• Charlie's track #04 - Ballad of a Thin Man

    Bob Dylan - Ballad of a Thin Man - (1965)

     

    Bob Dylan (part 1)

    Mon premier contact avec Bob Dylan fut un rendez-vous manqué. Une compilation appelée Greatest Hits (1967), qui figurait dans la discothèque-mine d'or de mon oncle, dont je ne vous ai pas encore vraiment parlé, mais ça ne saurait tarder. Le problème, c'est que j'ai découvert Dylan alors que je venais de prendre une claque avec Pink Floyd, les Beatles, les Who, voire Neil Young. Du coup, Bob Dylan me paraissait un peu "fade" et trop folk (à l'époque, j'aimais que le rock, pas le folk) à mon goût. Et sa voix nasillarde ne me touchait pas encore.

    Ce n'est que bien plus tard, passé 30 ans, que je serai pris d'un coup par la magie de Dylan (mais j'évoquerai ça dans les part 2 et 3, sur 4 ou 5 prévues - putain vous allez en chier après en avoir bouffé, du Dylan !)

    Je connais peu la période purement folk, acoustique et "protestataire" de Dylan, la période pré-réncontre avec les Beatles, la période 1962-1964. Trop sec pour moi. Surtout que je fais rarement l'effort d'écouter les paroles et que je maîtrise mal l'anglais, alors quand en plus il est poétique et politico-social...

    Mais d'emblée, dès que je me suis penché sur le parcours dylanien, j'ai été séduit par la démarche de Robert Allen Zimmerman, l'homme libre. On le voulait chef de file de la "protest song" et pape de la contre-culture quand il ne cherchait qu'à être un artiste à part entière, un type qui fait ce qu'il veut, quand il veut.

    En 1965, quand il électrifie sa musique et qu'il se lance dans le folk-rock, c'est l'hallali, la curée. Les admirateurs, les fans de la première heure, crient au scandale, à la trahison, à la récupération, au vendu. J'adore. Dylan s'en fout. Sur scène, il est hué. On ne le respecte plus . En interview, il est caustique et brillant. Classe. Dylan, il veut juste être écouté et le passage à l'électricité lui semble nécessaire. Dylan a influencé les Beatles avec ses textes et les Beatles ont influencé Dylan avec leur musique.

    J'avais noté quelque part une citation de Bob Dylan que je viens de retrouver, je la recopie ici :

    "We were driving South Colorado. We had the radio on and eight of the Top Ten songs were Beatles' songs. They were doing things nobody was doing. Their chords were outrageous, just outrageous, and their harmonies made it all valid. I kept it to myself that i really dug them. Everybody else thought they were for the teenyboppers, that they were gonna pass right away. But it was obvious to me that they had staying power. I knew they were pointing the way the music had to go. In my head, The Beatles were it !"

    C'est beau.

     

    Shit in your ears

     

    Et donc, à partir du moment où Dylan électrifie et densifie sa musique, ça m'intéresse.

    Ballad of a Thin Man est mon morceau préféré de cette période, celle qui va jusqu'à son accident de moto en 1966. Celle de la "trilogie" Bringing It All Back Home - Highway 61 Revisited - Blonde on Blonde. Le texte est assez hermétique et onirique, on l'interprète comme on veut. Quant à la musique, elle me file toujours des frissons de là à là, mélancolique et étrange à souhait. Je peux passer des heures à écouter ce morceau.

     

     

    Cette période s'était donc ouverte en 1965, avec l'album Bringing It All Back Home, dont ce magnifique et célèbre titre qui ouvre l'album, Subterranean Homesick Blues, un autre de mes morceaux préférés, que je ne peux m'empêcher de vous coller ici :

     

     

    Bob Dylan - Subterranean Homesick Blues - (1965)

     

     

    Shit in your ears

    Bob Dylan, Sally Grossman et le chat de Sally, pour la pochette de Bringing It All Back Home, 1965

     

     La face A de l'album est électrique alors que la face B est acoustique.

    Dylan ne franchira le pas du tout électrique qu'avec l'album suivant, Highway 61 Revisited (1965 aussi), dont est tiré Ballad of a Thin Man.

    L'album Blonde on Blonde (1966), pourtant considéré comme son chef-d'oeuvre, m'emballe moins que ces deux-là, même si y'a plein de bons trucs que j'aime dedans, mais je vais pas vous assommer avec ça...

     

     

    En guise de bonus track, je vous poste ici un de mes morceaux préférés de la première période de Bob Dylan, la période protest song-folk. Ça s'appelle Masters of War et ça figure sur l'album The Freewheelin' Bob Dylan.

     

    Bob Dylan - Masters of War - (1963)

     

     

    Shit in your ears

    Bob Dylan et Suze Rotolo, pour la pochete de The Freewheelin' Bob Dylan, 1963

    « Eddy's track #04 - The Unicorns (et autres insectes utiles)Track #22 - Exit Music (For a Film) »

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    1
    Dimanche 26 Juin 2011 à 18:13

    Merci monsieur Charlie !

    Me trompe-je ou c'est la première d'une série de chroniques sur Dylan ?

    2
    Eddy Cordy
    Lundi 27 Juin 2011 à 00:26

    Putain, l'encourage pas. Y avait toujours l'espoir qu'il passe à autre chose et qu'il oublie. Maintenant c'est foutu. Putain.

    Et puisqu'on en est là, ma préférée de Bobby c'est Hurricane je crois.

    3
    Blaise P. Profil de Blaise P.
    Jeudi 30 Juin 2011 à 19:54

    Moi aussi "Hurricane" c' est ma préféré... ça alors !!!

    Et sinon, je me souviens que y a quelques mois, la Fnac s' était gouré de prix sur leur site et avait mis le coffret de 9 disques des rééditions vinyles "the Original Mono Recording"  pour 30 boules et quelques. Quand je m' en suis rendu compte, il était trop tard pour commander, ils avaient vite rectifié, mais certains l' ont eu à ce prix.

    4
    Charlie Brown Profil de Charlie Brown
    Jeudi 30 Juin 2011 à 21:48

    'Hurricane" est aussi une de mes préférées (elle fera l'objet d'une tête de chapitre pour une prochaine chronique dylanienne - Cachez votre joie, les amis) et a longtemps été ma préférée aussi. Jusqu'à ce que je me mette à écouter vraiment Bob Dylan et que je découvre tout un tas d'autres trésors du même acabit. Comme ce "Ballad of a Thin Man", par exemple, auquel aucun d'entre vous ne fait allusion.

    Dois-je en déduire que ce morceau ne provoque rien chez vous ? Ou du moins rien qui vous mette dans l'état de béatitude complète qui est le mien lorsque j'écoute ce morceau parfait. Bande de rustres !

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :