en avant en concert.

    En 2000, Sloy se sépare. La France est en deuil, une journée de congés est mise en place suite à cela (ça tombe le 1er mai), et on sait enfin quel a été le bug de l'an 2000.
    On entend à nouveau parler de Cyril Bilbeau (le batteur) en 2007, quand sort le premier album de Zone Libre, Faites vibrer la chair. Zone Libre, c'est donc à l'origine Cyril Bilbeau, Serge Teyssot-Gay (le gratteux de Noir Désir) et Marc Sens (un gratteux expérimental qui a officié avec Tiersen notamment), et ils viennent de sortir leur troisième album (Les Contes du Chaos). Le deuxième avec deux rappeurs au chant (dont Casey).
    Et j'ai entendu à nouveau parler des deux autres membres de Sloy en 2010, en tombant sur l'annonce de la sortie de l'album Novo Rock de 69 (oui, c'est aussi le nom d'un groupe). Ben c'est pas mal du tout, 69 (oui, le groupe aussi).

     

    Et le concert de PJ Harvey, tu me diras ?

    Impressionnant.
    Impressionnant parce qu'elle a un charisme....ben impressionnant, en fait.
    Bon musicalement pas grand-chose à en dire, c'était vraiment au top avec une setlist qui faisait la part belle aux faces B ("Harder", "Lying in the Sun" , "One Time Too Many" et "Naked Cousin") et un set bien péchu.
    Mais il y a eu ce moment. Ce moment qui m'a subjugué, qui m'a laissé sans voix. "The Dancer" comme point d'orgue d'un concert dont je garde le souvenir d'une excellente musicienne à défaut d'être une bête de scène (c'est pas ça qu'on attend de PJ Harvey). "The Dancer" commence, ça gueule dans la foule, on hurle parce que bon, cette chanson est aussi le point d'orgue (et point final) de To Bring You my Love. Ca s'agite, et tout-à-coup cette petite nana, avec juste sa gratte, regarde le public. Quand je dis "regarde le public", j'ai vraiment eu l'impression qu'elle nous regardait tous dans les yeux. En même temps. Sans strabisme bordel, niquez pas ma scène mythique ! Elle nous regarde, donc, et fait un geste de la main, ou des mains. Je ne sais plus, j'étais hypnotisé. Et d'un coup : silence. Silence complet pendant tout le titre. Je n'ai jamais entendu si peu de bruit dans une salle de concert. La maîtresse de cérémonie joue le morceau avec la maestria dont elle fut coutumière durant tout le concert, la chanson se termine, et tout le monde est encore scotché. Le silence continue. PJ Harvey brille. Le temps s'est arrêté. Puis d'un coup, comme si nos coeurs recommençaient à battre, on s'est mis à applaudir, à gueuler, à pleurer sûrement pour certains ! Tant c'était magique.
    Et c'était fini, aussi. Une fin de rêve. 

     

    Je suis bien heureux d'avoir assisté à ce concert au final totalement magique, parce que je pense que c'est la dernière tournée des salles moyennes qu'a faite PJ Harvey. Depuis, elle est devenue avare de concerts, ne se produisant que dans les capitales... La preuve, c'est que dans six jours on va la voir à Bruxelles !

    Je te raconterai, bien sûr !

     

     

    SETLIST :

    1. Hook
    2. Harder
    3. Long Snake Moan
    4. Dress
    5. Driving
    6. I Think I’m A Mother
    7. Lying In The Sun
    8. One Time Too Many
    9. Meet Ze Monsta
    10. C’mon Billy
    11. To Bring You My Love
    12. Send His Love To Me
    13. Me-Jane
    14. 50Ft Queenie
    15. Legs

    Rappel  

    1. Down By The Water
    2. Naked Cousin
    3. The Dancer

     

    Extra tracks

     

     


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