• Live track #04 - The Pogues - Lille (11/06/1996)

     

    "I could hear the screams from up above
    If it ain't a fist it isn't love
    As for our lady she kneels down
    Her neck is bent, the blade comes down
    Doing! There goes the breakfast bell
    Back from heaven, back to hell
    Naked howling freedom - Hell's Ditch"

     

     

     

     

    Ce concert, c'était pendant mon service militaire. Il sentait bon le sable chaud, ton légionnaire.  A moins qu'il ne sentit plutôt l'ozone dégagé par les photocopieurs dont il était responsable pour toute la caserne. Oui môssieur, j'ai glorieusement servi mon pays en étant responsable du service reprographie d'un régiment de Metz. Rigole pas, j'ai été décoré pour ça !

    Je ne vais pas m'étendre sur mon service militaire, parce qu'il faut bien dire que je n'ai pas grand-chose à raconter, tellement c'était chiant.

    Du coup on pourrait parler de ce fameux concert des Pogues, non ?
    Ouais, je savais que ça te plairait !
    C'est bizarre parce que je n'ai plus aucun souvenir musical de ce concert, excepté cette image dont je ne saurais dire si elle est fantasmée ou réelle : deux ou trois membres du groupe qui entrent sur scène avec des trompes tibétaines ou des cors des Alpes - des grands trucs pour soufller dedans, quoi - pour l'intro d'un morceau.

    Par contre je me souviens très bien de ce qui m'avait vraiment surpris : l'éclectisme du public.
    Il y avait - vraiment - de tout : des punks (dont un type complétement défoncé qui avait une toile d'araignée tatouée sur le crâne, et qui avait un regard à faire peur. Oui, il m'a marqué !), des pères de famille avec leur jeune gamin sur les épaules, des petites nénettes excitées comme des puces, une équipe de rugby qui nous a massacré le dos pendant une bonne partie du concert (les risques du premier rang...), etc...
    Je dis "nous" parce qu'on était allés à ce concert à deux : Fabien et moi. C'est fou cette coïncidence, hein, parce que justement Fab m'a appelé avant hier, après un paquet de temps sans nouvelle ! Ouais, y s'passe des trucs de dingue, je suis d'accord.

    Aucun de nous n'ayant le permis, c'est le père de Fabien qui nous conduit, et ma mère accompagnée de ma soeur qui viendra nous chercher. Si si, c'est important pour la suite de l'histoire, crois-moi !

    Je ne vais malheureusement pas pouvoir m'attarder sur le concert, parce que je n'en garde que des impressions. Une déception, d'abord : ne pas avoir vu The Pogues en concert quand c'était le sieur Shane MacGowan qui donnait de la voix et des bouts de dents. Car non, Lord MacGowan n'était pas présent ce soir-là (certainement en train de picoler avec ses nouveaux potes, The Popes), et c'étaient Spider Stacy et Jem Finer qui officiaient au chant. C'est triste, mais c'était ça ou ne jamais voir The Pogues, camarade !
    Et aussi une impression de joie et d'euphorie dans le public mais aussi sur scène, et de pogo continu avec cette fameuse équipe de rugby qui nous rentrait dans les reins et nous a poussés à quitter le premier rang. Oui, le concert était joyeux, festif. A l'image des Pogues, quoi.

    Et à la fin du concert, quelques membres jettent des papiers dans le public, et comme je suis d'une détente, d'une souplesse et d'une agilité à tout épreuve, j'en attrape un au vol. Sans savoir aucunement à quoi ça rime.
    Ben ça rime que c'est des pass backstage que les gaillards envoyaient ainsi dans le public !

    Du coup on cherche comment on rentre dans les loges en suivant plus ou moins quelques personnes aussi sveltes que moi et donc détentrices du fabuleux sésame, et on passe devant ma mère et ma soeur qui nous voient et frappent à la baie vitrée de l'aéro histoire de dire "Eho, on est là !". C'était il y a quinze ans, donc j'escompte qu'il y a prescription mais je dois avouer ce qui me mine depuis toutes ces années : oui, maman, oui soeurette, je vous avais vues. Mais égoïstement j'ai fait semblant de rien pour ne pas avoir à me lancer dans des explications complexes sur l'intérêt d'aller voir The Pogues backstage. Et on est entrés tous les deux (avec une seule invitation, parce qu'en plus d'être svelte je suis diplomate, hé ouais !) dans l'univers fastueux des paillettes, de la fête, de la luxure et du stupre. Backstage, quoi.


    Passée l'euphorie de l'exclusivité, le tour de tous les membres du groupes pour chopper une dédicace, il faut bien avouer qu'une interrogation s'est vite imposée à moi : "qu'est-ce qu'on fait, maintenant, backstage ?".
    Engager une discussion dans un anglais approximatif sur l'état de l'Irlande et des guerres de religion qui font encore mal comme ce gars qui ne se rend même pas compte que Spider Stacy s'en contrefout, tout concentré qu'il est à rouler son joint ?
    Stagner près des bouteilles de champ' histoire de se saoûler à l'oeil ?
    Ou se casser parce que ces gars on est venus les voir sur scène, et qu'ils ont peut-être le droit (même si c'est leur choix d'avoir balancer des invit') de se poser peinard sans que des gros lourdauds ne viennent leur en montrer sur leur connaissance de la géopolitique irlandaise ?
    Ouais, dernier choix.

    C'est peut-être de là que me vient mon antifanatisme, ma vigilance face à ceux qui s'approprient leurs Idoles comme si ces dernières leur étaient redevables de quoi que ce soit. Ils t'offrent la Musique, c'est quand même un putain de cadeau ! Et toi tu veux en plus connaitre la marque de leurs clopes, la tronche de leur copine, où elles vont en vacances ? Mais on s'en branle bordel !

    D'ailleurs je pense que je dissocie assez facilement l'oeuvre de l'artiste, ou l'artiste de la personne privée, je ne sais pas bien.
    Prenons au hasard le cas de Noir désir... (normalement en évoquant Noir Désir, on invoque secrétement l'affaire Cantat, et ça devrait donner plein de commentaires joyeux parce qu'on a vraiment pas assez parlé de tout ça, hein)

     

    N'empêche que là tu écoutes "Hell's Ditch", et que c'est l'une des plus belles chansons des Pogues. C'est pas une version live parce que je n'en ai pas trouvé de correcte, mais peu importe.
    J'avoue avoir hésité avec cette version live de "Young Ned of the Hill" que je trouve excellente, avec ce dub celtique à la fin ! Mais j'ai tranché, même si ce ne fut pas simple, crois-moi.

     

    POGUE MAHONE !

     

     

    Soundtrack of your life

     Photo : Fred Javelaud        

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    gastfrench
    Jeudi 19 Mai 2011 à 14:01

    POur les cors de alpes, c'était plus certainement des Carnyx, sorte de cors celtes qui ne font qu'une seule note, mais fort !

    Ou alors pas du tout, j'étais pas là.

     

    2
    Eddy Cordy
    Jeudi 19 Mai 2011 à 14:11

    Beurk.

    3
    Mardi 24 Mai 2011 à 17:18

    Eddy, on parlera de beurk dans 2 semaines, après ton billet sur JJG, hein...

    THE POGUES RULZZZZZZ !!!!

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    4
    Eddy Cordy
    Mardi 24 Mai 2011 à 17:46

    Non mais la musique irlandaise et moi tu sais. L'Irlande c'est très bien mais ça se saurait si les Irlandais savaient faire de la musique: The Corrs, The Pogues, U2, Snow Patrol, Westlife, My Bloody Valentine, Boyzone, The Cranberries...

    5
    Eddy Cordy
    Mardi 24 Mai 2011 à 23:24

    Et ne crois pas que c'est avec Nick Cave que tu vas te rattraper hein.

    6
    Mercredi 25 Mai 2011 à 01:06

    Putain comment que tu tues le suspense, j'y crois pas !!!

    Tout ça à cause d'un non-enregistrement de desiderata. Ce blog ne m'obéit déjà plus...

    7
    gastfrench
    Mercredi 25 Mai 2011 à 15:56

    l'est un pti't peu australien Nick Cave quand même ...

     

    8
    Eddy Cordy
    Mercredi 25 Mai 2011 à 21:48

    Merci pour ta participation Gaston.

    9
    Ginie
    Lundi 13 Juin 2011 à 21:16

     

    The Pogues rullzzzzz!!!!!!

     

    Yeah!

    10
    Lundi 13 Juin 2011 à 22:52

    Tu serais pas restée bloquée en Irlande, toi ?

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